"Le dernier des géants !"
“Va, vis et découvre le nouveau monde, car il n’y a plus rien pour toi ici”. Voici peu ou prou ce que Henry McCarty (Tim Blake Nelson) dit à son fils Wyatt (Gavin Lewis), lors du crépusculaire épilogue de l’étonnant long-métrage “Old Henry” de Potsy Ponciroli. Bien plus qu’un énième essai sur le far-west, “Old Henry” se situe entre “Impitoyable” de Clint Eastwood, “Young guns 2” de Geoff Murphy, “The Assassination of Jesse James…” d’Andrew Dominik ou encore “The Usual Suspects” de Bryan Singer, pour son surprenant climax (avis perso). Durant 1h38’, la petite histoire s’imbrique dans la grande, en s'accaparant différents folklores, différents récits et différents personnages légendaires inhérents au genre.
Oklahoma 1906, le XIXe siècle - l’âge d’or du western - n’est plus, et Potsy Ponciroli nous entraîne pourtant dans des contrées toujours aussi violentes, sous la forme d’une chasse à l’homme mené par un certain Ketchum (Stephen Dorff) et deux acolytes. Ensuite, Henry et Wyatt, nous apparaîtront dans une posture intemporelle et classique de fermiers.
Tous deux mènent une vie de labeur loin de toute civilisation. Mais cet exil volontaire sera de courte durée…
À la manière d’”Impitoyable”, nous découvrons aux détours d’une scène, une sépulture - celle d’une femme et d’une mère - rappelant toute la dureté de l’époque. Les routes de tous ces personnages vont bien évidemment se croiser, dans un ballet de sang et de fureur, lorsque Henry recueille Curry (Scott Haze), un fugitif blessé par balle muni d'une sacoche pleine d'argent, que recherche Ketchum. Curry se révèle être un homme au passé trouble. Un passé qui rattrapera aussi Henry… Au milieu d’un décorum classique de Western, Potsy Ponciroli avec une audace folle, nous narre les derniers jours d’une légende du far-west, mais aussi l’aube d’une ère nouvelle pleine d’espoir et de promesses en la personne du jeune Wyatt… Éternel second couteau du cinéma, Tim Blake Nelson (“O’Brother”, “La Voie de la Justice”) trouve en Henry McCarty, le rôle parfait. En passeur et protecteur envers son fils, à l'aura aussi mystérieuse qu'imprévisible et n’ayant cure d’une quelconque rédemption, il est le dernier des géants de l’Ouest sauvage !