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    Dogville
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    gauthier Ur.
    gauthier Ur.

    52 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 septembre 2018
    Film déconcertant par sa forme. Le format pièce de théâtre avec de simples lignes sur le sol pour faire les murs, un chien seulement peint sur le sol est déroutant au début puis on s'y habitue et le spectateur ne se rend plus compte qu'il n'y a pas de mur. Assez long au début, le film prend aux tripes par son injustice et son envie de rébellion. Il ne laisse pas indifférent mais sa lenteur peut nous déconnecter. Le retournement de vision du personnage principal est un peu facile à la fin, malgré les horreurs qu'elle a vécu.
    A voir et reste dans les mémoires.
    blacktide
    blacktide

    42 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 juillet 2018
    And Grace my fears relieved...

    Mettre des mots sur ce film pourrait paraître presque indécent. Puisque les mots ne se pansent point, et les maux ne se pensent pas. Ou peut-être que si en fin de compte. Nos maux sont à chaque pensée, à chaque coin de rue, à chacun de nos pas dans ce que l’on appelle communément la vie. Cette chienne de vie, sans raisins et juste de la colère, faite d’indécences et de vilénies. Pour Lars Von Trier, les Hommes sont un blasphème à l’humanité. Contradictoire ? Pas tellement. Car l’humanité est elle-même une illusion, bâtie sur des murs invisibles et des apparences caractérielles. Une utopie sur laquelle aurait déféqué « l’œuvre du malin ». Pour quoi ? Nous aveugler face à notre propre nature ? Sans aucun doute. Puisque les doutes nous isolent, donnent à la cruauté humaine une dimension encore plus trompeuse : en trompe l’œil, des agneaux ; à l’évidence, des lions assoiffés du pouvoir du berger. Chiens de paille ou silence des agneaux qu’importe, Dogville, sous ses chapitres à l’écho biblique, trace une échelle dans l’exaction humaine, là où les bassesses seraient des versets et l’hypocrisie un psaume.

    Biblique, bien sûr. Comme tout cheminement de vie, menant l’homme à sa fin, et Jésus à sa croix : « J'étais un étranger et vous m'avez accueilli. » Ouvrir sa porte pour mieux la refermer. Dogville est un film construit sur l’oxymore. Celle de son titre, entre animalité et civilisation, et celle où l’accueil, et les « bonnes intentions » conduisent nécessairement à l’isolement, au rejet, à la peur, à la méfiance, à la paranoïa, et autant de menaces que la figure de l’étranger représente. Un seul constat : les principes ne résistent pas aux instincts primitifs. Oui, la noirceur est humaine, tout comme l’Homme est bestial. L’Homme est un chien. Il se nourrit de la souffrance, de la fragilité d’Autrui, et des restes d’humanité.

    Au mépris des Hommes, et aux intemporelles bêtes humaines, Von Trier affirme sa haine envers l’Homme, envers lui-même, conscient de sa propre violence, et des vices inhérents à la damnation de son espèce. L’Enfer en est pavé, de ces flammes d’égoïsme et de ces ténèbres de trahisons. La quatrième dimension n’était qu’un leurre, la nôtre en pose déjà l’affirmation : « Tous les Hommes sont semblables ». De ce regard ethnocentrique au profit par la tromperie, il est une vérité, assez contestable, que tout acte suppose un intérêt, que chacune de nos actions sont nécessairement intéressées. A tel point que cette « main secourable » évoquée dans Manderlay n’est qu’une imposture déjà mise en évidence par Dogville. La tragédie est là, dans ces simulacres et ce caractère changeant, à pile ou face. Comme un pommier où les pommes ne feraient que tomber, sans fruit de connaissance, mais que des litiges en devenir, là où Lars Von Trier incarnerait une sorte de berger malveillant (ou lucide ?), guidant ses moutons sur un chemin cahoteux, amenant blessures et rage à mûrir. « Comme si les chemins familiers tracés dans les ciels d’été pouvaient mener aussi bien aux prisons qu’aux sommeils innocents ».

