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Santu2b
249 abonnés
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3,0
Publiée le 21 novembre 2010
Andrew Niccol est décidemment un visionnaire bien à part dans le paysage cinématographique contemporain et ce n'est pas "Simone" qui prouvera le contraire. Qu'arriverait-il si du jour au lendemain le virtuel faisait intrusion dans votre métier et votre vie ? Le film tout en explorant une interrogation sur la création numérique n'oublie pas d'ajouter une vive critique du star-system hollywoodien. C'est somme toute le resultat du mélange entre réel et virtuel que nous sert le cinéaste avec cette fable pour le moins vraiment étonnante et ô combien rafraîchissante. Au final même le spectateur devant son écran n'arrive plus à faire la différence entre rêve et réalité ! On y distingue cependant un grand Al Pacino débordant de fantaisie. En fait cette si belle femme représente aussi ces icônes qui fleurissent chaque jour et auquels les gens s'identifient ; parfois jusqu'à ne vouloir vivre seulement pour elles. Je pense qu'on a tous une Simone en nous.
Andrew Niccol est définitivement un de mes auteurs préférés. Même quand il nous ressort le schéma typique du gentil menteur aux airs de comédie familiale grand public que j'ai du mal à blairer (même s'il faut avouer que celui-ci est plutôt captivant), rien de tout ça n'aliène ce qui fait sa personnalité: sa fascination pour l'illusion du réel, la densité de son propos et la richesse de sa mise en scène et surtout son discours et ses idées visionnaires pour ne pas dire prophétiques (vous verrez, vous verrez). Qu'il s'agisse des dérives de la télé-réalité dans "The Truman Show" (qu'il a scénarisé) ou de l'eugénisme avec "Bienvenue à Gattaca", Niccol a toujours été en avance sur son temps et avec ce "Simone" il se projette un peu plus loin dans le futur, bien que le monde dans lequel évoluent les personnages n'ait rien de futuriste. Même si l'intrigue de celui-ci m'emballe beaucoup moins que celle des deux films cités au-dessus, la faute encore une fois à un schéma trop conventionnel, la satire d'Hollywood et du star-system rend le tout intéressant à suivre, Al Pacino décidément bon dans tous les registres le rend agréable, et j’ai particulièrement apprécié les quelques passages où le film allait jusqu’au bout de son délire jusqu’à en devenir complètement absurde, de même spoiler: lorsque cette absurdité kafkaïenne fait enfermer le personnage à la fin du film . J’avais vraiment ‘impression de revoir Brazil. Si le film s’était consacré pleinement à ces deux registres plus surprenants et atypiques je l’aurais peut-être même adoré. Mais pour ce qu'il est, le film mérite d'être vu. Pour finir, "Simone" est un des quelques cas précis pour lesquels connaître tout ce qui concerne le marketing du film lui procure une toute nouvelle dimension, donc je vous encourage non seulement à voir le film, mais aussi à jeter un œil à ses secrets de tournage.
On ne s'attend pas vraiment à voir Al pacino dans une comédie, et pourtant ça lui réussit plutôt bien. Sans être hilarante, cette petite comédie nous fait rire, mais aussi réfléchir sur la place de l'acteur dans le cinéma à l'avenir...
En voyant ce film, on se plonge dans une immertion totale, un monde iréel tant médiatisé dont le secret est si bien gardé qu'on y croit tous. Cette histoire fascinante est très bien jouée par Al Pacino et l'humour est présent. Je vous conseille ce film ;)
Avant de se fourvoyer dans des échecs tels que Les Âmes Vagabondes, Andrew Niccol réalisait de très bons films de science fiction. On pense bien sur à l'excellent Gattaca mais ce Simone en fait également partie. Comme Gattace offrait une réflexion sur la destinée et l'eugénisme, Simone en offre une sur l'illusion de la célébrité et de l'image médiatique. Porté par l'excellente interprétation d'Al Pacino, Simone en devient alors une œuvre intelligente et passionnante qui ne bénéficie pourtant pas d'une bonne réputation. A réhabiliter au plus vite !
Encore une fois Andrew Niccol nous interroge sur notre monde avec un scénario fantastique et ce merveilleux film qu'est "Simone" Il montre très bien à quel point l'image est importante dans le monde moderne et à quel point elle peut tromper les gens qui l'idolâtrent.
Comme tous ces gens dans le monde réel qui deviennent hystérique et stupide dès qu'ils voient une célébrité, au fond ils ne la connaissent pas elle pourrait très bien être une psychopathe personne ne s'en rendrait compte et les gens continueraient à l'aimer.
