Trois ans après la sortie du premier opus de la saga, Georges Lucas et son équipe revenaient donc en 2002 avec Star Wars : Episode II - L’Attaque des Clones, suite directe de La Menace Fantôme qui avait par ailleurs déçus un très grand nombre de fans lors de sa sortie. Avec ce second film, le réalisateur corrige ses erreurs passées mais tout en connaissant une fois de plus quelques critiques sur le développement de son histoire. Depuis le blocus de la planète Naboo par la Fédération du commerce, la République, gouvernée par le Chancelier Palpatine, connaît une véritable crise. Un groupe de dissidents, menés par le sombre comte Dooku, manifeste son mécontentement envers le fonctionnement du régime. Le Sénat et la population intergalactique se montrent pour leurs parts inquiets face à l’émergence d’une telle menace et certains sénateurs demandent alors que la République soit dotée d’une armée pour empêcher que la situation ne se détériore davantage. Parallèlement, Padmé Amidala, devenue sénatrice, est menacée par les séparatistes et échappe de justesse à un attentat. Le conseil des Jedi charge alors le Padawan Anakin Skywalker de protéger la sénatrice, qu’il aime par ailleurs en secret depuis leur première rencontre, tandis que son maître Obi-Wan Kenobi part aux confins de la galaxie pour enquêter sur cette tentative d’assassinat et découvrira durant son voyage l’existence d’une mystérieuse armée de clones. Après avoir mis en colère les fans de la première heure avec notamment la venue du désormais mythique Jar Jar Binks dans le premier épisode sorti en 1999, Georges Lucas, après l’immense succès de La Menace Fantôme, se lançait donc dans la réalisation du deuxième opus de la seconde trilogie qui constitue la saga Star Wars, en prenant bien en compte les éléments qui ont déçus (ou énervés) les spectateurs pour livrer enfin un vrai bon Star Wars. Mais même avec des critiques plus positives que celles de l’épisode précédent, Star Wars : Episode II - L’Attaque des Clones a fait des résultats beaucoup plus bas avec quand même près de 650 millions de dollars de recettes dans le monde alors que les recettes de La Menace Fantôme approchait le milliard de dollars à l’époque de sa sortie. On observera ce même schéma de baisse partout, aux Etats-Unis on passera à 310 millions de dollars de recettes et en France 5 609 538 spectateurs sont retournés voyager dans cette galaxie lointaine, très lointaine qu’est celle de Star Wars. Alors certes les résultats sont peut-être décevants et en baisses mais cette Attaque des Clones n’en reste pas moins un grand succès et surtout que son réalisateur a su livrer un film plus réussis que le précédent, en corrigeant notamment certains défauts. D’abord il faut tout de suite que je dise clairement que je préfère L’Attaque des Clones à la Menace Fantôme, ceux qui auront lu ma critique sur le film auront bien compris qu’il n’était pas mon épisode préféré de la saga. En fait, tout ce qui me dérangeais dans le premier opus (Jar Jar Binks, le côté enfantin, le rythme parfois lent, le scénario en lui-même qui n’est pas des plus captivants ou Jake Lloyd) a selon moi été rectifier par son réalisateur. Le scénario de ce second opus est beaucoup plus prenant et intéressant car entrant dans le vif du (des) sujet(s) avec la menace Sith grandissante, l’évolution d’Anakin Skywalker et des autres personnages liés à l’autre trilogie et la grave crise que connaît la République avec les séparatistes menés par le comte Dooku qui veulent renverser le régime. D’abord les enjeux politiques sont ici plus intéressants avec notamment le vote pour la création d’une armée de la République, la menace imminente d’une rébellion qui impose donc de prendre des mesures et aussi le Chancelier Palpatine qui se voit accorder les pleins pouvoirs pour mieux faire face à la grave crise que vit la République galactique. La politique est donc au cœur de cette prélogie et les scénarios des trois films détaillent vraiment bien ce que pourrait être une démocratie dans un lointain futur et décrivent aussi avec crédibilité la lente chute de ce régime politique pour se transformer rapidement en dictature. Encore une fois, cette dimension politique est pour