Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
inspecteur morvandieu
36 abonnés
2 367 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 5 mars 2024
Frankenstein et sa créature revisités dans un environnement passéiste, début 20ème siècle, et des décors irréalistes d'une grande beauté formelle. Il est indéniable que l'esthétique du film est aussi insolite que surprenante. Les couleurs ( le noir et blanc au début du film), le style baroque et vaguement art-déco -je ne suis pas trop spécialiste- participent d'une stylisation splendide, dont l'étrangeté est renforcée par des sons stridents en guise de musique et des plans déformés (grand angle?). Reste à mettre du contenu dans ce bel écrin.
Bella est une jeune femme avec un cerveau de bébé, rafistolée par un chirurgien-démiurge, mais qui mûrit vite dès lors qu'elle part en voyage à travers l'Europe avec un amant habile à lui apprendre le plaisir des sens. Après un préambule incertain et bien long, voilà le sujet qui se dessine à travers le voyage cocasse (par les transgressions sociales de la femme-enfant) et initiatique de Bella, rien moins qu'une parabole de l'émancipation féminine. Lorsqu'elle apprend la vie, Bella a des airs de Candide et lorsqu'elle revendique la liberté de disposer de son corps -comme il est d'usage de dire aujourd'hui- de découvrir le plaisir sexuel de la façon qu'elle veut, y compris spoiler: dans une maison de passe (à Paris bien sûr), elle évoque la Belle de jour de Bunuel. La question sexuelle, à travers l'éducation et les expériences de Bella, est trop appuyée et prépondérante, et on n'avait pas forcément besoin que le réalisateur Yorgos Lanthimos nous fasse un dessin, pas toujours subtil d'ailleurs. Dans ce domaine, Emma Stone, de manière surprenante, paie de sa personne. L'actrice, qui figure depuis toujours une sage "petite fiancée de l'Amérique" surprend par une composition adulte et exposée, dans ce qui est, d'autant qu'elle s'y montre brillante, un rôle à Oscar... Parce qu'elle sont dans l'air du temps, la revendication féministe et la dénonciation de la société patriarcale (résumées dans une scène finale qui ne craint pas l'outrance) donnent déjà le sentiment d'un sujet rebattu à l'excès, et donc improductif. Je retiendrai de ce film essentiellement son éclat artistique et l'interprétation investie d'Emma Stone.
Une leçon de Cinéma ! Pour les yeux, les oreilles, l'esprit. Il y a des réalisateurs comme ça qui vous kidnappent le temps d'un métrage, vous envolent, vous envoûtent. le chilien Alejandro Jodorowsky, l'américain Tim Burton, le français jean-Pierre Jeunet, pour n'en citer que quelques uns. N'est-ce pas pour cela que le cinéma existe? être surpris, interpellé, fasciné, voire même choqué ? Je n'avais pas ressenti une telle émotion depuis le sublime film " Annette" de Léos Carax en 2021. " Pauvres créatures" est d'une richesse incroyable, jubilatoire de bout en bout. Chaque plan est un tableau, jouant de noir et blanc ou de couleur, de plan grand angle ou d'effet Go-Pro. Chaque plan livre une idée, un parti pris, une situation improbable. Les acteurs sont incroyables et Emma Stone livre une interprétation remarquable. Récompensé du Lion d'or à Venise et nommé 11 fois aux Oscar, j'espère vraiment même si la concurrence est rude, que ce petit bijou fera partie des grands gagnants. un vrai coup de Cœur !!
Mouais bof, ca casse pas 3 pattes à un canard, pas de quoi en faire un flan...Le décors et l'acting ont beau être délectables et l'idée originale, ça tourne un peu à plat par moments et les scènes hot répétitives relèvent plus de l'exhibition que de l'intérêt.
C'est vrai qu'il faut saluer l'ambition esthétique du cinéaste, même si pour moi ce film est très vain, un jeu de massacre plutôt lourd et complaisant. C'est stupidement transgressif, l'humain étant avili en permanence avec délectation. Les nombreuses scènes de sexe sont le plus souvent tristes ou sordides. Comme beaucoup de commentaires sur ce site, je m'étonne du simple "avertissement", sans interdiction aux - 12 ans, car certaines images du film sont perverses et potentiellement très perturbantes pour un jeune public. On aurait aimé une meilleure protection de l'enfance "en temps réel". Et 2h20 c'est long, il y a un gros creux au milieu du film.
