Dalva
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selenie
selenie

6 516 abonnés 6 258 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 29 mars 2023
Le film débute avec effroi et force, dans le noir du générique et des cris qui nous plonge dans une interpellation qui se passe mal, mais surtout qui nous donne quelques clefs en quelques dizaines de secondes. La réalisatrice use de la caméra à l'épaule, nerveuse et proche de Dalva/Samson. On la suit en gros plan, collé-serré qui symbolise aussi son angoisse et sa peur alors que petit à petit la caméra va élargir son horizon, parallèlement à Dalva qui va s'affranchir d'un passé qu'elle n'aurait pas dû connaître. Le récit suit donc une fillette qui a grandit trop vite et qui doit raccrocher le wagon de sa jeunesse, même si tout n'est pas parfait et notamment dans le système d'aide social. Par exemple, réunir des enfants de tous âges et de tous horizons avec les effets pervers ou néfastes qui vont avec, mais aussi le travail des éducateurs ; sur ce dernier point on peut rester un peu perplexe sur le personnage de Jayden/Manenti, qui accueille Dalva de façon un peu abrupte, presque agressive et en tous cas très maladroitement avec des réactions pas toujours adéquates. Par là même on peut rester encore perplexe sur le fait que ce soit un éducateur homme qui soit chargé de Dalva ?! Mais la réalisatrice aborde des facettes inédites et difficiles de façon intelligente et subtile comme le fait que Dalva se sente femme ou sur la question du consentement, mais surtout sur la notion qui différencie le sentiment amoureux et le fait de faire l'amour. Un film juste et réaliste, crédible et profond avec une jolie révélation en prime.
Site : Selenie.fr
Louise Thomas
Louise Thomas

1 critique Suivre son activité

5,0
Publiée le 29 mars 2023
J’ai adoré ce film, il est très bien réalisé,avec de très bon acteurs. L’histoire est bien rythmée et les images sont super belle. N’hésitez vraiment pas à le voir :)
Yves G.
Yves G.

1 546 abonnés 3 568 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 5 avril 2023
Dalva a douze ans. Brutalement séparée de son père, elle est placée en foyer d'accueil. Elle y apprendra lentement à se reconstruire.

J'avais vu plusieurs fois la bande-annonce de "Dalva" sans y comprendre grand-chose. En découvrant cette pré-adolescente outrancièrement fardée, j'avais même pensé un temps que son héroïne était un petit garçon en train de vivre une transition de genre ! Or le sujet de "Dalva" n'est pas la transidentité, loin s'en faut, mais l'inceste.
La bande-annonce n'en dit rien. Elle a bien raison de n'en rien faire. Mais toutes les critiques l'évoquent. Le film, dès sa toute première scène, le laisse comprendre.

Un tel sujet est évidemment tétanisant. "Les Chatouilles" l'avait pris à bras-le-corps en 2018 avec une terrible efficacité. On se souvient qu'il s'agissait de l'adaptation d'un seule-en-scène construit sur la base de flashbacks entre le passé traumatisant de son héroïne et sa lente reconstruction grâce à la cure psychanalytique qu'elle avait entreprise.

spoiler: Ici, c'est moins de l'inceste proprement dit qu'il est question, qui demeure hors champ, dans un passé dont on ne verra et dont on ne saura rien - l'action commence le jour de l'arrestation du père de Dalva - que du chemin que parcourra Dalva pour retrouver l'enfance qui lui a été volée.


spoiler: Le vrai sujet du film est paradoxal voire choquant : il est dans le refus initial de l'enfant d'admettre la culpabilité de son père, voire son entêtement obstiné à clamer son innocence.

Jacques - c'est le nom de ce père qu'elle n'appelle jamais "papa" - avait transformé sa petite fille en poupée hypersexuée, maquillée, coiffée, vêtue comme une femme mature. On imagine en frémissant ce qui se cache derrière ce fantasme. Mais Dalva, loin de vivre l'arrestation de son père comme une délivrance, la vit comme une séparation intolérable. spoiler: Elle exige de conserver ses vêtements, son maquillage, son chignon sophistiqué. Elle demande à revoir son père, placé sous écrou à Reims.