moi une réussite et contribue à rendre l’histoire du film plus captivante et intéressante à suivre. Et donc ensuite et en parallèle, Georges Lucas développe l’histoire des protagonistes principaux, tout en la reliant au reste du scénario de base. Et là où les fans devaient attendre avec impatience le film, c’était surement dans le traitement du personnage d’Anakin Skywalker et de sa relation amoureuse avec Padmé Amidala. Mais malheureusement pour Georges Lucas, beaucoup de monde a été déçus par le début de cette histoire d’amour, mal traitée et inutile pour certains, et prouve qu’il y a encore quelques faiblesses dans cette deuxième trilogie Star Wars. L’histoire amoureuse qui unie les deux protagonistes occupe d’abord une grande partie du scénario ce qui peut faire passer le film pour une sorte de gros bonbon à la fraise tout doux et qui décrédibilise un peu l’ambiance plus politique de cette nouvelle trilogie. Pour beaucoup de spectateurs, l’histoire sentimentale entre Anakin et Padmé apparaît comme une ridicule bluette adolescente un peu ringarde sur les bords. Il est vrai qu’on n’est pas totalement fasciné par cet élément du scénario, pourtant déterminant pour la suite, à cause de scènes un peu clichés et des deux acteurs pas vraiment à fond dans leur rôle pour certaines scènes, mais Georges Lucas assume ses choix et livre, même si c’est clichés et sans subtilité, une « jolie » histoire d’amour réussie par moment, qui ne gâche selon moi pas du tout le film. Par contre ce qui a vraiment provoqué la colère des fans c’est l’arrivé d’Hayden Christensen dans le rôle d’Anakin Skywalker. Bizarrement je n’ai jamais compris pourquoi on s’acharnait sur cet acteur, je l’ai toujours apprécié dans son personnage mais il est vrai que sa prestation dans L’Attaque des Clones est moins puissante que dans La Revanche des Sith. Le personnage d’Anakin sous les traits d’Hayden Christensen dans cet épisode semble encore être un adolescent qui traverse une crise existentielle, qui n’en fait qu’à sa tête et est parfois difficile à gérer, donnez en plus l’histoire d’amour écrite par Lucas et l’acteur énervera encore plus les puristes de la saga. Je pense qu’on y va un peu trop fort avec l’acteur, depuis ses prestations dans Star Wars il n’a jamais vraiment percé dans le métier et fait partie des acteurs hollywoodiens les plus mal aimés. L’acteur canadien surjoue un peu dans L’Attaque des Clones, c’est vrai, mais ce n’est pas pour autant une catastrophe intersidérale. Après le reste du casting est toujours de très bonne facture : Ewan McGregor en Obi-Wan Kenobi est parfait comme d’habitude, Natalie Portman a besoin comme son partenaire de se roder pour certaines scènes, Samuel L. Jackson est toujours charismatique en Mace Windu, Christopher Lee joue parfaitement le Sith Dooku, fourbe et impitoyable, et enfin Ian McDiarmid qui joue toujours très bien le fameux Chancelier Palpatine. Même si L’Attaque des Clones n’est pas encore le grand Star Wars que l’on attend de Georges Lucas, le film reste globalement très réussi et intéressant et le réalisateur livre des scènes d’action plus spectaculaires les unes que les autres : la course-poursuite sur Coruscant, la scène d’action dans le champ d’astéroïdes, la scène de l’arène avec les monstres et la bataille avec les Jedi pour enfin finir avec le grand final avec d’abord l’impressionnante bataille sur Géonosis où l’armée de clone entre enfin en action et affronte l’armée de droïde des séparatistes (c’est la première grande bataille de la Guerre des Clones) et en parallèle le spectateur suit les combats au sabre laser opposant le comte Dooku à Anakin et Obi-Wan et ensuite le duel Dooku vs. Yoda. Beaucoup plus spectaculaire que La Menace Fantôme dans ses scènes d’action et plus intéressant sur certains points de son scénario, Star Wars : Episode II - L’Attaque des Clones permet ainsi à Georges Lucas de construire petit à petit sa seconde trilogie même en connaissant des rejets et des contestations de la part des fans et des critiques, mais livre globalement un Star Wars de très bonne facture en attendant l’apogée de sa prélogie avec le sombre troisième épisode. Sur ce, mes jeunes Padawan, que la Force soit avec vous !