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Cinememories
494 abonnés
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4,0
Publiée le 14 septembre 2022
L'espérance de vie du désir n'est pas proportionnelle à la conscience de la nature contractuelle d'une relation éphémère. Emmanuel Mouret revient avec un nouveau récit sentimental, chargé de discussions aussi houleuses que sont les rapports intimes qu'entretiennent ses personnages, ivres de partager leur solitude, à défaut d'une passion. Après « Les Choses Qu'on Dit, Les Choses Qu'on Fait », nous pourrions nous dire que le cinéaste est loin de renouveler sa garde-robe, mais détrompons-nous. Son élan dramaturgie continue d'appeler au frisson et à cette légèreté qui détonne par sa candeur et une sincérité à fleur de peau.
Il faudra bien sûr compter sur la fidélité de Vincent Macaigne pour entreprendre des allers-retours entre les maladresses verbeuses de son personnage, Simon, et ses diverses escapades aux côtés de Charlotte, campée par une Sandrine Kiberlain pétillante. Que ce soit dans un bar, un appartement ou des lieux publics parisiens, le temps défilé au gré de leur relation, où l'amante est magnétique et où l'homme marié avance à reculons. C'est sur cet écart permanent que ces héros évoluent. Dans le même cadre ou dans la même valeur de plan, la mise en scène nous guide activement sur la distance que l'un prend sur l'autre et vice-versa. Il découle alors de délicieuses conversations, qui captivent pour leur simplicité et leurs analogies sur le cas de ces derniers, qui finissent par consacrer leur temps plein à sonder le regard de l'autre, dans un souffle de plaisir, mais également dans une complicité qui épate.
Ce qu'on a laissé en hors champs, ce sont les personnages secondaires, que l'on devine au fil de l'intrigue, qui préfère caresser l'essence du duo, prenant du recul sur un passé qui les hantent ou qui projette de les métamorphoser à nouveau. Le tout est de les voir se dépasser et d'accepter des sentiments, qui ont parfois besoin d'être partagés avec des mots simples, bien qu'ils soient difficiles à prononcer. Elle se trouve là toute la sensualité de leur histoire, ponctuée d'ellipse, comme si on nous invitait à explorer leur journal intime, jour après jour, de l'hiver à l'été. Les souvenirs se dépeuplent alors de leur présence et se vident de leur aura incandescente. C'est pourquoi l'écoute est le premier réconfort de l'œuvre, intentionnellement bavarde et particulièrement intelligente dans sa délicatesse, rappelant ainsi l'âge d'or de Woody Allen son verbe new-yorkais.
Le dialogue a tout de la drôlerie convenue et retenue, ce qui sert abondement le non-dit, où plusieurs émotions peuvent éclore en une scène. La démonstration est d’autant plus signifiante qu’elle est pertinente, dans ce portrait qui a tout du mélodrame lambda. Pourtant, les sentiments mutent aussi rapidement que le genre, qui trouve de nouvelles issues pour nous faire croire en l’inéluctabilité, en cette dernière et unique expérience, avec ou sans succès. « Chronique d'une liaison passagère » ouvre ainsi la parenthèse sur des enjeux modernes d'une passion, intentionnellement mise en quarantaine, le temps de refermer la parenthèse sur le silence de ses personnages, qui peuvent enfin sortir du cadre.
Franchement, l'affiche de ce film est vraiment magnifique (c’est la seule chose que j’ai vu du film avant de le voir) ; et c’est la seule chose convenable car le reste du film est horriblement chiant. J’ai détesté ce film au point de vouloir tuer chaque personnage qui intervient alors qu’il y en a très peu. Selon moi, c’est vraiment trop nul pour être découvert.
Bon, la réalisation a un seul et unique bon point : la direction photographique. Chaque plan est vraiment bien découpé et certains semblent être des tableaux à exposer. Mais le reste est une horreur ; à commencer par les mouvements de caméra qui font perdre toute la subtilité de la relation des deux protagonistes. D’ailleurs, le film est beaucoup trop silencieux car il y a très peu de musique et que des bruitages captés lors du tournage : personnellement, je trouve ça angoissant. Et les seules musiques rendent le film trop à l’eau de rose. Malheureusement, la belle image ne va pas rattraper le reste de la mise en scène que je qualifie de trop explicite.
En ce qui concerne le scénario, je trouve le titre paradoxalement injuste car cette “liaison passagère” s’étale sur une demie année quand même. L’intrigue occulte tous les moments qui auraient pu rendre le film intéressant, comme par exemple, le fait qu’à aucun moment la femme de Simon apprend quoi que ce soit. Le récit est d’ailleurs interminable et aurait pu enlever la moitié des moments tant c’est barbant et insipide car les différents événements se ressemblent tous. Sans oublier que les protagonistes sont insupportables : Simon ne ferme jamais sa bouche et le caractère fermé de Charlotte donne envie de la secouer. Concrètement, il n’y a rien à tirer de ce film en termes de moralité tant le propos n’est pas intègre.
