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Ufuk K
518 abonnés
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3,5
Publiée le 30 septembre 2022
"Le Sixième Enfant" récompensé au festival du film francophone d'Angoulême (4 récompenses) est un drame social à la française honnête dans l'ensemble. En effet même si j'ai trouvé que le film était surnoté, que les thématiques abordées (maternité, filiation et de l’abandon) auraient pu être traités différemment par moments, l'histoire finit par toucher au cœur avec la très belle composition de Judit Chemla et Sara Giraudeau.
Les hasards de la vie vont se faire rencontrer un avocat pénaliste et sa compagne avec un couple de gitans sédentarisé, parents de 5 enfants. Quand une sixième grossesse se déclare, Anna (Sara Giraudeau) va monter un plan machiavélique, elle qui désespère d'avoir un enfant, provoquant la fureur de son compagnon (Benjamin Lavernhe). Adapté d'un fait divers ayant lui-même inspiré un livre, ce film pose la question de savoir jusqu'où l'on peut repousser les limites de la légalité pour devenir parents. Malgré quelques invraisemblances, Léopold Legrand réussit le pari de ne pas tomber (ou presque) dans les clichés entre ces deux milieux aux antipodes (gitans/bobos). La fin est particulièrement juste, tout comme les quatre acteurs principaux. Un drame social de qualité.
Les cinq premières minutes du film font un peu craindre un thriller de routine dans le genre archi-usé du crime comme seul échappatoire à la misère sociale. Heureusement, après cette sorte de préambule un peu banale, le film prend brutalement une tournure bien plus inattendue...et plus intéressante, qu'il gardera jusqu'à la fin.
La principale force du Sixième Enfant c'est justement de prendre le spectateur à rebours de ses attentes. D'emblée et de façon presque habituelle dans le cinéma contemporain il est question de pauvreté et de galère. Pourtant ce n'est pas le sujet du film, mais simplement une clé de lecture indispensable à une histoire bien plus intimiste et originale ou le thème de la parentalité côtoie ceux de l'éthique, de la loi et de la religion. Bref, le film évite habillement les clichés et donne à ses personnages une véritable épaisseur. A tel point que, une fois n'est pas coutume, on en arrive à oublier leur condition sociale pour se focaliser uniquement sur leur personnalité et leurs névroses. Surtout que les plus névrosés ne sont pas nécessairement les socialement plus mal lotis. Pour incarner les deux couples au cœur de son histoire, Léopold Legrand a misé sur un quatuor de jeunes comédiens qui se révèlent tous excellents: Sara Giraudeau est bien plus convaincante que dans La Page Blanche, Damien Bonnard prouve une fois qu'il excelle dans les rôles d'écorchés vifs, enfin Judith Chemla et Benjamin Laverhne sont aussi trés bons dans des rôles plus en retrait, mais peut être plus subtils. . Loin des lieux communs, les dialogues sont aussi trés bons et bien souvent criants de vérité.
Étrangement, la seule faiblesse du film tient paradoxalement dans son scénario complexe et alambiqué, car on a quand même un peu du mal à croire à cette histoire assez invraisemblable. Enfin ce n'est pas tant le concept de l'histoire qui est invraisemblable que le fait de penser qu'elle puisse être menée à bout. A un moment, le personnage incarné par Sara Giraudeau dit à son mari qu'il n'y "a aucun risque" à l’opération qu'ils sont en train de mener, le spectateur lui au contraire ne peut s'empêcher d'en voire partout. Et pour cause, quand on voit comment se termine le film. Film qui n'est d'ailleurs, que je sache inspiré d'aucune "histoire vraie". Ce qui n'est pas forcément si étonnant.
Sujet très difficile et délicat. Mise en scène classique et soignée, acteurs parfaitement dans le ton. Je regrette juste que le sujet soit traité de manière linéaire et prévisible, de nombreux points sont passés peu ou prou sous silence, privilégiant la narration au dépend du débat. Toutefois, la chute, très sage et consensuelle, sans polémique, est maitrisée et magnifie le courage d'une femme. Ce genre de film appelle à la réflexion sur le sujet, mais celui-ci manque d'aborder de nombreuses facettes, dommage.