Ainsi posé le film s'annonce palpitant. Mais l'exploitation qu'il fait de ce postulat de base reste assez plat. Comme on l'a déjà vu mille fois, dans tant de films plus ou moins similaires ("La Mif", "Mon frère", "Conséquences", "La Tête haute", "States of Grace", "Fish Tank", "Dog Pound"...), "Dalva" filme la vie dans un foyer d'accueil de l'ASE - ce qu'on a cessé depuis longtemps d'appeler "l'Assistance". Là, au contact d'éducateurs bienveillants (Alexis Manenti, César du meilleur espoir masculin pour "Les Misérables", Marie Denarnaud...) et d'une camarade de chambre aussi cabossée qu'elle (Fanta Guirassy à suivre), elle se reconstruira.

La jeune Zelda Samson est impressionnante dans le rôle titre. Elle joue à la perfection un mélange ambigu de féminité aguicheuse et d'enfance innocente. Une seule reproche : on la voit trop vite basculer du premier registre vers le second.
Félix MASSON
Félix MASSON

28 abonnés 110 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 29 mars 2023
C'était étonnamment très agréable. Le film ne dure que 1h25 et ça fait du bien. Ça va limite trop vite ! Les personnages sont extrêmement attachants. L'éducateur, Alexis Manenti est doux tout en étant dur. la meilleure amie, Fanta Guirassy, est sympathique comme compliquée. Et l'actrice principale Zelda Samson est a la fois si innocente et si mature. C'est très appréciable de voir des personnages si bien écrits qui ont tous une vraie complexité avec des enjeux concrets. Le scénario est très linéaire mais ça se veut comme ça. On suit une belle histoire très sombre mais racontée de façon tellement pure ! Emmanuelle Nicot a su trouver un ton qu'on arrive rarement à trouver pour parler de ce genre de choses. Comment parler d'inceste ? Comment parler d'isolement ? Comment parler de ces choses tellement tristes et dures. Et bien la poésie du cinéma, la poésie des êtres et de l'espoir, du temps. Alors oui le film nous fait pleurer mais seulement dans ses moments joyeux qui sont des moments de bonheur trop rares pour tous ces enfants que la société refuse d'intégrer comme dirait l'educateur qui est peut être un des seuls à comprendre que le passé est le passé, il est là mais il y a deux choses qu'on oublie : le présent et le futur.
Cinememories
Cinememories

493 abonnés 1 476 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 29 mars 2023
Il y a en ce monde des refuges que l'on regarde avec méfiance et d'autres que l'on apprend à accepter. Pour son premier long-métrage, Emmanuelle Nicot fusionne ces deux points de vue, sans que le jugement vienne contrarier le sujet du récit. Le point d'ancrage reste l'inceste, mais ce qui suit découle d'une tendresse qui a de quoi motiver la réinsertion de celles et ceux qui sont en défaut de sociabilité, ou dans le cas présent, en manque de maternité.

Dalva (Zelda Samson), jeune fille de 12 ans, n'hésite pas à se la jouer femme fatale, quand bien même son confort soit sacrifié dès l'ouverture, qui dévoile sans attendre la partie tranchante de sa lame. Mais qu'on ne s'y trompe pas, la violence graphique et morale sont esquivées, afin que le parcours initiatique de Dalva ait un sens. Son épanouissement est tout ce qui préoccupe la cinéaste, qui porte un regard bienveillant sur cet enfant, essayant de se reconnecter avec une idée de la normalité. Les enfants et autres phénomènes indésirables que l'on rejette ou que l'on cherche à protéger, parfois d'eux-mêmes, sont encadrés par la loi et tout un panel d'éducateurs, plus bénévoles dans l'âme qu'une véritable machine administrative. Ce circuit est humain et la caméra de Nicot se place en tant que tel, la plupart du temps en vue subjective ou dans le dos de sa jeune protagoniste, qui ne cesse de braver l'interdit, jusqu'à s'enfoncer tête baissée dans un tunnel sans fin.

