Cette prof crée beaucoup d'émotion sur l'écran. Un orvet des Cahiers du Cinéma regrette que "le potentiel militant de son histoire" passe au second plan. Nous, on s'en félicite.
Du prologue à l'épilogue, le film donne envie de pleurer. On ne sait pas si c'est sur soi ou sur l'autre. Bravo la réalisation, bravo Roschdy Zem, bravo Virginie Efira.
Au début, scène de lycéens dans une classe regardant d'un œil le film Les Liaisons Dangereuses (de Vadim) : on entend geindre Trintignant, il discoure sur la tristesse, sa puissance, "même dans le plaisir" au final. De l'autre œil, les lycéens et la prof sont sur leurs mobiles. Autre tristesse. Ça donne le ton.
Et à la fin du film, la chanson de Moustaki, Les Eaux de Mars, "Un pas, une pierre, un chemin qui chemine... la promesse de vie", etc. Il n'y a pas un chanson du répertoire qui se veut aussi positive et qui soit aussi triste.
Entre prologue et épilogue, tout ça, l'hystérie de la vie d'aujourd'hui, de la ville surtout, les mobiles, le bruit des talons dans un hall, celui du métro, de la pluie... Mais surtout des images de tout ça.
Ce sont les images surtout qui racontent le film. Pas beaucoup de mots. C'est comme un coup de génie dans notre monde d'aujourd'hui, et notamment celui des films, qui en général n'arrêtent pas de causer.
D'ailleurs, les mots sont inutiles ici, l'histoire du film étant presque secondaire par rapport à l'ambiance générale. Certes, le prétexte reste bien cette prof, la maternité, l'amour des autres. Mais le sujet est plus large au final, s'agissant de tous ces êtres qui croient avoir raté un truc dans leurs vies, qui regrettent d'avoir négligé des moments... Et sur cette question, on en est tous là, on en est tous au même point.
A.G