Un couple d’avocat n’arrivant pas à avoir d’enfant va faire la rencontre d’un couple de gitans qui attendent leur sixième, mais ne pouvant pas l’assumer. Va s’en suivre un improbable arrangement…
Forcément, on se dit «ça sent le bon drame bien pathos pour faire pleurer dans les chaumières et bien manichéen avec ce couple de méchants riches qui pense pouvoir profiter de ces gentils pauvres…» Sauf que si le film brille par un aspect, c’est bien par son écriture. Et au contraire il est d’une grande profondeur et fera constamment réfléchir son spectateur en le mettant dans une situation de malaise en rendant ses personnages parfois attachants, d’autres fois détestables, tout en réussissant à ne jamais les juger. On est constamment questionnés par les choix des protagonistes dont le réalisateur prend soin d’expliquer tour à tour leurs ressentis contradictoires.
Et si ça fonctionne aussi parfaitement, c’est clairement grâce à son quatuor d’exception qui propose des échanges d’une justesse incroyable, jusqu’au moindre regard ou silence. Le film débutera avec le point de vu des maris qui introduisent l’histoire pour progressivement s’effacer derrière la relation qui s’installe entre les deux épouses.
Même si le film est clairement un drame, il empreinte énormément aux codes du thriller dans sa façon de construire les scènes, en cumulant les scènes oppressantes et les affrontements entre les personnages.
Mais ce n’est pas parce qu’il évite toutes les facilités du mélodrame, que le film n’est pas poignant. Car la justesse des scènes les rendent d’autant plus touchantes et j’en suis ressorti le ventre noué. Et le fait que ce soit un premier film force le respect par son efficacité et la qualité de son écriture.
Trop d'invraisemblance ! Une succession de trucs hautement improbables durant les 10 premières minutes du film pour planter le décor. C'est bien dommage ! L'idée était fort intéressante mais trop c'est trop !
Tiré du roman "Pleurer des rivières" d'Alain Jaspard paru en 2018, ce drame français met en scène deux couples : l'un aisé mais ne réussissant pas à avoir un bébé depuis des années, l'autre attendant un sixième enfant mais sans savoir comment le gérer financièrement. Un accord improbable va alors se tramer... L'interprétation des 4 protagonistes est admirable de justesse dans cette histoire humainement bouleversante et moralement forcément clivante. Chacun pourra y voir le côté pile ou le côté face d'un tel arrangement, je ressors de cette séance touché par la finesse du scénario et l'intelligence du dénouement. Un film subtil, réaliste et pénétrant. Site CINEMADOURG.free.fr
Un film vif, rythmé, transgressif et assez fort sur le plan émotionel. Les personnages ont tous une réelle présence. Après on regrette un réel parti pris, ici le spectateur est laissé libre de faire son choix entre ce qui est bien et mauvais, l'oeuvre aurait mérité une plus grande prise de risque.
Beaucoup d'humanité et de justesse dans les situations des 4 personnages principaux (2 couples) --> 4 acteurs magnifiques! Le désir d'enfant la submerge, quitte à prendre une direction insensée : "j'en ai marre des inséminations mutiples"... Il est désemparé devant le désarroi de son épouse. Ils sont terriblement coincés et prennent une décision ultime et tellement opposée à leur foi. C'est tellement incroyable que le suspense est total quant au dénouement. Joli film!
subtil, poignant , juste, du vrai cinema . Le senario et le jeu des acteurs sont parfaits . Grâce à ce film on retrouve le plaisir de retourner au cinéma . Merci !
"Le 6e enfant " fait partie des bons films français du moment. Une interprétation de qualité, Sarah Gireaudau se destine à une belle carrière, Benjamin Laverne prouve qu'il sait jouer aussi un registre plus grave. La mise en scène et la réalisation efficaces, l'histoire captivante et émouvante pour un final à rebondissement. Un manque de crédibilité sur le rôle des gens du voyage, l'ensemble restant de bonne facture toutefois....
Premier long-métrage de Léopold Legrand, auteur jusqu’ici de trois courts-métrages réalisés entre 2016 et 2018, Le sixième enfant est l’adaptation cinématographique du roman Pleurer des rivières écrit par Alain Jaspard. De ce livre, Legrand secondé par Catherine Paillé tire un scénario bien ficelé. D’ailleurs, lors du Festival du Film Francophone d’Angoulême 2022, le prix du meilleur scenario fut attribué à ce film ainsi que les prix du public, de la meilleure musique et celui d’interprétation féminine pour Sara Giraudeau et Judith Chemla. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/albi/oeillades-2022/#SE