En plus, de cela "Simone" est aussi une critique faite à Hollywood et aux stars qui croient qu'elles peuvent tout se permettre, à l'argent, aux marketing, aux remakes Américains, aux critiques cinéma (Simone reçoit deux oscars pour des films a priori chiant, mais on sait très bien comment fonctionne les oscars le marketing et les stratégies des distributeurs sont essentielles) à la presse qui tente par tous les moyens d'obtenir les derniers potins et quand il n'y en a pas ils en inventent, aux médias qui donnent le titre de star à "Simone" après seulement un film et dans tout cela les plus stupides sont les millions de fans facilement manipulable.
Enfin c'est vraiment jubilatoire de voir Al pacino qui est excellent dans le rôle d'un énorme imposteur qui s'amuse à berner le monde entier. Des scènes vraiment drôles notamment celle du journaliste dans la chambre d'hôtel de "Simone". Andrew Niccol à réussit son film sans toutefois pouvoir égaler "Gattaca" et "Lord of war".
On pourra reprocher ce film d'être à certain moment plat et dans la retenue niveau humour. Je pense qu'il y avait mieux à faire à ce niveau.
A l'époque de sa sortie, si je me souviens bien, "Simone" avait fait un petit buzz : l'histoire d'une actrice virtuelle était alors fort curieuse. Neuf ans après, le film est retombé dans l'oubli : après l'avènement d'"Avatar", l'énorme place du numérique au sein de l'industrie cinématographique ne surprend plus personne. Andrew Niccol fait donc une lecture acerbe, satirique et pourtant assez prophétique d'Hollywood dans une comédie rusée qu'il faut redécouvrir d'urgence.
Le jeux des acteurs est correcte, le montage OK, l'héroïne particulièrement agréable à regarder, et pour cause. Sans originalité : le scénario a vraiment du mal à nous surprendre alors on se laisse aller pour éviter d'être trop déçu. Manque de subtilité : c'est ce qui fait le plus mal en fait. C'est qu'on aurait aimé un peu plus de finesse. Même pas !
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1,5
Publiée le 28 février 2021
Simone est concept très mince sur lequel était accroché l'un des pires films jamais réalisés. C'était trop sentimental plein de technologie médiocre et peut à peine être qualifié de satire car franchement ce serait une insulte pour un satiriste de le considérer comme tel. Pacino passe tout son temps à courir partout l'air décoiffé en se tenant la tête (il se demande probablement comment il en est arrivé là et quel genre de dégâts cela va faire à sa réputation). D'une certaine manière nous sommes censés accepter que les gens aiment tellement cette personne qu'il a créée (avec un demi-disque dur et sans aucune connaissance informatique) qu'ils ignorent le fait évident qu'elle n'est pas réelle. Naturellement l'adolescente pré-pubère peut récupérer le travail de génie qu'il a mis des années à créer en quelques frappes de clavier...
Comédie originale et réussie -ce qui est assez rare pour être souligné-, on passe un bon moment. Le propos écorne gentiment le milieu du cinéma et les journalistes de la presse people. Même si on natteint pas des sommets, on se laisse amuser avec bonheur par les mésaventures de ce cinéaste - impeccablement interprété par Al Pacino, comme à son habitude- qui se fait dépasser par sa créature.
On ne peut sortir de Simone qu’abasourdi par tant de prouesses scénaristiques, par cet équilibre constant entre la fable, la farce et la réflexion sur la création artistique. Avant Ready Player One, Andrew Niccol ose se confronter à un sujet ô combien complexe car éminemment contemporain : la réalité virtuelle. Son génie tient dans le rapprochement qu’il opère entre cette même réalité virtuelle et la société hollywoodienne, toutes deux concernées par l’usage de faux à valeur de vrai où les acteurs feignent la passion, la colère ou la tristesse par obligation professionnelle, leurrant ainsi des millions de spectateurs, à commencer par nous. Surtout, Niccol illustre merveilleusement bien l’autonomisation progressive de la création qui se détache de son créateur pour acquérir une vie indépendante et propre : « La seule vérité vraie c’est l’œuvre ». Al Pacino – extraordinaire ici – perd peu à peu le contrôle de sa muse car le consommateur se l’approprie, y projette ses fantasmes, bâtit une nouvelle réalité dans laquelle elle s’inscrit. D’où la lente descente aux Enfers aussi hilarante que déstabilisante. La force visuelle du long-métrage traduit l’enfermement du personnage par une composition de plans symboliques : le réalisateur tout petit devant l’affiche gigantesque de son actrice, le carrelage qui aborde le couple sur la terrasse, la cage futuriste aux barreaux métalliques. Le génie est seul, sans cesse mis à l’écart par un plan qui joue habilement de l’architecture et des formes : ainsi voit-on Pacino œuvrer seul dans un immense studio vide avec, comme seul camarade, son ordinateur. Envers du décor. Car le regard porté sur le cinéma d’auteur témoigne lui aussi d’une lucidité assez triste : si un auteur veut être reconnu et accéder à une notoriété, il lui faut une vitrine alléchante avec, si possible, une actrice capable de se muer en effigie adorable et adorée. Car un créateur reproduit sans cesse la même œuvre qu’il décline selon une vision ; ainsi la police du nom dans le générique de fin ne change jamais, l’âme du métrage non plus. Ce qui fait la différence, c’est le miroir tendu au spectateur dans lequel celui-ci peut y projeter ses fantasmes. Simone est géniale, Simone est un tour de force.
