« Eternal Daughter » est présentée comme une œuvre cinématographique déroutante et fascinante, qui flirte avec tous les styles sur l’écran, poussant le spectateur dans ses retranchements. Sa patience est mise à l’épreuve, jusqu’à la dernière scène où les tourments des deux héroïnes ne cesseront plus de le poursuivre…pour ma part je retiens déroutante, et ma patience a été mise à l’épreuve …Je suis sorti avec l’impression de ne rien avoir compris au film…
Julie, accompagnée de sa mère âgée, vient prendre quelques jours de repos dans un hôtel perdu dans la campagne anglaise. La jeune femme, réalisatrice en plein doute, espère y retrouver l’inspiration ; sa mère y voit l’occasion de faire remonter de lointains souvenirs, entre les murs de cette bâtisse qu’elle a fréquentée dans sa jeunesse, transformée depuis en hôtel, où les souvenirs du passé vont bien évidemment ressurgir….
Très vite, Julie est saisie par l’étrange atmosphère des lieux : les couloirs sont déserts, la réceptionniste qui assure le service aussi le service à table a un comportement hostile, et son chien n’a de cesse que de s’échapper. La nuit tombée, les circonstances poussent Julie à explorer le domaine. Elle est alors gagnée par l’impression tenace qu’un indicible secret hante ces murs.
« Eternal Daughter » est présenté comme un film gothique. Gothique, il l’est sans ambiguïté, s’inscrivant dès ses toutes premières images (un manoir de style géorgien perdu dans une forêt embrumée) dans l’héritage du mouvement littéraire fantastique britannique. Lorsque l’héroïne et sa mère âgée arrivent dans cet hôtel isolé plein de gargouilles, à bord d’un taxi presque anachronique, on se demanderait presque si on ne vient pas débarquer à leur côté en plein film de la Hammer. Ici, les couloirs sont forcément vides et inquiétants, la moindre porte grince avec entêtement et des bruits mystérieux semblent provenir du dernier étage…
La cinéaste britannique Joanna Hogg, a voulu créer une atmosphère envoûtante, en s’aventurant ici sur le terrain du genre horrifique, elle se plaît aussi à répéter les scènes un jour sur l’autre, comme si elle souhaitait faire monter la tension chez son spectateur et le pétrifier d’angoisse. Sauf qu’au bout de dizaines de minutes, le récit s’éloigne peu à peu du style fantastique et s’enfonce dans la psychologie tourmentée des deux héroïnes et le film prend un coté trop fabriqué, à l’image de l’idée de confier les deux rôles à Tilda Swinton, certes impeccable mais dans un numéro parfois trop artificiel qui perturbe le spectateur… La fille et la mère partage la même chambre, mais jamais le même plan !!
Le film a suscité un enthousiasme auprès des critiques que j’ai du mal à partager….même pas peur mais rien compris !!!