Plus qu'apprendre à redevenir une jeune fille, Dalva doit parvenir à sortir du placard et de sa relation idyllique avec un père qu'elle cherche à retrouver et à protéger par tous les moyens. Ce désir va de pair avec son apparence, qui reflète l'emprise néfaste de son paternel sur son corps. Cette dernière doit alors le réaliser, aux côtés de ceux qui sont à son écoute, sans doute pour la toute première fois. D'abord vu comme des geôliers, dans un environnement pratiquement carcéral, elle transforme peu à peu la présence des adultes comme une forme de soutien et non plus comme un objet de désir. Ce sera le cas avec le « grand frère » éducateur (Alexis Manenti), dont la vocation se lit avec les cicatrices de jeunesse qu’il porte en lui. Ce dernier serait donc bien le mieux placer pour réagir et un peu moins pour écouter des histoires qu'il pourrait sensiblement reconnaître.

À l'instar de « Mignonnes », qui questionnaient la sexualisation des jeunes filles sur la scène publique et numérique, « Dalva » se déchaîne afin de s'ouvrir à l'enfance qu'elle n'a jamais eue. Elle sort de sa zone de confort et explore en permanence les gestes et les mimiques des personnes de son âge. Samia (Fanta Guirassy), sa proche confidente, est tout aussi rebelle, mais qui soutient l'émancipation parentale avec ses propres motifs. De cette manière, en jonglant entre plusieurs styles de vie, l’héroïne va prendre son envol et une indépendance qui la poussera à exister auprès des siens, en faisant la distinction entre l’amour, l’amitié et la passion. Un récit empreint de sincérité, dont les arguments ricochent avec un merveilleux ludisme. À ne pas manquer, à ne pas oublier.
loic.petitmangin
loic.petitmangin

2 abonnés 7 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 29 mars 2023
Nouveau film sur la difficulté de la reprise en main victime de violences sexuelles. Nombreux sujets évoqués (role de l'école, des éducateurs, du systéme judiciaire). L'emprise est bien montré et le systéme bien décrit. Pas assez abouti sur la fin selon moi.
PL06
PL06

11 abonnés 141 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 29 mars 2023
Petit bijou de haute intensité, coup de chapeau à Emmanuelle Nicot pour ce premier long-métrage ! Le film est court - il n’y a pas un instant de trop, très documenté. La mise en scène d’un réalisme dingue, pudique sans aucun faux pas sur le sujet sensible de l’inceste et de l’enlèvement d’enfant. l
Dans son emprisonnement paternel, Dalva s’est construit un monde fait de mensonge et d’ignorance. Mensonge sur le fait que sa mère l’aurait abandonnée ; sur le fait que cette relation incestueuse serait de l’amour. Ignorance de l’endroit où l’on habite ; de la façon dont une fille de 12 ans doit se comporter, s’habiller, se coiffer. Mais quitter ce monde factice, c’est faire un saut dans le vide… Alors bien sûr elle résiste.
La violence de la première scène, pourtant libératrice (des policiers font irruption dans la maison, arrêtent le père, maîtrisent une Dalva en furie), laisse place à une relative douceur pendant le reste du film. Car même si nous découvrons petit à petit l’horreur de l’enfermement, la reconstruction passe par le fait de regarder la vérité.
La relation est rugueuse avec les autres filles du centre. Ils ne sont pas tendres, elle est trop décalée, ils lui disent une vérité qui fait mal. Mais derrière cette violence – eux aussi ont été placés en foyer suite à des insuffisances familiales graves – il y a une complicité salutaire. Les gestes et les propos des filles viendront fissurer la carapace que Dalva s’est forgée…
Le film est aussi un coup de chapeau envoyé aux éducateurs, pour la patience qu’ils doivent déployer, la juste position à trouver à chaque instant. Il est aussi un hommage aux femmes victimes, ici de l’enlèvement d’un enfant.
Cinemadourg
Cinemadourg