    Les premières minutes perturbent. Une scène, au minimalisme théâtral, où déambulent des personnages, dans une rue délimitée par le tracé des contours blancs des maisons. Les lieux s’annotent, et les personnages dénotent. Puisque de ces murs invisibles, Von Trier éclaire le regard, le nôtre, vers cette chair visible, ces personnages qui n’ont désormais plus besoin de se cacher derrière des façades, et des apparences. Seuls les rôles restent, au bénéfice des acteurs (performances tout en perfection, de Nicole Kidman à James Caan), faisant de leurs prestations un décor total et saisissant pour éclater les frontières du regard. Celui que l’on donne et que l’on subit, que l’on accepte et que l’on accumule. Jusqu’au moment où ce regard se transforme en un acte.

    L’exercice de reformulation voudrait d’ailleurs insuffler à cette formule une facette encore plus insidieuse : « L’Homme est un loup [aux allures d’agneau] pour l’Homme ». Piège des apparences, où Von Trier se place en position de supériorité : une divinité châtiant les Hommes, et ses personnages, par des conflits moraux pour éradiquer le nuisible en mode autodestruction. Un appel à l’aide, un cri vers le ciel, rien ne fera bouger la Main de Dieu pour venir sauver cette humanité contaminée de l’intérieur. Pas même cet aboiement final, brisant le dogme en faisant de l’invisible quelque chose de concret, comme une invitation pour le spectateur à interroger son Dogville, ce chien rognant les derniers morceaux d’humanité sur un os dont il est le propre esclave.

    Aucun mal, ni bonté dans le monde, tant les deux notions sont liées par une même composante : un fil de vie, où la bienveillance devient hypocrisie, sous le poids du secret, et des intérêts personnels. L’hospitalité n’est ainsi qu’un piège visant à la servitude, là où la communauté n’a rien de solidaire, si ce n’est une démocratie de l’individualisme, un quorum dans la survie et le sacrifice d’autrui. Puisque dans ce microcosme de personnages-types, aussi mauvais qu’ils se croient bons, l’étranger est le personnage de trop, celui qui fait tache, et perturbe la routine et la tranquillité de sa population.

    D’une fugitive en détresse, (princesse) Grace sera progressivement condamnée par la populace, utilisée puis lynchée, à la manière d’un Edward aux mains d’argent, où l’innocent devient monstre à partir du moment où la société y voit un danger en cette figure inconnue. L’extérieur n’existe pas, il est cette menace venue des coulisses : Grace, fuyant sa manifeste destinée pour un idéal, mais contrainte de se sacrifier au destin des rocheuses. Grace, pomme dénudée, est ce Christ offrant aide et idéaux à des Hommes impitoyables, individus détournant la morale pour enchaîner l’altruisme, s’en approprier gratuitement le fruit et crucifier le messie.

    Une société qui fait naître en chaque agneau, un lion libéré de la cage des apparences. Constat que même les martyrs peuvent se faire bourreaux. Et à défaut de fiction pulpeuse, Von Trier et Grace pointeront leur calibre sur ces Hommes, cette société annihilant toute possibilité de bien, sans espoir, sans cadeau, en appelant cette entité supérieure en vain pour au final céder aux démons des armes et du châtiment : « J’abattrai alors le bras d’une terrible colère, d’une vengeance furieuse et effrayante sur les hordes impies qui pourchassent et réduisent à néant les brebis de Dieu. Et tu connaîtras pourquoi mon nom est l’éternel quand sur toi, s’abattra la vengeance du Tout-Puissant. » Toute-puissance du regard, qui détruit tout idéalisme pour retourner le sadisme contre lui-même : cette société qui baigne dans la violence, quotidienne, issue de ses propres valeurs, de son climat social, économique et politique aussi éprouvé qu’il est désespéré. Le défilé d’Images, en guise de générique, se veut ainsi le reflet de cette société américaine, secouée par les crises, par le délaissement/ délabrement de sa population, et cette haine vis-à-vis de l’étranger, sur laquelle s’est pourtant construite l’Amérique.

