The Wall a été présenté dans la catégorie "compétition Sang Neuf" lors de la 4e édition du festival Reims Polar (Festival International du film policier), en 2024.
The Wall comporte des points communs avec les précédents longs-métrages de Philippe Van Leuuw, notamment la question des conflits et zones de tensions à l’international. Le Jour où Dieu est parti en voyage (2009) sonde le génocide au Rwanda tandis qu’Une Famille Syrienne (2017) aborde la guerre en Syrie. Son dernier film, quant à lui, raconte les zones de tensions à la frontière mexicaine et l’immigration illégale. Cependant, si ses deux précédents films partent davantage du point de vue des victimes, The Wall se concentre davantage sur celui du bourreau, incarné par Vicky Krieps.
Mike Wilson, qui campe le grand-père natif américain, est, comme son personnage, très engagé pour la nation des Tohono O’odham, dont il fait partie. En cela, il interprète à l’écran sensiblement son propre rôle. D’ailleurs, David Garcia, qui joue son frère à l'écran, est dans la vie un ami d’enfance de Mike. En outre, le petit Ezekiel Velasco, qui interprète le petit-fils, est également Tohono.
Les Amérindiens, ayant beaucoup souffert depuis l’arrivée des Blancs, n’accordent pas facilement leur confiance, surtout pour un long-métrage de fiction. Dès lors, Mike Wilson a proposé à Philippe Van Leuuw de l’accompagner chez les parents d'Ezekiel afin de les convaincre du sérieux du projet et d'autoriser leur fils à jouer à l'écran.
Philippe Van Leuuw a souhaité proposer à Vicky Krieps le rôle principal de The Wall après l’avoir vu dans Phantom Thread, en 2018.
Vicky Krieps interprète une agence de la douane américaine, alors qu’elle est Luxembourgeoise au départ. Pour gommer son accent, elle a travaillé durant un été entier avec une coach du Julliard Institute de New York.
Avant d’être réalisateur, Philippe Van Leuuw était chef opérateur. Cela ne l’a pas empêché d’embaucher un chef opérateur sur The Wall, Joachim Philippe. Ensemble, ils ont choisi un format compact (1.55), pour accentuer le sentiment de claustrophobie et ont davantage opté pour un ton blanc dur que le jaune orangé habituel pour figurer le désert. Le cinéaste décrit d’ailleurs la difficulté de filmer dans un tel lieu :
"Filmer le désert est à la fois très exaltant et un peu frustrant parce que le regard embrasse toujours davantage que le cadre d’une caméra. D’autre part, j’essaie toujours de ne pas me laisser embarquer par la beauté d’un lieu, j’essaie de le rendre coutumier comme il l’est pour les protagonistes du film. Mais c’est vrai que c’est une région d’une beauté exceptionnelle et que le tentation d’en donner plus à voir est forte."
Le tournage s’est réalisé sur la frontière au sud de Tucson en Arizona, entre les États-Unis et le Mexique. Toutefois, les équipes avaient interdiction formelle de tourner le long du mur. Avec malice, le cinéaste est parvenu malgré tout à déjouer la sécurité et a pu y filmer quelques plans. En outre, les contraintes liées aux Visas des techniciens et au COVID ont rendu le tournage encore plus fastidieux, mais ils y sont tous arrivés.
Certains vrais policiers de la frontière jouent les figurants dans The Wall mais ont aussi été une aide précieuse pour Philippe Van Leuuw, afin d’être au plus près de la vérité. Le réalisateur a également pu compter sur le soutien de Jen Budd, une ancienne policière de la frontière devenue militante anti-police de la frontière, qui a corrigé certains dialogues afin de les rendre plus proches de la réalité du terrain.
The Wall est une dénonciation directe de la vision trumpienne de l’immigration. Un film qui sort dans le contexte particulier de l’élection présidentielle américaine.