Lorsque, depuis un peu plus de 15 ans, on suit la production du duo australo-belge Abel & Gordon (qui, au début, était un trio avec le normand Bruno Romy) et qu'on apprécie la progression en qualité de la face comique de leur cinéma depuis "Rumba" jusqu'à "Paris pieds nus" en passant par "La fée", on n'hésite pas une seconde à se précipiter pour aller voir "L'étoile filante". Dès le début du film, on a l'heureuse surprise d'apprendre que la musique du film est l'œuvre de Birds on a Wire, le duo formé par Rosemary Standley et Dom La Nena. Ensuite ... on est un peu déçu car on ne ressent pas ce sentiment de progression évoqué plus haut. Certes, il y a d'excellents moments dans ce film qui lorgne beaucoup au niveau des décors, des cadrages, des couleurs, vers le cinéma d'Aki Kaurismäki, mais il y a aussi un certain nombre de scènes trop forcées. En fait, il faut attendre les 10 dernières minutes du film pour se montrer pleinement satisfait : des minutes durant lesquelles le film se glisse dans un comique proche de la démence, des minutes qui, reconnaissons le, sont au moins aussi forcées que les scènes décevantes précédentes, mais là, on se sent aspiré dans un véritable tourbillon de folie et on ne résiste pas. Et la musique, dans tout cela ? Le violoncelle de Dom est enchanteur, la voix de Rosemary est magique.
Un univers poétique, graphique, un humour chorégraphié au millimètre, une image haute en couleurs, des acteurs incarnant merveilleusement le monde d'Abel et Gordon. C'est fin, léger, une jolie bulle décalée...à voir en se laissant porter...
Un film totalement à part. Un OVNI cinématographique tout à fait savoureux. C'est rempli d'humour, de poésie et de trouvailles visuelles hilarantes. Bravo Abel et Gordon !
J'ai adoré ! Un film burlesque, poétique, sensible, qui permet de s'évader du quotidien, qui sort de l'ordinaire, qui est sincère... ça fait du bien !!!!
"L'étoile filante" a cette délicatesse de montrer les corps tels qu'ils sont vraiment, faillibles, maladroits, mais toujours avec beaucoup de sensibilité. Il faut certes adhérer au genre burlesque (marque de fabrique de ce duo de cinéaste qui n'a plus rien. à prouver avec le temps), mais plutôt que de lutter contre une narration qui ne nous est pas familière il suffit de tendre la main et de se laisser emporter dans ce délire poétique. La photo est incroyable, les codes classiques de polar sont revisités avec beaucoup d'humour, et la scène de danse finale dingue!!!
Mirettes et zygomatiques légèrement en berne cette fois dans nos retrouvailles avec Alex et Gordon qui à trop vouloir jouer sur l’absurde écrivent des histoires de destins entrecroisés qui n’en finissent pas de s'emmêler les pinceaux . Un barman repéré comme un ancien bandit trouve sa voie de rédemption dans un sosie que l’on place derrière le bar mais sans lui expliquer pourquoi. C’est marrant un moment, mais un moment seulement . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
J'ai eu la chance de découvrir les autres films de Dominique Abel, Fiona Gordon il y a quelques années, leurs films m'ont paru assez burlesque et très original. L'Etoile filante ne déroge pas à cette règle, le burlesque est toujours présent, la poésie aussi même si l'histoire est sur fond de polar. Un polar certes mais à leur sauce, pas question d'un faire un drame. Le film m'a paru un peu comme un pièce de théatre au départ, il est bien plus calme que Paris pieds nus. Un moment de cinéma à part de ce que je vois d'habitude, plus calme, burlesque mais vivant
Je ne suis pas familier du cinéma du couple Dominique Abel/Fiona Gordon et je ne connaissais ainsi pas du tout leur style avant de me lancer dans ce film. Bon avec la bande-annonce et l'affiche, j'avais tout de même compris que ça allait être de l'humour absurde et je n'en suis pas du tout réfractaire à cela, bien au contraire ! Seulement, c'est un genre très difficile car il faut à la fois le maitriser du côté des réalisateurs/scénaristes (c'est presque de l'expérimentation) et y adhérer du côté des spectateurs. C'est en effet un genre qui demande presque autant de travail des deux côtés. Et les deux réalisateurs en question n’ont d'ailleurs plus rien à prouver puisqu'ils n'en sont pas à leur coup d'essai. On va dire qu'ici, c'est plus moi le problème. Je m'explique : on est ici dans du cinéma absurde qui reprend les codes que Blier avaient pu mettre en place, codes récupérés ensuite par Dupieux (entre autres hein) pour d'autant plus les accentuer, même si ici, nous ne sommes pas vraiment dans du Dupieux non plus. Effectivement, on est plus ici dans quelque-chose de très théâtral, ce qui se ressent dès les premières minutes d'ailleurs avec ce café clairement construit comme une pièce de théâtre. Pourtant, ce n'est pas un huis clos mais on ressent ce côté théâtral dans les décors très artificiels, tout aussi artificiels que le jeu des acteurs d'ailleurs. Bien-sûr, tout cela est volontaire, mais ça m'a trop sorti du film, je n'ai jamais vraiment réussi à rentrer dedans et si on ne rentre pas dans ce genre de délire, on s’ennuie énormément ! Ainsi, j'avoue que j'attendais la fin avec impatience même si je trouve que le film met tout de même en place de très bonnes idées, de même que de très bons gags visuels. De plus, on a également ce côté film noir (donc là, qui vient clairement emprunter à Blier) mais coloré, on est pas non plus dans la lourdeur d'un Blier ni dans son côté glauque, on est dans un film noir qui n'a de noir que les codes narratifs mais non les codes visuels que le film s'amuse à détourner comme il veut. En résumé, "L'Étoile filante" est donc un film qui possède de bonnes idées mais qui ne m'a pas spécialement touché !