    Et à notre époque où des murs s’élèvent, et où la haine se prône au rang présidentiel, Dogville apparaît comme une œuvre nécessaire. Pour nous montrer, encore une fois et à jamais, que l’Homme est capable du pire, et que la morale véhiculée par la société en est en grande partie responsable. (Amazing) Grace succombe alors à cet héritage, cette violence qu’elle cherchait à fuir, dans un dernier acte aussi désespéré et inéluctable que l’est celui de bon nombre de films du Nouvel Hollywood. L’ombre du clocher pointerait-elle vers cette « Porte du Paradis » ? Un autre mot bâti sur une illusion, sur une épine plantée dans le cœur d’un pays. Young Americans, peut-être. Mais qu’importe l’âge. La cruauté et le désespoir, eux, n’attendent pas.

    Scanning life through the picture window
    She finds the slinky vagabond
    He coughs as he passes her Ford Mustang, but
    Heaven forbid, she'll take anything
    But the freak, and his type, all for nothing
    Misses a step and cuts his hand, but
    Showing nothing, he swoops like a song
    She cries "Where have all Papa's heroes gone?
    Sudhir
    Sudhir

    16 abonnés 480 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 décembre 2017
    Un des rares films de Lars Von Ttrier que j'ai vu, attiré par Kdman, dans un premier temps. En effet elle porte le film (3h) ou plutôt cette pièce de théâtre. En ce sens (pièce filmé) il y a des trouvaille sde mise en scène indéniable. L(histoire qui se développe est fascinante sur les rapports dominants/dominés et la condition humaine. Parfait exemple d'une allégorie.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 décembre 2017
    Splendides images et décors... Heu non, attendez il n'y en a pas. Bande son inoubliable et ... Heu en fait je ne l'ai même pas remarqué.
    Alors quoi ? Qu'est ce qui reste ? Le génie du cinéma et une leçon de vie tout simplement. Excellent idée d'avoir enlevé les décors, ils auraient détourné notre attention.
    Cronenberg
    Cronenberg

    221 abonnés 1 898 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mai 2018
    Lars Von Trier en force, dans ce (très) long métrage, très particulier, mais très intéressant. Tout d'abord, les décors, malgré leurs simplicités, sont tout simplement (selon moi) les meilleurs que l’on n’ait jamais conçus.
    Une mise en scène encore plus théâtrale que les pièces de théâtre. Un film qui essaie de respecter les règles de bienséance, (plus ou moins, mais vous connaissez Lars, qui aime bien traumatiser).
    Un casting énorme, qui en plus de Jean Marc Barr ou de Stellan Skasgard, comprend Nicole Kidman.
    Très calme, mais aussi très excitant, un début apaisant pour une fin très nerveuse. Bon film, malgré quelques longueurs inutiles. Une sélection officielle à Cannes qui aurait mérité un prix de la mise en scène et même la palme d’or
    Je le déconseille aux moins de 13 ans. 4/5
    cylon86
    cylon86

