Il était une fois, une femme en danger, des gangsters et un minuscule village reculé de tout et qui semble oublié de tous. Un village animé au gré des quelques habitants qui y vivent encore. Il étais une fois, une histoire qui avait tout du conte du fée pour finir par virer en véritable cauchemar. Un village bienveillant qui se transforme en Enfer et des personnes altruistes qui se métamorphosent en Démons, l'histoire nous dépeint les plus bas instincts de l'Homme, lui qui se veut tellement supérieur, tellement évolué, tellement civilisé. Jalousie, sadisme, envie, orgueil, peur, nombres de ces pulsions que l'on ne retrouverait même pas chez les animaux... Encore une fois avec ce film et si on se réfère à Nietzsche quand il dit que « nihiliste est l’homme qui juge que le monde tel qu'il est ne devrait pas être, et que le monde tel qu'il devrait être n'existe pas», on peut largement affirmer que Lars von Trier en est un. Et suffit d'ouvrir les journaux le matin, d'allumer sa télé ou de surfer que pour comprendre sa vision, probablement celle d'un homme dépité et ulcéré par la tournure que prend le monde... Mais ce qui est encore plus frappant et le plus évident au sujet du long-métrage, c'est bien cette audace étonnante sur les décors. En effet, seuls quelques éléments du décors sont réels (voiture, caisse, chaise etc...), le reste étant exclusivement représenté par des délimitations et une légende à la craie. Aspect qui peut paraître étrange mais qui apporte un vrai plus au film. En l'épurant un maximum, le réal fait en sorte que l'attention du spectateur ne se porte que sur l'Histoire et les personnages. Et sincèrement, force est de constater que cela marche à merveille ! Niveau distribution, Nicole Kidman est totalement époustouflante, j'ai appris à l’apprécier à sa juste valeur grâce à ce rôle. Une expérience, comme on en voit que trop rarement, purement et simplement indescriptible et qui à nouveau, nous pousse à nous remettre en question !