Drame, coécrit et réalisé par Charlotte Le Bon, dont c'est le premier long-métrage, Falcon Lake est un joli film malgré ses défauts. L'histoire nous fait suivre Bastien, un adolescent de treize ans, invité avec sa famille à passer l'été au bord d'un lac québécois, dans les Laurentides, chez Louise, une amie de sa mère Violette. Là-bas, il y fait la rencontre de Chloé, seize ans, avec qui il va partager sa chambre et dont il va tomber amoureux. Ce scénario nous plonge pendant environ une heure et demie dans un récit d'une grande simplicité. Celui-ci traite d'une romance juvénile faite d'attirance, de rapprochements et d'une complicité naissante amenant certaines déceptions pour le jeune homme en devenir. Cette période calme et reposante de l'année donne lieu à des scènes entre fêtes, moments intimes, doutes et jalousie pour Bastien qui découvre des choses pas forcément de son âge en côtoyant des plus grands que lui. Mais le petit va gagner en assurance, notamment concernant la sexualité face à une jeune fille aguicheuse jouant de sa sensualité. Il observe alors son corps désireux à une période de la vie où les hormones sont en éveils. L'ensemble est porté par deux personnages principaux agréables, interprétés par les jeunes Joseph Engel et Sara Montpetit. Le reste de la distribution composée de Karine Gonthier-Hyndman, Monia Chokri, Arthur Igual, Anthony Therrien et Pierre-Luc Lafontaine se veut en retrait pour laisser toute la place aux deux tourtereaux. Les adultes sont d'ailleurs peu visibles à l'écran. Hélas, cette relation ne procure pas beaucoup d'émotions malgré les tentatives. La faute en partie à des dialogues peu profonds exprimés en trois langues différentes que sont le français, le québécois et l'anglais. Si le fond n'est pas des plus passionnant, le métrage parvient à captiver grâce à sa forme. En effet, la réalisation en plans fixe bénéficiant de quelques lents mouvements de caméras en guise de mise en scène se veut soignée. De plus, les beaux environnements naturels, entre lac et forêt, nous offrent de beaux cadres. Ce visuel à l'aspect contemplatif est accompagné par une b.o. signée Shida Shahabi, dont les compositions à la fois douces et menaçantes confèrent une atmosphère laissant présager un malheur et collent très bien aux images. Cette union s'achève sur une fin convenable se laissant deviner en amont, venant ainsi mettre un terme à Falcon Lake, qui, en conclusion, est un premier film honorable méritant d'être découvert.