    2 301 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 juin 2017
    Bien évidemment, la première chose qui frappe dans "Dogville", c'est son dispositif révélant toute la théâtralité du récit : la ville est ici représentée dans un décor neutre avec des dessins à la craie au sol pour figurer les murs des maisons. Même chose pour le chien, les groseilliers et certaines portes. Ce dispositif, d'abord perturbant, finit par ne plus gêner tant Lars von Trier ne se repose pas dessus. Visant l'économie et l'épure alors qu'il aurait certainement livré de superbes plans en filmant réellement une ville dans les Rocheuses, von Trier déploie son récit tranquillement en neuf chapitres et un prologue, le tout narré par John Hurt. Le film nous conte donc le parcours de Grace, fuyant des gangsters dans Dogville. Recueillie à l'unanimité par tous les habitants, elle s'intègre à la communauté en les aidant. Mais leurs relations ne vont pas tarder à se détériorer, certaines personnes commençant à voir sa présence d'un mauvais œil. Dès lors, ce qu'il y a de pire dans l'être humain se révèle : la violence, les pulsions sexuelles, l'égoïsme, la veulerie, la lâcheté. A ce petit jeu, Lars von Trier est très fort, faisant monter la sauce pour mieux tomber dans quelque chose de glauque dans sa seconde partie, malmenant Grace pour mieux la préparer à sa vengeance... Dans ce rôle, Nicole Kidman est d'ailleurs absolument superbe, se montrant à la fois touchante et impitoyable, continuant de prouver son immense talent sans se reposer sur ses acquis. Entourée par de sacrés seconds rôles (Paul Bettany, Stellan Skarsgard, Ben Gazzara, Philip Baker Hall, Patricia Clarkson, Lauren Bacall, James Caan), l'actrice est impériale et donne encore plus de cœur à ce "Dogville" dont on admire le caractère implacable et résolument atypique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 juin 2017
    Un film lucide qui ne pardonne pas les faiblesses de toujours de notre espèce, qui ne "révise pas sa copie". Finalement sombre et pourtant juste : c'est mon film préféré.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    960 abonnés 4 886 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 mai 2017
    Dogville c'est la construction d'une communauté. Peu à peu, NK se transforme et s'intègre jusqu'à la déconstruction évidemment.
    Rajoutez à tout cela un style complètement hallucinant entre regards qui sonnent comme une répétition et décors nus, c'est une expérience plutôt inédite. Cependant la voix du narrateur dans la durée devient insupportable par ses commentaires sur l'action. Franchement trop long et dogmatique. La musique est ultra répétitive. Ça devient impossible
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    166 abonnés 2 431 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 mai 2017
    Dogville est un excellent film de Lars von Trier.
    J'ai été accroché dès le début par cet OVNI du cinéma.
    Le film est vachement original. Le choix des décors est très marquant. Très ressemblant à une scène de théâtre, les différents bâtiments sont tracés à la craie de façon à ce qu'il n'y ait pas de murs les isolant les uns des autres. Et ce choix est pertinent, notamment lorsqu'il s'agit de montrer le fait que les habitants du village se couvrent les yeux et se refuse à voir Grace comme une fille dont chacun abuse.
    L'histoire est génialement écrite. La cruauté des habitants du village augmente de manière terrifiante. Ça en dit long sur la nature humaine.
    Le jeu d'acteur est très bon : Nicole Kidman est impeccable, tout en subtilité. Paul Bettany est très bon, lui aussi. De bons seconds rôles également (Stellan Skarsgard, Patricia Clarkson, Jeremy Davies, …).
    Seuls deux petits éléments m'empêchent de mettre un note supérieure. Tout d'abord, la longueur totalement disproportionnée du film. Presque 3 heures de visionnage. C'est beaucoup trop. Et je suis sûr qu'il y avait matière à réduire la longueur du film. Ensuite, la fin, que je n'ai toujours pas vraiment saisi quelques semaines après avoir vu le film.
    Une excellente surprise, je le recommande vivement.
    py314159
    py314159

    2 abonnés 144 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2017
    Grace, une jeune femme terrifiée, se réfugie dans un petit village isolé. Les relations avec les habitants vont évoluer peu à peu. Lars von Trier dresse un portrait sans concession des relations humaines. Original et brillant.
    GodMonsters
    GodMonsters

    1 241 abonnés 2 645 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 avril 2017
    J'ai juste adoré, passionnant du début à la fin. Je l'ai vu il y a des années et vu le concept je pensais pas autant accrocher, mais c'est tout le contraire. C'est toujours un plaisir de le revoir. Nicole Kidman est extraordinaire, et le final est un des plus marquants que j'ai eu l'occasion de voir !
    Eselce
    Eselce

    1 238 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 novembre 2016
    Un petit budget loin d'être gênant pour ce qui est des décors de la ville. On a l'impression d'assister à une pièce de théâtre avec uniquement l'essentiel des accessoires. Une histoire perverse sur les bas-fonds des comportements humains au sein d'un petit village pauvre et perdu. J'ai bien aimé le fait de développer tous les personnages et de découvrir les bassesses de chacun. Finalement, Grace s'enfonce de plus en plus dans une gentillesse qui se transforme en esclavage. Et les habitants finissent par exprimer, dans la honte et la lâcheté, leur moindre manque sur elle. Cela peut se traduit par un isolement du village et une absence totale d'autorité morale.
    Kloden
    Kloden

