Un film avec en tête d’affiche Jennifer Lopez, autant le dire tout de suite : ça n’a jamais rien d’emballant. Non pas que la chanteuse soit désagréable à regarder, loin de là ! Mais elle n’a jamais été une bonne actrice, aussi bien dans sa façon de jouer que dans ses choix de projets. Est-ce parce que faire la comédie n’est pas son domaine de prédilection ? Cela ne veut rien dire étant donné que d’autres célébrités musicales peuvent très bien s’en sortir dans un film (il suffit de voir Justin Timberlake dans The Social Network et Sexe entre amis). Non, en ce qui concerne Jennifer Lopez, c’est juste que le monde du cinéma n’est tout simplement pas fait pour elle. Et si certains longs-métrages ne vous auront pas convaincu sur la question, alors arrêtez-vous sur Plus jamais, qui peut être considéré comme le degré 0 des thrillers hollywoodiens toute catégorie confondue.
Si le film avait un minimum de qualité à revendre, j’aurais juste dit que le scénario souffrait d’un cruel manque d’originalité. Que ce dernier, n’usant que du star system comme la plupart de ses congénères de l’époque pour exister, avait oublié d’avoir une histoire de bonne facture à proposer. Ici, Plus jamais se présente tel un mix entre Les nuits avec mon ennemi et Double jeu, ceux-ci n’étant déjà pas exceptionnels niveau écriture si ce n’est avoir la prétention de divertir, rien de plus. Mais vu la teneur principale du film de Michael Apted, dire qu’il fait preuve d’un grand classicisme relève d’une immense gentillesse à son égard. Si vous voulez d’entrée de jeu mon avis personnel, je n’ai jamais vu une blague d’aussi mauvais goût ! Même les délires à la Komodo vs. Cobra sont des chefs-d’œuvre niveau nanars !
Alors, tout commence par une jolie serveuse innocente et naïve tombant sur le charme d’un bel inconnu ayant intervenu lors d’un mauvais pari de drague, se marie avec et a un enfant. Tout semble parfait jusqu’à ce qu’elle apprend qu’il la trompe et qu’il s’avère être un véritable macho balançant avec diablerie « Je peux me permettre, je suis un homme » et également quelques coups poings par-ci par-là. Vivant un enfer pas possible, elle décide de fuir avec sa fille et disparait dans la nature. Mais son mari la retrouve pour la tuer et incite notre chère héroïne à prendre des cours de self defense afin de pénétrer chez lui et de lui casser la tronche en mode Jean-Claude Van Damme (comme peut en témoigner l’affiche du film).
Voilà ce qu’est en gros Plus jamais : du grand n’importe quoi enchaînant situations débiles et répliques imbuvables qui peuvent faire mourir de rire de par leur stupidité sans nom. Cela aurait pu marcher si c’était assumé, mais le tout se prend bien trop au sérieux pour que cela passe ne serait-ce qu’une seule seconde. Rien que la mise en scène de Michael Apted le prouve, donnant au film des airs de thriller insoutenable (l’héroïne croyant son mari constamment près d’elle). Tout comme un casting proposant des comédiens voulant s’impliquer dans leur rôle respectif. Seulement voilà, rien de tout cela n’est crédible.
La distribution ? Elle réunit des acteurs de bien trop mauvaise facture qui ne sauvent aucunement les meubles. Déjà que Jennifer Lopez n’arrive pas à convaincre en cabotinant un maximum, les autres interprètes ne valent pas mieux. Ils sont même pires (surtout les hommes, Billy Campbell et Dan Futterman), surjouant comme pas permis à la limite de la parodie. Même Juliette Lewis, pourtant pétillante à l’accoutumée, se vautre lamentablement. La mise en scène ? Une catastrophe ! Hormis une incompétence incontestable de Michael Apted à foirer le suspense de son film (ce dernier étant soit prévisible soit inutile), il n’arrive pas à donner à Plus jamais des allures de véritable thriller (sauf pour 2-3 plans). En même temps, il n’est pas aidé par la médiocrité du script, mais cela n’excuse pas le fait d’avoir une première partie (la rencontre, le mariage, la vie de couple… soit la première demi-heure) qui rime plus avec comédie romantique qu’autre chose, et un final similaire à une série B de seconde zone. Sans compter un montage qui ringardise l’ensemble en effectuant des ellipses simplets et incruste quelques pancartes façon découpage de l’histoire en chapitres ne servant strictement à rien (à part casser un rythme déjà pas folichon).
De manière subjective, je vous conseille de regarder Plus jamais pour vous payer une bonne tranche de rire, le film étant hilarant malgré lui. Sinon, si vous voulez rester sains d’esprit et vous concentrer sur des projets qui en valent la peine, il vous est préférable de passer votre chemin. Surtout si votre seul intérêt était de confirmer que Jennifer Lopez est une bien mauvaise comédienne (selon les critères cités dans l’introduction), alors qu’il n’y avait pas besoin de le faire. Vous éviterez ainsi de perdre du temps, vos neurones et surtout votre passion pour le cinéma qui risque d’en prendre un certain coup. Plus jamais, mais alors plus jamais ça ! Oui, il fallait que je la fasse, cette blague…