Grand film d'aventure familial, "spider-man" est avant tout la lecture passionnante et vibrante qu'offre un cinéaste émerveillé par le mythe, soucieux de donner un spectacle de toute beauté aux fans arrivistes, mais aussi aux spectateurs les moins impliqués dans la genése de ce héros légendaire. Par le biais d'effets spéciaux de toute beauté, Sam Raimi nous plonge, de toile en toile, dans les ruelles austiles d'un New York post 11 septembre, où s'opére un contraste au sein même de la communauté américaine. Ainsi, Jonah Jameson (irresistible J.K Simmons) voit la menace partout, tandis que d'autres défendent les valeurs patriotiques. Campés par un casting exemplaire, les personnages fusionnent et proposent une ambiance intimiste au coeur d'une atmosphére propice à la destruction. Tobey Maguire captive. Adolescent meurtri par la perte, l'inaccessibilité d'un amour convoité, l'appréhension d'un futur incertain, Peter Parker oscille dans un univers qui le dépasse mais qu'il tente pourtant d'apprivoiser pour rendre plus juste et moral. Ce jeune homme se convainc progressivement par la philosophie de son défunt oncle : un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Si bien qu'au final, Spider-man devient plus qu'un alter ego par le biais duquel Peter s'émancipe. Il s'éléve en icone. Une icone adulée par Mary Jane Watson (géniale Kirsten Dunst) qui se confie dans les bras de Peter mais se console par les baisers du justicier costumé. Mais le bouffon vert à d'autres plans. Willem Dafoe, qui génére une dualité oppressante avec son double, est incroyable. Pére absent (au grand dam de son fils Harry tourmenté, joué par un James Franco parfait), scientifique haï, il s'enferme dans une spirale démentielle dans laquelle il se dévoue au furieux goblin. Sam Raimi s'autorise tout : plans circulaires, vues subjectives, mélées en un tourbillon de reférences graphiques au comic book dont il s'inspire. Réel hommage à Stan Lee, "Spider-man" est le plus beau cadeau que l'on pouvait faire à un créateur, mais aussi aux admirateurs. Frissons garantis, émotions multiples, sensations décuplées. Que dire d'autre ? Et bien, toute cette cascade de moments anthologiques n'aurait pas cette ampleur sans la bande originale de Danny Elfman qui, une fois encore, a compris l'intégralité des ambitions du film et se montre non pas à la hauteur, mais indispensable. On ne peut dissocier le compositeur et le réalisateur. Ils ont apporté, à mon sens, la même contribution à ce monument du cinéma. Une claque musicale, un théme magistral émergeant de l'inspiration d'un génie qui mystifie un peu plus notre tisseur. Superbe en tous points, "spider-man" marque la naissance de la saga la plus influente des adaptations de comics au cinéma...qui atteindra son apogée dés le second opus. Brillant.