Après avoir reçu la Palme d’Or lors du 53ème Festival de Cannes en 2000 pour Dancer in the Dark, Lars von Trier s’est attelé à un tout autre projet, celui d’une nouvelle trilogie intitulée « USA : Land of Opportunity ». Pour son premier chapitre, il nous livre avec Dogville (2003) une œuvre innovante (au niveau de la mise en scène puisque l’originalité ici tiens du faite qu’il n’y a aucun décor, les acteurs se déplacent dans un studio unique avec pour seul élément de repère, des traces au sol, comme au théâtre !!). Audacieux, original, convainquant, le cinéaste séduit dès les toutes premières minutes et bien que le film affiche fièrement trois heures au compteur, on accroche sans le moindre problème ! Ici, les acteurs sont mis à nus, puisqu’il n’y a aucun décors, rien ne les cachent des autres protagonistes, on voit tout, on sait tout, cela peut paraître déstabilisant les premières minutes, mais on s’y adapte relativement vite ! Passionnant, captivant, choquant et dérangeant, Lars von Trier a réalisé une fable morale et mélodrame comme un roman où l’évolution de tous les protagonistes est constante. Un drame suivit de près par neuf chapitres, voilà comment se décompose Dogville, qui nous fait découvrir au coeur des Rocheuses, pendant la crise de 29, un petit patelin où les habitants, au départ accueillant envers la naïve Grâce, va vite tourner au cauchemar pour elle, mais aussi pour eux, en fin de compte ! Ceux qui devenaient ses protecteurs en se montrant d’abord sous leur meilleurs jour, vont rapidement changer et endosser les traits de bourreau en faisant d’elle une esclave et souffre douleur. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que Grâce est au final, plus maligne qu’eux, à ce genre de jeu ! Une réalisation particulière, hors norme et qui peut déranger, mais portée tout au long par une actrice convaincante et admirable : Nicole Kidman. Au final, on adhère totalement et il nous tarde de découvrir le deuxième chapitre : Manderlay (2005).