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    Mi iubita mon amour
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Mi iubita mon amour" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Mi iubita mon amour est le premier long métrage réalisé par Noémie Merlant. Après le tournage de son deuxième court métrage, Shakira (2019), elle s'est sentie légitime pour passer au long et avait envie de s'exprimer via ce format. Elle se rappelle :

    "Sanda, Alexia et Clara, qui jouent dans Mi iubita sont mes amies dans la vie. Elles sont comédiennes, nous nous épaulons mutuellement dans nos projets personnels. Elles étaient présentes sur le tournage de Shakira ."

    "Nous avons avec Gimi et les filles constitué un bon groupe d’amis, nous parlions beaucoup de cinéma et l’idée de faire un film ensemble nous est apparue comme évidente."

    "Gimi nous a proposé de passer l’été chez lui en Roumanie et en organisant notre voyage on s’est dit : 'pourquoi ne pas faire un film là-bas, ensemble ?'. J’avais adoré la spontanéité de l’idée, mais n’avais pas réfléchi à un scénario."

    "Peu de temps après Gimi m’a dit : 'pourquoi ne pas se raconter, partir de notre amitié à tous, parler de notre histoire d’amour à tous les deux ?'. Et d’un élan, nous nous sommes mis tous au travail, dans une urgence créatrice."

    "Il était trop tard pour engager une vraie production, et je sentais que c’était maintenant ou jamais. Cette méthode sauvage était en accord avec l’histoire qui naissait : une histoire de liberté, de fulgurance, d’impulsion."

    "Je me sentais aussi plus à l’aise à l’idée de tourner un premier long métrage sans trop de pression et de gros moyens qui m’auraient paralysés. Il fallait que je sois libre, que je ne sois pas trop facilement influencée, pour garder notre récit au plus proche de ce que nous voulions dire."

    "Nous avons donc constitué une petite équipe et sommes tous partis en voiture. Onze personnes et quatorze jours de tournage plus tard, Mi iubita mon amour est né."

    De la rue à Cannes

    Gimi Covaci est un jeune Rom qui a commencé le cinéma dans Shakira et a co-écrit Mi iubita mon amour avec la réalisatrice Noémie Merlant. De 8 à 13 ans, il a grandi dans la rue à Paris, place de la République. Il se rappelle :

    "J’ai vu la méchanceté des gens envers les Gitans alors que dans ma famille, personne n’a jamais fait de mal, personne n’a volé. On était maltraités, on nous insultait, on nous crachait dessus alors que j’étais enfant."

    "Pour autant, mon but dans le cinéma n’est pas de faire la star, de prétendre devenir le plus grand acteur, je n’ai pas de sentiment revanchard du genre 'vous avez vu, on est à Cannes, on vous emmerde, on est trop forts...', pas du tout !"

    "Mon but est de transmettre des messages à travers les films, de montrer le vrai visage des Gitans et de les sortir de cette réputation obscure. Je veux arracher ce masque qu’on met sur leurs visages et où est écrit 'voleur... personne dangereuse...'."

    Equipe technique jeune

    Lorsque le projet en était à ses débuts, Noémie Merlant a envoyé une base scénaristique à de jeunes techniciennes tout juste sorties d’école (une à l’image et une au son). La réalisatrice a alors rencontré la directrice de la photographie Evgenia Alexandrova et l'ingénieure du son Armance Durix :

    "Le découpage a commencé pendant le trajet. Sur place, une assistante caméra nous a rejoint. Nous avons commencé tout de suite à tourner dans cette configuration absolument minimaliste. On avait peu de préparation, pas de connaissance des décors en amont."

    "Nous avions les personnages principaux sans connaitre nos personnages secondaires. Sur place, on s’est organisé. A tour de rôle on assurait la régie, la mère de Gimi faisait la cuisine, je me levais tôt et j’élaborais le plan de travail de la journée en fonction des décors dont nous disposions."

    "Gimi s’occupait des décors, et avec les filles il cherchait des comédiens, puis on répétait avec les parents de Gimi. Ces contraintes et ce cadre atypique ont généré beaucoup de joie et de liberté, qui j’espère se ressentent tout au long du film."

    Improvisation

    En dépit de leur naturel à l'écran, les Covaci effectuent, avec Mi iubita mon amour, leur première expérience cinéma : "Le film est très écrit, ils avaient des dialogues à apprendre, nous les encouragions beaucoup.

    "La scène du repas, où le père de Nino parle à ces jeunes femmes de leur vécu, est une longue prise de 45min que nous avons tournée un soir. Ils ont oublié la caméra."

    "J’aime laisser un espace d’improvisation quand je travaille, mais cadré. Je leur avais demandé des choses précises, et sous le regard bienveillant et attentif de tous, cette scène a donné naissance à un vrai moment de vie capturé par la caméra de Evgeni", se souvient Noémie Merlant.

    Retrouvailles

    Noémie Merlant a rencontré plusieurs actrices de Mi iubita mon amour au cours Florent. Sanda Codreanu a par exemple joué dans son premier court métrage, Je Suis #unebiche. La cinéaste ajoute :

    "Je suis très proche de Clara et Alexia aussi, qui m’aident et m’inspirent. Nous avons une énergie commune, un désir de se raconter, de raconter des récits de femmes, d’apporter d’autres imaginaires."

    "Le film est très féminin, autant sur le fond, la question du désir, que sur la forme : deux femmes, seules, en cheffes de postes, qui osent, qui travaillent, qui rêvent, qui n’ont pas peur."

    Un film musical

    Noémie Merlant voulait que Mi iubita mon amour soit très musical. Saycet a composé des musiques qui reflètent les couleurs du film, mélangeant de la guitare acoustique aux sonorités tziganes avec de l’électro plus moderne ou de la valse... La cinéaste précise :

    "Nous avons aussi eu la chance de recevoir les très beaux cadeaux de David Guetta et Sia, de The Blaze et Souad Massi. C’était pour moi des morceaux essentiels ... Nous avons été bercés par ces musiques, et elles nous ont accompagnées en boucle cet été-là."

    Casser les clichés

    Mi iubita mon amour montre une famille Rom qui recueille des Françaises chez elle, en Roumanie. L'idée était, pour Noémie Merlant, de réunir deux cultures, deux manières de vivre et de penser, et de voir ce qu’il se passe. La réalisatrice précise :

    "Dans le film, les filles deviennent celles qui sont étrangères et démunies et la famille de Nino celle qui accueille. La méfiance laisse place à l’observation puis au partage. Les cultures s’infusent, les barrières tombent, les émotions sont communes à tous."

    "Nous sommes toujours l’étranger de quelqu’un, il suffit de très peu pour se sortir d’un schéma de 'déshumanisation' sociale. Avec Gimi, nous voulions parler de la communauté Rom, pour bousculer les préjugés et montrer les humains que nous sommes."

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