New York, New York
C'est le genre de films que seul Martin Scorsese et sans doute quelques autres peuvent faire, des immenses fresques retraçant une période de l'histoire, des films extrêmement denses mais toujours passionnant. Et Gangs of New York, même si je ne suis pas en admiration devant ce film, je ne peux que distinguer tout le grandiose de ce film. De la reconstitution absolument hallucinante aux performances d'acteurs démentes, je ne vois pas comment détester ce film. La reconstitution historique est tellement bien faite, des décors aux costumes aux accents, on se sent totalement immergé dans ce monde d'autrefois, qui me fait plutôt fantasmer à titre personnel. Pour prendre un exemple récent, c'est ce que j'ai ressenti quand j'ai vu Once Upon a Time... in Hollywood, ce genre de film-capsule dans lesquels l'on a envie de se réfugier, et rendant le retour à la réalité plus dur que jamais.
J'ai dis que les acteurs étaient excellents ? Les acteurs sont excellents, DiCaprio est très juste dans son rôle, même si Daniel Day-Lewis vole toutes les scènes à quel point il est magistral. Cameron Diaz fonctionne aussi parfaitement, tout comme les seconds rôles, très bien campés comme Jim Broadbent, Brendan Gleeson, John C. Reilly, sans oublier Liam Neeson, qui marque les esprits en seulement une scène. Mention spéciale à l'acteur Eddie Marsan, qui à un petit rôle dans le film, qui est un acteur que j'apprécie pas mal dans des films comme Le Dernier Pub avant la fin du Monde ou Deadpool 2.
Visuellement le film est dingue, on se croirait dans les années 1800, les décors sont immenses, il y a plusieurs centaines de figurants dans quasi toutes les scènes. Avec tous les blockbusters actuels où rien n'est tangible, tout n'est que fond vert, voir des films récents apporter autant de soins aux éléments de base du cinéma fait du bien et en terme de visuel, vaudra toujours plus que tous les Marvels réunis. Le film possède aussi de très bonnes idées dans la façon de filmer, j'ai beaucoup aimé quelque chose qui revient à deux reprises, c'est le plan subjectif qui devient un plan non-subjectif. On voit à la première personne la caméra qui avance et les gens qui regardent la caméra quand soudain l'acteur passe devant la caméra, j'ai trouvé ça assez cool. Les scènes de batailles sont assez mémorable, bien que je préfère largement la fin au début. Je trouve celle du début monté assez bizarrement, trop cuté, on ne ressent pas trop les coups, et la chorégraphie n'est pas folle non plus. Celle de fin est bien plus violente, plus dur, bien qu'assez anti-climatique, on espère un affrontement légendaire entre Vallon et Bill the Butcher (ou " Bill le Boucher"), mais ce dernier meurt après seulement un ou deux échanges de coup. Ce qui n'est pas grave, car tout ne doit pas être grandiloquent pour faire bouffer son popcorn au spectateur, Martin Scorsese a l'intelligence de ne pas satisfaire stupidement son spectateur.
On a certains plans de caméra dans la dernière partie que je trouve grandiose, où l'on voit la ville en proie aux flammes depuis le ciel, sans oublier le dernier plan, parfaite conclusion, et finir sur les Twins Towers ajoute une émotion certaine. Bref, la photographie est merveilleuse.
Bref, film grandiose, qui ne m'a pas autant passionné que je l'aurais espéré, mais qui me restera en tête pendant une semaine au moins, et je pense que plus j'y penserais plus je l'aimerais. Il contient un lot de scènes mémorables, la scène d'intro, la scène où Bill agresse Amsterdam, celle où Bill tue le Moine, et la fin bien sûr.