Et c’est sans grande surprise que je ne vais pas recommander ce film car, même si l’image est travaillée, les personnages sont chiants et ne tirent aucune leçon de ce qu’ils vivent et la mise en scène nous prend pour des idiots.
J'aimais bien Emmanuel Mouret et Sandrine Kimberlain... mais là quel naufrage... pourquoi avoir fait un film ? Et pas simplement publié les dialogues... aucune alchimie entre les acteurs, visiblement aucun plaisir à jouer ensemble
Tout est dans le titre, et Chronique d'une liaison passagère s'y tient. Voici donc l'histoire de deux personnes qui veulent mettre du piquant dans leur vie en essayant la relation extra-conjugale régulée comme une horloge : pas de sentiments, pas au travail, pas n'importe quand ni comment...un peu d'ordre, que diable ! Inutile de dire qu'on a fondu pour le binôme Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne, l'énergique et le maladroit, qui nous ont régalé de quelques situations très drôles et inattendues (lorsqu'ils sont invités pour un plan à trois...les dialogues sont croustillants !), mais aussi d'un brin de tendresse (comment ne pas deviner le caractère vain de la règle "pas de sentiments"...) et surtout d'une fin d'intrigue qu'on n'avait pas vu venir ! On avait été un peu mitigé par le précédent Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait d'Emmanuel Mouret, du fait des dialogues aux sonorités théâtreuses, ampoulées, qui nous avaient constamment tenus à l'écart de l'illusion du réel qu'est le cinéma. Ici, Chronique d'une liaison passagère inverse la tendance en proposant des dialogues anodins et gorgés de double-sens comiques lancés du tac-o-tac, qui nous surprennent souvent (et nous font bien rire). En toute simplicité, cette comédie de mœurs nous a fait passer un excellent moment, portée par son scénario drôle et entraînant, par son questionnement constant sur les relations amoureuses à l'heure des applis de rencontre abondantes (pour tous les goûts imaginables, pour toutes les occasions) face à la bonne vieille méthode du mariage, par son duo d'acteurs très bien assortis et résolument sympathiques. Vraiment, on repense à la suite de dialogues incongrus qui fusent dans la partie du "plan à trois", et on rigole tout seul, bêtement... Une comédie très bien écrite et interprétée.
J'ai été très déçue par ce film. Certes Sandrine Kimberlain joue toujours aussi bien. Certes les prises de vue sont superbes (superbes paysages notamment) . Mais le scénario est pauvre, peu réaliste (l'histoire à 3), et l'acteur, que j'aime beaucoup par ailleurs, ne m'a pas du tout convaincu dans son jeu. J'ai un peu de mal à comprendre les critiques si dithyrambiques sur le film....
Comme point de départ une sorte de marivaudage à la Eric Rohmer avec deux personnages : une extravertie (Sandrine Kiberlain), un introverti (Vincent Macaigne). Ces deux là vont batifoler. Et croiser un troisième personnage (chez Rohmer, il aurait été perturbateur de la relation des premiers). Je n’évoque ici que la précieuse Louise (Georgia Scalliet), car Manu (Maxence Tual) que je découvre dans le casting, eh bien je l’ai raté. Honte à moi... je me suis assoupi un petit moment. Ça doit être là que j’ai raté ce Manu. Vous êtes prévenus : le style très littéraire avec ce flot de paroles en continu concentre tellement l’attention des acteurs qui ont dû apprendre ces longs dialogues par cœur, que finalement ils ne jouent plus. En tout cas, pas un jeu d’acteurs de cinéma, d'autant que le scénario dépourvu d'autres scènes que leur face à face permanent ne leur donne pas l'occasion de faire autre chose que de... réciter. Pour du théâtre, autre style et genre narratifs, pourquoi pas ? Mais c'est censé être du cinéma, au demeurant labellisé par le Festival de Cannes, une référence (euh...). Noter "mauvais" est sévère mais c'est mauvais pour du cinéma.
À la place de la femme d’Emmanuel Mouret, je me poserais des questions.
Aussi réussit soit-il, Chronique d’une liaison passagère réserve peu de surprises si on a déjà vu un film du réalisateur. Des dialogues littéraires et explicatifs, de l’amour et des longs plans pour laisser de l’espace aux comédiens.
C’est un film qui fait du bien. Un film agréable au corps et à l’esprit. Tout à fait touchant, drôle et sincère.
Un duo de comédiens à l’aise dans ce registre et qui apporte beaucoup au film. On peut simplement leur reprocher de ne pas s’approprier complètement les dialogues.
Le thème, habituel en comédie, est ici revisité. De part le dispositif, mais aussi par ses personnages, leurs répliques et les situations créées. L’insistance sur "sa Femme". Des instants magiques capturés. La salle rit, mais pas à l’unisson : chacun est amusé par un moment ou un autre.
