Fondé en 1968 à Los Angeles, les Sparks est un groupe de pop-rock mené par les frères Ron et Russell Mael, qui s’est notamment fait connaître pour son morceau culte This Town Ain’t Big Enough for Both of Us, paru en 1974 sur l’album Kimono My House. Après avoir été un des groupes clef du glam rock, les Sparks décide d’évoluer et de devenir un duo de synth-pop et de musique new wave, s’inspirant alors des productions de musique disco. Mêlant des instrumentations électroniques à des grands riffs organiques, leur musique a influencé les groupes d’electro rock comme New Order, et Depeche Mode. Énigmatiques, les Sparks n’ont connu le succès commercial que par intermittence.
Edgar Wright a découvert les Sparks dans l’émission Top Of The Pops du 9 mai 1979. « Je me rappelle de cette image des Sparks interprétant The Number One Song in Heaven en 1979. […] Durant mon adolescence, j’achetais des compilations de glam-rock, et j’y retrouvais encore les Sparks. Mais ces Sparks ne ressemblaient pas aux Sparks d’avant. Je me suis demandé s’il s’agissait du même groupe. Évidemment à l’époque pré-internet, il était plus difficile de faire un travail de recherche sur la musique. [...] Les Sparks restaient un éternel mystère à mes yeux. »
C’est tout bonnement via Twitter qu’Edgar Wright a contacté les Sparks. « J’étais choqué de voir qu’ils avaient un compte Twitter. Pour moi, ils étaient les JD Salingers du rock : bien qu’ils soient omniprésents, ils semblaient également insaisissables et énigmatiques. On pourrait penser qu’ils n’existent pas vraiment, qu’ils sont comme des personnages imaginaires. » Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir qu’ils le suivaient déjà sur le réseau social ! Le lendemain de ce premier échange virtuel, le réalisateur rencontrait les Sparks chez eux, à Beverly Hills.
C’est lors d’un concert des Sparks auquel il assistait avec quelques amis, dont le réalisateur Phil Lord, qu’Edgar Wright a lancé l’idée de leur consacrer un documentaire : « J’ai dit à Phil que la seule chose dont ces gars avaient besoin pour être aussi célèbres qu’ils devraient l’être, c’était un documentaire, une vue d’ensemble. Parce que pour les gens qui veulent s’intéresser aux Sparks mais qui ne savent pas par où commencer, ne serait-ce que penser aux 25 albums est un défi de taille. » Si plusieurs personnes avaient déjà contacté les Sparks pour un film, ils avaient toujours refusé mais ont estimé que Wright était la bonne personne.
12 heures d’interviews avec Ron et Russell Mael ont été réalisées sur deux ans. Il y a eu ensuite 80 interviews à Londres, Los Angeles, San Francisco, Bruxelles et New York avec des collaborateurs, des associés et des fans, célèbres ou non. Edgar Wright a conduit 79 de ces interviews lui-même, en personne. La seule où il n’était pas présent (celle de Jane Wiedlin, membre des Go-Go’s), il l’a conduite par Skype.
Parmi les prestigieux admirateurs des Sparks qui prennent la parole dans le film, on trouve Beck, Alex Kapranos de Franz Ferdinand, Nick Rhodes et John Taylor de Duran Duran, Stephen Morris et Gillian Gilbert de New Order, Bjork, Flea des Red Hot Chili Peppers, Roddy Bottum de Faith No More, Jane Wiedlin de The Go-Go’s, Steve Jones des Sex Pistols, ‘Weird Al’ Yankovic, Mike Myers, Thurston Moore de Sonic Youth ou encore Giorgio Moroder.