Ousmane et François, deux flics que tout oppose, sont amenés à se retrouver sur une enquête pour élucider un meurtre sordide. Sauf qu’ils sont loin de se douter de l’ampleur de cette affaire…
Dix ans après De l'autre côté du périph (2012), la comédie policière qui enchaînait les clichés ridicules entre Paris et sa banlieue, avec un peu plus de 2 millions d’entrées en salles, il n’est pas surprenant que les frères Altmayer récidivent en produisant cette suite de la comédie réalisée par David Charhon.
Alors que tout le monde avait fini par oublier le film, voilà que l’on retrouve le duo formé par Omar Sy & Laurent Lafitte. On ne les attendait pas et au vu du résultat, cette suite aurait pu continuer à rester au fond d’un carton sans que cela n’émeut quiconque.
Loin du périph (2022) s’éloigne grandement du précédent opus qui s’avérait être un buddy-movie à la mise en scène pour le moins classique. Cette fois-ci, David Charhon a cédé sa place à Louis Leterrier (Insaisissables - 2013) et cela s’en ressent grandement (voir trop même). Ici la réalisation pue la grandiloquence (les effets faciles, les travellings circulaires maintes fois répétés, les plans de drones, le montage épileptique, …), le tout, porté par une intrigue faiblarde et fainéante (l’intrigue est inversée, souvenez-vous, dans le premier opus, Ousmane s’immisçait dans une affaire d’homicide aux côtés de François. Cette fois-ci, François fait du forcing pour s’intégrer dans l’affaire menée par Ousmane).
Ajoutez à cela la qualité photo de Thomas Hardmeier qui semble avoir été traitée sous LCD tant cela dégueule de couleurs dans tous les recoins (et ce, dès la scène d’ouverture dans le parking "double-hélice" à Noisy transformé pour l’occasion en octogone pour MMA). Trop de couleurs flashy, des filtres dans chaque plan, on se croirait dans un épisode des Experts. Niveau décor, on quitte Paris et sa banlieue pour l’Isère, pas déplaisant mais niveau lieu de tournage, ils auraient pu faire mieux (le Pavillon Keller ayant déjà servi au cinéma dans Les Rivières Pourpres - 2000, ils auraient pu trouver mieux ou faire preuve d’originalité). La mise en scène quant à elle a tendance à en faire des caisses, de la scène d’ouverture à la poursuite en karting lourdingue), visiblement Louis Leterrier s’est fait plaisir en ne pensant qu’à lui au détriment des spectateurs.
Une suite qui écope d’une sortie sur Netflix dont très clairement, on aurait pu faire l’impasse tant elle n’apporte strictement rien de nouveau au premier opus sorti 10ans plus tôt.
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