Le film met mal à l’aise forcément. On a la nausée souvent. Non pas par des scènes scabreuses mais par l’esprit du film qui est tout simplement entêtant. On est subjugué par les décors totalement incroyables, la façon de filmer terriblement baroque et en même temps on déteste cette femme qui naît adulte et qui en même temps apprend de la vie uniquement la perversion et l’impossibilité du mensonge. Le film est donc d’une fascination insupportable mais d’un autre côté d’une incroyable attraction visuelle. Je ne mets que la moyenne car il faut le voir mais pas le revoir.
Un professeur à la Frankenstein crée une créature d'enfant dans le corps d'un adulte. Le film est clairement en dehors du tout venant. Avec Lanthimos on est habitué, on retrouve l'effet fisheyes non indispensable, qui est un peu sa marque. L'histoire, les décors, la réalisation tout se veut original, et c'est bien le cas. On peut s'étonner que le parcours d'une femme libre ou se libère passe par la prostitution, cela n'apparait pas comme indispensable, mais ce bémol mis à part, on se régale. Emma Stone est simplement prodigieuse dans le rôle, les scènes de nus ne choqueront que les bigots, elles représentent la libération du corps physique et social. Un film original et provoquant.
outre la performance des acteurs , la mise en scene et photo, long, tres long pour un message plus que douteux voir malsain...meme si sous le titre de conte baroque metaphysique on peut quasi tout fourré (le mot est de circonstance), ca peut vite en devenir ridicule....la moitié du film se reserve en scene de sexe plus ou moins gore, dommage, l impression de se retrouver une fois de plus dans un porno déguisé qui au final n en choquera ou n en titillera que tres peu...dommage...
un film qui démarrait bien avec une actrice très convaincante mais la suite est un peu trop longue et certaines scènes sont superflues à part pour voir l'actrice nue sous toute les coutures
Partagé entre dégout et admiration, Poor Things est une proposition surprenante comprenant des dialogues et des décors soignés mais se perd dans l'exploration de la vie sexuelle de Bella alors que d'autres pistes auraient été plus intéressantes à explorer intellectuellement parlant. Toutefois les thématiques abordées sont profondes et judicieusement explorés.
Libre relecture féministe de Frankenstein (ici c’est le scientifique qui revêt une apparence monstrueuse alors que celle de sa « créature » est très attirante), fable baroque de l’émancipation à la Candide et satire burlesque initiatique, le film embrasse tout cela à la fois. Emma Stone est extraordinaire, Lanthimos, bien qu’abusant parfois au grand angle (le « Fish-eye » étant devenu sa signature autant que son péché mignon), orchestre parfaitement son propos par une mise en scène hyper stylisée et inventive. Sans se départir de sa radicalité (une pointe de gore par ici, pas mal de nudité et de sexe un peu partout) et de sa critique acerbe, parfois dérangeante et déstabilisatrice, des codes sociaux, il alimente un scénario brillant par son imaginaire débordant, son comique grinçant et son irrévérence. Une œuvre unique dans des décors assez fous, un conte poétique et philosophique déjanté, un grand film.
Ce film propose une véritable réflexion sur la nature humaine, la société, la raison, la conscience et l’inconscient.
Bella est une enfant, elle est d’abord innocente, naïve, spontanée, égocentrique. Elle représente l’homme dans son état primaire : un animal. N’étant pas soumise au regard de l’autre ni à l’influence de la société et à ses normes et tabous, Bella se laisse aller à ses pulsions sans jamais user de raison. Elle représente la spontanéité et s’oppose au contrôle permanent des hommes en société.
Ce film est également une œuvre féministe qui prône la liberté et la sexualité des femmes. L’enjeu éthique de la science et la médecine est également abordé. Dans le film, le corps est considéré comme une simple enveloppe, comme la carapace de l’esprit/du cerveau qu’il contient. Doit il être permis de récupérer le corps des esprits qui ne souhaitaient pas vivre pour leur laisser une seconde chance ?
Les images sont originales, mêlant l’ancien avec des scènes en noir et blanc et l’innovation avec notamment des plans en ultra grand angle. Les acteurs sont géniaux et Emma Stone incarne incroyablement bien le rôle de Bella !
Je recommande vivement de voir ce film en prenant le temps de comprendre ses enjeux.
Attention cependant, il n’est pas destiné au jeune public !
Le film nous plonge dans une esthétique magnifique, les décors sont sublimes et le casting parfait. La direction artistique et les changements d'univers nous proposent un véritable voyage visuel. Cependant le scénario prend parfois une allure militantisme un peu caricatural qui nous sort parfois de la subtilité de l'univers.
Impressionnant comte gothique rétro-futuriste revisitant un Frankenstein féminin. Son incarnation est époustouflante dans la personne d Emma Stone, le reste du casting est également parfaitement au niveau de cette réalisation originale dans ces decorums rêvés. Peut-être un peu long, mais c est l unique réserve.