Retour en enfance
1er film pour Sophie Boudre avec cette comédie clichetonneuse et bourrée de bons sentiments. 92 minutes vite vues et… vite oubliées. Rien ne va plus pour Juliette ! L’école dans laquelle elle enseignait a brulé, et sa classe unique va devoir être dispatchée aux quatre coins du département. Pour éviter cela, elle propose une solution surprenante : installer sa classe aux Platanes, la maison de retraite locale, seul endroit qui puisse les accueillir le temps des travaux. Pour les enfants comme pour les pensionnaires, la cohabitation ne sera pas de tout repos, mais va les transformer à jamais. La formule liminaire Inspiré d'une histoire vraie, n’en finit pas de s’inscrire sur nos écrans et ce n’est franchement pas un critère ni de qualité ni de… réalisme. Et ça se vérifie encore avec ce petit film très sympathique mais sans plus.
Au championnat de l’invraisemblable, ce « petit miracle » se situe allègrement sur le podium. C’est au vu d’un court documentaire sur un EHPAD aux Etats-Unis dont la directrice expliquait qu’ayant trouvé son établissement beaucoup trop morose, avait eu l’idée d’y intégrer une maternelle et qu’à sa grande surprise, le bénéfice de cette initiative ne s’était pas fait attendre, que Sophie Boudre a eu l’idée de cette comédie gentillette. On admet volontiers tout ce que les gens âgés et les enfants peuvent s’apporter mutuellement de douceur, de plaisir et de joie. On comprend, les liens fantastiques qui se tissent entre eux au point que, par moment, on a l’impression qu’ils ont le même âge. Le village provençal de Ventabren – un des plus beaux de France selon le label bien connu -, sert de cadre idyllique à cette histoire intergénérationnelle. « Idyllique », c’est le bon mot et le point faible de cette comédie trop consensuelle pour être passionnante. De plus, le portrait de ses vieillards gâteux, obsédés sexuels et souvent méchants est plutôt embrassant. Tout ce petit monde va finir par ne montrer que ses bons côtés… mais tout de même. Côté réalisation c’est plan-plan, heureusement le casting semble beaucoup s’amuser… c’est déjà ça.
Alice Pol, dont je rappelle la réticence que j’ai longtemps nourrie à son égard, s’en sort de mieux en mieux. Jonathan Zaccaï est un acteur que j’aime beaucoup. Eddy Mitchell apporte un peu de profondeur et de vérité à son personnage de vieux dépressif bougon. Quant aux autres, Régis Laspalès, Michel Cremades, Gwendoline Hamon, Anne-Marie Ponsot… et toute une bande de marmots plutôt bien dirigés, font des numéros aussi convenus qu’attendus. Bon, c’est honorable, ça peut se voir en famille quoique les histoires de trafic Viagra risquent fort de passer très au-dessus de la tête de nos progénitures. A vous de voir mais il y a tellement plus intéressant en ce moment sur nos écrans…