790 abonnés 1 558 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 29 mars 2023
Dur dur pour une gamine de 12 ans de se faire soudainement arracher à son père pour être placée dans un foyer.
Rapidement, on comprend que quelque chose ne tourne pas rond chez cette jeune Dalva : elle s'habille et se comporte comme une femme adulte, pas du tout comme l'adolescente qu'elle devrait être.
L'horreur de ce qu'elle a vécu va peu à peu la rattraper...
J'ai trouvé plutôt réussi ce drame à la sauce "Syndrome de Stockholm", la jeune actrice Zelda Samson est bluffante de maturité à l'écran.
Pour son premier long-métrage, Emmanuelle Nicot s'en sort plutôt pas mal, malgré un sujet très épineux.
Sobre et pudique, mais assez perturbant.
Site CINEMADOURG.free.fr
Jean-François C.
Jean-François C.

4 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 28 mars 2023
Un film grave, sublimement incarné par de jeunes actrices et acteurs. Une approche subtile, sans s'initier dans le pathos. Avec un oeil documenté, la cinéaste nous plonge dans une dimension humaniste d'un grave sujet qu'est l'inceste.
🎬 RENGER 📼
🎬 RENGER 📼

7 576 abonnés 7 629 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 27 mars 2023
Dalva a 12ans et vit recluse au domicile paternel. Elle se maquille, s’habille et se comporte comme une femme et non comme une enfant de son âge. Un soir, elle se retrouve dans un foyer pour adolescents, révoltée et dans l’incompréhension totale…

Premier long-métrage pour Emmanuelle Nicot, après s’être intéressée à un foyer d’accueil pour ados avec son court-métrage À l'arraché (2016), la réalisatrice poursuit dans cette voie avec l’histoire touchante de cette jeune fille à la lisière de l’adolescence. Cette dernière se retrouve malgré-elle placée dans un foyer de l’ASE (l’Aide Sociale à l’Enfance) suite à une dénonciation du voisinage. On ne tarde pas à découvrir que son père est accusé d’inceste et que ce dernier l’avait littéralement coupé du monde extérieur pour en faire sa "chose".

Dalva (2023) est un très beau drame, touchant et lumineux à la fois, traitant aussi bien du sujet de l’inceste, de l’emprise que des adolescents qui se retrouvent malgré-eux coupés de leurs familles en étant confiés à l’ASE. La force du film réside dans le réalisme qui s’en dégage et pour cause, le frère de la réalisatrice est lui-même éducateur dans un foyer, ajouté à cela, le casting sauvage qui aura permis de trouver (notamment) deux brillantes adolescentes pour camper Dalva & Samia, d’un naturel saisissant.

Bien évidemment, on retiendra surtout l’impressionnante prestation de la jeune Zelda Samson, elle porte le film sur ses frêles épaules en incarnant Dalva, cette jeune fille sous l’emprise de son père, en plein déni d’inceste en confondant amour physique et amour filial, avec à ses côtés, l’excellent Alexis Manenti (Les Misérables - 2019). Le sujet peu paraître plombant mais la réalisation et l’interprétation qui s’en dégagent viennent parfaitement contrebalancer l’ensemble.

● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
Cinévore24
Cinévore24

357 abonnés 737 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 28 mars 2023
«Je ne suis pas une fille, je suis une femme.»

Abordant le sujet difficile de l'inceste, la réalisatrice Emmanuelle Nicot traite avec pudeur de l'enfance, de l'emprise et de l'émancipation, tout ça à travers la reconstruction de la jeune Dalva (interprétée par la prometteuse Zelda Samson).

Malgré quelques facilités, un premier long réussi et une jeune actrice à suivre.
Christoblog
Christoblog

851 abonnés 1 700 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 28 mars 2023
Sur un sujet extrêmement casse-gueule, Emmanuelle Nicot réussit un premier film puissant et lumineux.

Dalva, jouée par l'incroyable Zelda Samson, est une jeune fille de 12 ans qui vit complètement isolée, et que son père grime en femme pour abuser d'elle. Lorsqu'elle est arrachée à son géniteur, Dalva est dans le déni : elle ne voit pas où est le problème (elle déclare "aimer" son père incestueux), et surtout, elle est complètement déphasée par rapport aux autre jeunes filles du centre d'accueil où elle est placée.

