Inventif, créatif, flanqué de décors complètement frappés (bien que très toc) aux frontières du psychédéliques et pourquoi pas fascinant. Hélas, il n'y a pas que ça. Parce que je peux vous dire un truc les mecs, des films prétentieux se triturant la cervelle à grands coups de philosophie de comptoir, il en existe une palanquée mais celui-là, vraiment, il casse des briques. Surtout dans la façon de filmer, on est vraiment sur de la frime de classe mondiale. Mais encore ? Ma foi, du tout venant selon les codes du cinéma actuel. Par exemple, on livre Bella avec complaisance à la prostitution la plus dégradante qui soit mais derrière, on prend surtout bien le soin, encore une fois, de tailler les vilains messieurs pas gentils et libidineux pour porter un message sur l'expression du désir des femmes. En terme de provocation petits bras, on ne fait pas mieux. Ce genre de démarche, intellectuellement parlant, c'est encore pire que de se conformer d'emblée à la bien-pensance. Du militantisme de bac à sable et encore moins que ça. Et ensuite ? Un peu de lesbianisme. Une femme blanche et une de couleur, évidemment, cette dernière y allant aussi de sa petite pique contre les vilains môssieurs pas beaux et pas gentils. Et quoi d'autre ? Un ennui épouvantable passée la première heure. Car oui, faut pas être malhonnête non plus, ces "Pauvres créatures" savent se faire regardables pendant une heure. C'est tout ce qui vient après qui fiche tout en l'air. Au final, une seule étoile, pour Emma Stone qui, par on se sait quel miracle, arrive à rester grande dans ce brouet faussement intellectuel mais vraiment conformiste.