La mort du réel comme la fin d'une époque. Ce que reflète 'Simone'(2002) d'Andrew Niccol peut très bien s'expliquer ainsi. Ce sont les dessous du cinéma contemporain qui sont égratinés par un cinéaste visionnaire, une époque où l'on aime désormais une oeuvre pour ses stars, donc sa superficialité, et non pour son auteur, pour le travail artistique qu'il engage. Nous sommes donc tous manipulés, le monde étant fait de mensonges et d'impostures, illustré ici par le fourbe Pacino, dans le film cinéaste de navets incontestables, qui retrouve la grâce de part son actrice parfaite, venue d'ailleurs, savoureux mélange des plus grandes femmes du Septième art, mais malheureusement simple virtualité. La place de l'acteur dans le cinéma Hollywoodien d'aujourd'hui est donc tout autant visée. Et oui mes amis, la technologie a ainsi pris une place plus qu'imposante dans notre quotidien mais une chose est certaine, on n'a rien vu venir! Une comédie donc anticipatrice et satirique qui pour l'être deux fois plus, reste sur le ton de la bonne humeur. Ce qui montre que l'on peut rire de choses vraiment pas drôles et très inquiétantes!
Simone est le second produit de l'ex-grand-réalisateur Andrew Niccol, sorti en 2002 ; cinq ans après l'inégalable Bienvenue à Gattaca. Première différence d'avec son aîné, il s'agit là d'une comédie, une sorte de satire du système hollywoodien actuel, notamment avec la novatrice idée de création virtuelle d'une actrice-star. Car l'histoire est bien là, celle de Simone, star virtuelle au succès inimaginable, créée par un réalisateur sur le déclin. Dès les premières minutes, on peut dores et déjà reconnaître la patte d'Andrew Niccol. Des décors très sobres, de teintes grises et bleutées envahissent l'écran. On croirait que le réalisateur a voulu restituer encore une fois un des nombreux points forts de son premier film. Et c'est efficace car c'est grâce à cet aspect visuel si particulier que l'on parvient rapidement à se laisser prendre dans cette ambiance atypique. Après, comme je l'ai dit, la différence est qu'il s'agit d'une comédie. Basée sur le fonctionnement actuel du système hollywoodien, l'histoire prend forme sur ses difficultés à se renouveler et produire des films destinés à attirer du monde. Pour cela, rien de tel qu'un Al Pacino, lui, en pleine forme notamment grâce à Insomnia, pour remplir le contrat. Il livre une prestation ingénieuse, pleine de subtilité. Seul acteur réellement omniprésent à l'écran, son habileté si particulière dans le film nous est une distraction des plus efficaces ! Tout cela sans pour autant voler la vedette à ces seconds rôles de luxe, je pense notamment à Catherine Keener ou encore Winona Ryder. Mais ce qui ressort le plus dans ce film, c'est cette fraîcheur totalement inédite. Le concept de création virtuelle est une idée maline et novatrice ; une touche de science-fiction sur un univers des plus ordinaires. Le mannequin Rachel Roberts (Simone) incarne cette fraîcheur. Là est toute la force du film. Simone est un film pour les grands amateurs de cinéma. La particularité du scénario nécessite en effet la connaissances de certaines notions du septième art. Une telle modernité dans un film est rare et je garantis qu'on ne la retrouvera pas avant un bon moment. Simone est une beauté unique et froide, une démonstration de cinéma, un coup de maître d'un réalisateur aujourd'hui et selon moi sur le déclin. Tout comme dans son scénario, Andrew Niccol nous pondra peut-être une nouvelle idée des plus novatrices et farfelues. Du moins, c'est ce que je lui souhaite. Car Simone est une réussite !