Filmer une telle histoire nécessite un parti-pris radical et une sensibilité exacerbée : la réalisatrice met les deux en oeuvre en filmant toute l'histoire du point de vue de Dalva. La caméra, mobile, souvent portée à l'épaule, suit Dalva dans les méandres de son émancipation, respectueuse et discrète.

Dalva est court (1h30), précis et redoutable. Il explore la monstruosité de cette relation perverse avec lucidité et une grande empathie. Le travail de la justice et des éducateurs est très bien montré.

Un formidable premier film, que je vous recommande chaudement.
Patricia D.
Patricia D.

77 abonnés 181 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 27 mars 2023
Le film Dalva commence avec la bande-son alors que le déroulement du générique introductif n'est pas terminé. Dans des cris et une grande violence, Dalva, 12 ans, est arrachée à son père qui la tenait enfermée à ses côtés depuis plusieurs années.
Le premier long-métrage d'Emmanuelle Nicot n'est pas centré sur l'inceste. Il nous montre la reconstruction d'une préadolescente après des années terribles qui ont rendu impossibles l'insouciance et la confiance en soi. La caméra, tendre et pudique en permanence, nous embarque aux côtés de Dalva, dans son foyer d'accueil où elle fait connaissance de Jayden, son éducateur, et de Samia qui deviendra sa meilleure amie. Le chemin de Dalva pour se libérer de l'emprise très forte de son père, découvrir le monde, jouer, retisser le lien avec sa mère, sera chaotique et violent, mais la dernière image du film annonce des jours enfin meilleurs.
Le ton est juste tout au long du film et des échanges. Le casting est convaincant de bout en bout, à commencer par Zelda Samson, stupéfiante et bouleversante Dalva.
Un film puissant et renversant.
Benoit (BENZINEMAG / HOP BLOG)
Benoit (BENZINEMAG / HOP BLOG)

22 abonnés 111 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 27 mars 2023
Le film démarre de façon brutale, dans le chaos, laissant le spectateur donner un sens à cette scène d’ouverture mettant en scène la Police embarquant de force une jeune fille de 12 ans, enlevée par son père quelques années plus tôt, lorsqu’elle avait cinq ans, et vivant dans une relation incestueuse. Un démarrage choc pour un film qui va quelque peu s’adoucir au fil des minutes pour raconter, avec pudeur et une certaine forme de retenue, le récit d’une vie compliquée, le parcours d’un enfant pour qui les notions d’amour et de sexe ont été biaisés dès sa petite enfance. D’ailleurs, la jeune Dalva formidablement incarnée par Zelda Samson, dira à son éducateur, lors de leurs premiers échanges, qu’elle « n’est pas une ado, mais une femme »… évidemment conditionnée par un père incestueux, et à qui il va falloir apprendre à oublier cette relation toxique.

De cette histoire complexe, Emmanuelle Nicot en fait un film au cordeau, toujours sur le fil, mais ne tombant jamais dans la facilité ni dans le sensationnalisme pour raconter le parcours de cette adolescente, pour évoquer la vie dans les foyers, le rapport avec les éducateurs, mais aussi le monde de la justice.

Il ressort de ce film une forme d’urgence et de réalisme, incarnée par l’utilisation de la caméra à l’épaule, comme chez les Dardenne. Dalva est un film fort, par moment assez dur, qui ne porte pas de jugement sur ses personnages, mais qui se contentent (si l’on peut dire), à travers le portrait d’une jeune fille, d’évoquer comme d’autres films avant celui-ci (le très émouvant les chatouilles, d’Andréa Bescond et Eric Métayer, notamment), la question de l’inceste et de la domination psychologique au sein de la famille.
Robert D
Robert D

6 abonnés 144 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 27 mars 2023
C'est un sujet traité avec de la sensibilité, de la pudeur et de la profondeur. Beau jeu d'actrice de Zelda Samson malgré son jeune age ainsi que de son éducateur référent tout en sobriété. Aucun temps mort dans ce film qui déroule qui passe de l'inconscience des faits à la reconstruction de la jeune fille avec un sourire retrouvé.
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