AVEC SPOILER
The Sadness du jeune cinéaste Rob Jabbaz c'est clairement la grosse sensation horrifiquo-gore de 2022, voir des 4-5 dernières années. Tout simplement car on a ici à faire à l'un des films les plus hard depuis pas mal de temps, et en plus ça arrive en salle, ca c'est fort.
Le principe de base du film est tout con : Des gentils amoureux tout mignon tout beaux qui vont se voir séparer et qui vont devoir se retrouver au milieu d'un merdier pas possible, une putain de pandémie qui tourne mal et qui fait ressortir le coté pervers de gens, que ce soit sexuel ou violent. Dieu sait quelles galères vont les attendre.
Mais sauf que vous l'avez bien compris au vu du statut du film, ça va être bien cracra. Et on ne va pas se mentir c'est bien pour ça qu'on veut voir ce truc.
Pour se mettre dans le délire il fallait donc une première scène réussit, qui annonce la couleur, après une mise en place assez basique. Et c'est plus que réussit. Pour vous décrire un peu la scène, on a une sorte de vieille mamie - qui doit sûrement descendre d'un accouplement d'un humain avec un orque du Mordor - qui arrive dans un snack et qui fout de l'huile de friture à la gueule du cuisto. Assez classique vous me direz, mais non pas du tout. C'est hard, c'est dégueu, y'a du sang, des tripes, de la chair, des organes, avec la mamie qui fout ses doigts dedans et qui arrache tout ça.
En plus l'horreur est organique, c'est du fait maison dans les effets. D'ailleurs la plupart de ces scènes gore relèvent du défi technique tant elles ont du être dure à tourner sans avoir de faux raccord trop flagrant, avec ces litres et ces litres de faux sang balancé à la gueule des acteurs.
Et pourtant cette première scène dure à peine 2 à 3 minutes, mais on sent deja que ça veux choquer, ça veut provoquer (enchaînement d'insanité plus dégueu à chaque fois, humour noir très présent, comme la représentation (pour le moins explosive) des hommes politiques face à cette crise), ça se veut petit con et ca donne envie pour la suite.
Et c'est d'ailleurs là que le film vient nous poser des questions, à nous spectateur jubilant devant cet affreux spectacle, sur notre rapport à cette violence qui nous fait du "bien".
Le reste du film ne va pas nous décevoir. Puisqu'il y a cette désormais mythique scène du métro, sûrement la plus marquante du film. Dès le début c'est dérangeant avec ce vieux porc qui accoste la jeune héroïne, mais ça reste "réaliste", tout comme le premier coup de couteau avec cette sidération collective qui fair que personne ne bouge. Et puis après c'est l'apothéose, la folie pure, avec des plans brutaux, hallucinant, et parfois très inventif, avec notamment un hors champ fort bien utilisé.
Et puis cette scène c'est aussi l'arrivé de ce vieux dont j'ai parlé, qui se transforme en un véritable boogey man, et là le film empreinte le temps de quelques instants la voix du slasher dès que ce mec est à l'écran, et c'est vachement intéressant.
Mais chaque scène sanglante reste de toute manière dans la tête. Que ce soit cette séquence à l'hôpital hypra longue avec des horreurs indescriptible, le passage sur l'espèce de terrain vague ou ce moment avec le voisin de notre héros.
C'est surtout ça qui marque la rétine, cette surenchère permanente, ça ne s'arrête jamais,
ca va toujours plus loin dans l'horrible (à ne pas sous estimé la crasserie de tout ce qui est dit dans ce film, c'est audieux). Même les moments qui auraient pu être des temps morts sont terrible, avec des cris sans cesse, une musique assourdissante en fond.
Ce qui est aussi très intéressant c'est que tout ce qui se passe est globale, l'impact est sur toute une population et pas simplement sur un petit groupe de gens comme on le voit souvent. Ca provoque des conflits interne aux personnes non infectés par exemple, ça fait de The Sadness un vrai film catastrophe aussi.
Et puis reste au milieu de tout ça reste nos 2 tourtereaux du début, qui pour survivre sont eux même obligés de plonger dans cette folie meurtrière, et ça c'est d'une profonde Sadness.