Le film qui a réconcilié Scorsese avec le public. On retrouve ce qu'aime Martin : Leonardo DiCaprio (certains s'en plaignent, moi j'adore cet acteur donc pas de soucis), un milieu de bas guys pourris et violents, une romance (à la manière de celle entre Robert de Niro et Sharon Stone dans Casino) et une bonne grosse vengeance. Comme d'habitude avec Scorsese, on retrouve le ville de New York, au début du XXè siècle cette fois ; et là on atteint le gros point fort du film : la reconstitution historique est juste sublime ! Quel boulot, quel régal, quelle ambiance ! De la fresque historique comme on en fait plus. Bien sûr tout ceci est soulignée par une musique au style de l'époque. Dans ce New York, les guerres de gangs font rage, mais on a aussi l'abolition de l'esclavage et les droits pour les gens noirs (qui ne plait pas à tous les natifs). Le film réussit à traiter de ce sujet avec tolérance, en montrant que les natifs ne sont pas pires que les noirs, et inversement. Qui dit guerres de gangs dit bien sûr batailles (enfin là on devrait plutôt dire carnage) excellemment réalistes et très sanglantes. La mise en scène, superbe, est accompagnée par des acteurs très bons, bien qu'inégaux : Leonardo DiCaprio n'est pas dans son meilleur jour, bien sûr, mais il s'en sort, Cameron Diaz, ouai, en gros elle joue les allumeuses, comme d'habitude, mais c'est comme toujours le grand Daniel Day Lewis qui surprend encore par sa prestation qui colle parfaitement à son personnage : excentrique (presque caricatural), charismatique, violent, mais presque plus attachant qu'Amsterdam, le héros, qui lui est trop peu développé. Le couteau est l'arme principale du film, et ça donne lieu à de belles scènes de lancer très bien réalisées. Le seul reproche que j'ai à faire au film, c'est sa longueur, non pas que je me sois ennuyé, mais parce que tout du long on attend le duel entre Amsterdam et Bill le boucher (Day Lewis), et que la tension est à son comble, mais qu'à force d'attendre ce duel, on est plus aussi enthousiastes au moment où il arrive.
Une grande fresque digne de Martin Scorsese. A voir.