    115 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 août 2016
    À côté de la misanthropie de Dogville, Melancholia ferait presque l'effet d'un conte pour enfant - non que je veuille diminuer l'impact de ce dernier. Cela, je crois, pose assez bien l'incroyable panorama anthropologique que propose ce Lars Von Trier, toujours aussi extrême dans le regard qu'il dévoile. Dans la possibilité du pardon ou celle de la violence perçue comme punitive ou éducative, ce Dogville est carrément un appel implacable à assumer, pour qui est supérieur aux masses qui dégoûtent le danois, la réalité de cette supériorité. Assez nietzschéen, en fin de compte, ce film totalitaire prône l'avènement du surhomme, le rejet de l'humanité comme une vertu également partagée entre tous et la nécessité d'une hiérarchisation dans les rapports humains qui sinon dégénèrent dans un nivellement par le bas vers la pure animalité, tout juste recouverte d'un vernis social craquelé. Si Von Trier est incroyablement stimulant, c'est parce qu'il navigue quelque part entre la caricature et une troublante impression de vérité, qu'il arrive, dans ce récit nauséeux, à provoquer un dégoût qui s'étend sans problème jusqu'à toute certitude prémâchée sur l'humain. Je suis assez impressionné par le culot du bonhomme, autant que je suis surpris de voir qu'une pluie de moralistes ne lui soit pas tombé sur la tête pour Dogville, quand Antichrist aura par la suite déchaîné les passions de façon disproportionnée. La preuve, sans doute, que beaucoup passent à côté de l'essence des films de Lars Von Trier et ce qu'ils disent vraiment de la personnalité du danois, puisqu'ils leur faut une violence organique poussée à l'extrême pour saisir pleinement celle du propos lui-même. Ici, il faut dire que Von Trier détourne superbement l'attention au moyen de son emballage formel, à nouveau d'une inventivité rare. Bien plus qu'un gadget marketing ou qu'un argument de vente, l'originalité de ce décor éventré et éventé tient en ce qu'il révèle de lui-même l'évidence des tares de ses personnages, déjà exposées au grand-jour avant même d'avoir éclaté. À la lumière d'un éclairage cruel et artificiel, privé de contours, réduit au humains et aux démarcations futiles qu'ils prétendent les séparer, Dogville est un lieu où nulle beauté ne prétend vainement cacher l'évidence : nous sommes tous des chiens, et quand viendra le bon catalyseur, nous nous révélerons comme tels. Sans concession, noir, inventif. Du Von Trier dans le texte.
    Mr. Renton
    Mr. Renton

    125 abonnés 95 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 juin 2017
    Dogville est un film très surprenant sur la forme. L'unique décor est un plateau noir sur lequel des traits sont tracés avec écrits à côté les noms des différentes lieux, agrémentés de quelques objets. Voici Dogville, ville Américaine en 1933. Et début d'une des meilleurs réflexions sur la société et l'être humain du cinéma. Soyez prévenus tout de suite, 2H30 s'intéressent uniquement aux personnages et a l'histoire. Elle ne sont pas dénués d'action, mais elle ne sont absolument pas plaisantes a voir. La dernière demi heure en revanche, synthèse des 2H30 précédentes, prennent le spectateur et ne le lâchent pas pour une confrontation finale tragique, comme une machine infernal que rien ne peut arrêter.
    On aime ou on déteste, en ce qui me concerne: les 3H (9 chapitres) sont passés très très vites, les acteurs sont remarquables, la mise en scène très intelligente et le scénario et les personnages sont EXTRÊMEMENT bien écrit. LE Chef d'Oeuvre de Lars Von Trier selon moi (a ce jour). Une expérience cinématographique incroyable et passionnante!
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 11 février 2016
    One of my favourites of all time. J'ai decouvert ce film seule, car mes camarades ont quitté trop ennuyés par le manque de décor. Mais cest ça la force du film, on se concentre sur la beauté des relations humaines et l'horrible cruauté. Jai ressenti en moi des choses que je navais jamais ressenti a l'epoque, et ce parce qu'il ne s'était jamais exprimé.
    Une pure merveille ce film! Un partage humain
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