La mise en scène est intéressante, jamais démonstrative, et s’étend, voire s’affranchît du cadre et du découpage. Les panoramiques laissent donc, dans le suivi, vivre les comédiens et permettent une dynamique particulière. Et ces travellings intérieurs, toujours majestueux et démesurés.
La fin est inattendue et clos parfaitement, comme prévu, le récit. L’épilogue s’étend, malheureusement un peu trop.
un régal de voir ces comédiens jouer avec les dialogues d'Emmanuel Mouret. Sandrine Kiberlain joue une femme sûre de son désir, Vincent Macaigne joue les indécis et les émotifs avec talent. ça parle, ça parle mais on ne se lasse jamais. Emmanuel Mouret est bien le cinéaste des sentiments dans ce monde moderne apparemment sans surprise.
Vu en avant première, encore un délicieux film de Mouret, avec des acteurs épatants, une belle comédie douce-amère, cette fois sur les choses qu'on ne dit pas, mais qu'on aurait mieux fait de dire.
No comment, j'ai quitté la salle tellement je m'ennuyais, c'est insipide et mal interprété. Kiberlain et Macaigne sont grotesques dans un scénario devant être à leur avantage.
La recette de Mouret est inchangée, beaucoup de bavardage pour cette comédie romantique longue et un peu laborieuse. Sandrine Kiberlain récite son texte alors que Vincent Macaigne l’incarne, donc ça sonne faux et on y croit pas vraiment. Tout est un peu lourd et vain et les 1h40 de film en paraissent 2h. Une mention au jeu plus subtil et en retenue de Georgia Scalliet (3ème personnage du film). La relation évoquée, bancale et sans enjeu, est un peu à l’image de ce film...
Le film est charmant, sympathique et plaisant. Il vaut surtout pour ses dialogues bien ciselés et ses interprètes inspirés. Mais un sentiment de déjà-vu est indéniable, tant Mouret semble recycler un archétype d'histoire de couple(s) qui aurait pu alimenter des comédies romantiques ou des contes rohmériens déjà explorés par les spectateurs.
Emmanuel Mouret est un orfèvre en marivaudage élégant et subtil. Après les formidables Mademoiselle de Jonquières et Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, il récidive avec cette comédie où tout réside dans le titre : l’interdit et l’éphémère sont au rendez-vous de ces 100 minutes pas comme les autres. Une mère célibataire et un homme marié deviennent amants. Engagés à ne se voir que pour le plaisir et à n’éprouver aucun sentiment amoureux, ils sont de plus en plus surpris par leur complicité… Le scénario est léger comme une plume, tout comme cette parenthèse enchantée. Une relation qui ne repose que sur le plaisir : voilà le postulat de départ. Et de rendez-vous en rendez-vous, c’est au spectateur d’être attentif à une somme de petites choses qui évoluent. Tout est ici construit en ellipses avec une fluidité admirable et un flux quasi ininterrompu de paroles et de déplacements des personnages. La caméra est aussi habile que la langue de Mouret. On assiste à la naissance de sentiments que les amants ne peuvent pas exprimer, puisque le contrat tacite qu’ils ont passé le leur interdit. Très vite, deux questions voient le jour : jusqu’à quel moment cette relation de légèreté va-t-elle durer ? Peut-on vivre une relation uniquement consacrée au plaisir ? Mais notre cinéaste brouille les pistes quand il fait surgir dans l’histoire un 3ème personnage… je n’en dis pas plus. Avec son cinémascope, Mouret échappe au film intimiste. Et un immense coup de chapeau au directeur de la photographie Laurent Desmet… et à Mozart l’éternel. Le roi de la comédie romantique est français et il s’appelle Emmanuel Mouret dont les films restent un refuge à la grisaille anxiogène du temps qui court. Le film repose évidemment sur la performance des deux acteurs principaux, Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne, formidables tous les deux. Mais l’apparition de Georgia Scalliet, qui va transformer le duo en trio, fait rebondir l’action avec bonheur. Même s’il a une place à part dans notre paysage cinématographique, Emmanuel Mouret est un des euls à savoir filmer la parole. Peu de champ-contrechamp, des plans-séquences parfaitement virtuoses, un jeu permanent d’apparitions / disparitions, de hors-champ, de contre-jours, de personnages de dos, etc. Parmi les plus belles variations sur l’amour adultère qu’on ai vues depuis longtemps. Du grand art limpide et solaire.
Les dialogues sont réellement profond. Les situations d'apparence légères recèlent une complexité que les acteurs nous font sentir à la perfection. Un film pudique et beau. C'est formidable.
Sujet rebattu mille fois, et pourtant, on est de suite pris par les grâces multiples du film : celle de ce couple, celle des dialogues, celle de la mise en scène. Ce film ne propose certes pas du neuf, mais il donne à voir du juste. C'est rare.