Troubles
Primé à Deauville – après avoir été présenté à Cannes à la Caméra d’Or -, le 1er film en tant que réalisatrice de Charlotte Le Bon, est selon elle une histoire d'amour et de fantômes. C’est le seul pitch dont nous disposons. Plus minimaliste, tu meurs ! Même si ce drame n’échappe pas aux maladresses inhérentes à une 1ère œuvre, il émane de ces 100 minutes un charme tout particulier, ce qui en fait un film tout à fait attachant.
Les premières amours des ados n’ont pas fini de faire couler de l’encre et imprimer de la pellicule – même si ce terme est aujourd’hui un tantinet suranné -. Bon, d’accord, le sujet n’est pas vraiment original, c’est un peu filmé à la va-vite, - souvent éclairé avec une torche en fin de vie -, la bande son est désastreuse, - on en perd une partie des dialogues -, et, surtout, c’est un peu mou du genou. Mais malgré tous ces défauts, on suit avec intérêt l’évolution de ce jeune garçon – 13 ans -, très novice en matière de vie amoureuse et sexuelle et une jeune fille – 16 ans -, évidemment beaucoup mâture et expérimenté. C’est touchant, même si la partie « fantôme » annoncée dans le pitch est tellement inutile qu’elle est vite oubliée dans le scénario. Reste fort heureusement les deux jeunes interprètes qui se taillent la part du lion.
Joseph Engel, découvert dans 2 films de Louis Garrel, et Sara Montpetit, jeune actrice canadienne dont on attend la sortie d’un Maria Chapdelaine, - grande héroïne de la littérature romantique -, où elle tient le rôle titre, portent totalement le film. Les adultes et les grands ados qui les entourent faisant plus partie du décor que de l’action elle-même. Un film inégal mais attachant. Charlotte le Bon, qui a choisi de retourner dans son pays natal pour réaliser son 1er film, - à noter qu’il est produit par Dany Boon et Jalil Lespert -, devient sans doute une cinéaste à suivre.