Ce film est un bon divertissement d’humour belge décalé. Mais son côté débridé et loufoque finit vite par devenir lassant et atteindre ses limites malgré les bonnes intentions de départ. Le scénario est plutôt chaotique et on a du mal à suivre les intentions des réalisateurs.
La nouvelle livraison de l'impayable duo composé de Fiona Gordon et de Dominique Abel n'apparaîtra sans doute pas comme le sommet de leur œuvre mais il contient suffisamment de moments exaltants et doux/dingues pour que l'on ne ressorte pas de la projection déçu. Contrairement à certains de leurs longs-métrages, il existe bel et bien une trame narrative dans L'étoile filante, quoique furieusement alambiquée. C'est dans une ambiance de film noir, à la Kaurismäki, que se déroule cette aventure bruxelloise mais c'est surtout dans les dérapages non contrôlés que l'on goûte réellement la touche Abel et Gordon, en particulier dans des danses effrénées ou dans des gesticulations corporelles qui confinent à l'art du mime. Certaines scènes témoignent de trouvailles irrésistibles où l'absurde s'invite et s'installe avant que le récit ne reprenne, peu ou prou, ses droits. Mais celui-ci manque de fluidité et peu nous chaut son développement et ses méandres, en définitive. A noter aussi un ton plus mélancolique que d'habitude et même des préoccupations sociales, certes annexes, mais qui démontrent que les coréalisateurs sont loin d'être coupés du monde, même si c'est le leur, si personnel et plein de fantaisie, que l'on aime voir à l'écran. Et c'est aussi un cinéma de troupe avec l'ensemble de ses acteurs élastiques, que l'on apprécie pour sa singularité et sa tonicité.
Alors qu'il est poursuivi par un homme qui souhaite venger son handicap, Boris fait la rencontre fortuite de son sosie et décide de prendre sa place. Dom devient donc Boris mais son ex-femme décide de mener l'enquête sur sa disparition brutale. Chronique d'une course poursuite absurde. En salle le.
spoiler: L'étoile filante et une œuvre complètement abracadrantesque qui m'a laissé de marbre. Je me suis senti totalement hermétique à l'humour décalé des acteurs, qui font les clowns en permanence malgré la gravité de l'histoire. Le scénario n'a que peu d'intérêt à mes yeux et n'est qu'un prétexte à la farce qui se déroule sous nos yeux. En conclusion, je me suis ennuyé profondément et j'ai été consterné perpétuellement par le spectacle du film. Je ne recommande pas du tout.
Il y a toujours beaucoup de cinéma et de poésie dans l’œuvre d’Abel et Gordon (sans Romy depuis Paris pieds nus). Du cinéma à la Tati pour le comique de geste et de situation, du cinéma qui lorgne également, ici, du côté de Kaurismäki (l’univers visuel du bar-café, l’humour pince-sans-rire…), du cinéma qui n’appartient qu’à eux (chorégraphies, humour noir, belgitude…). Ce nouvel opus est réjouissant par son inventivité constante en termes de mise en scène, son sens du cadre, du détail, de la couleur. La touche rétro et romanesque se conjugue agréablement à des accents plus contemporains et politiques (anticapitalisme, soutien à un hôpital public en perdition). Et l’esprit général atteint un haut niveau de fantaisie désespérée, de dinguerie mélancolique. Du rire qui déchire.
J’ai vu ce film ce soir au Locarno Film Festival. J’ai beaucoup aimé la photo (Pascale Marin)...fantastique! Le film est noir, comique, poétique, panthomique, dansé, des foi très théâtrale, des fois un peu mais pas trop démentiel, des fois j’ai eu l’impression d’être devant à quelque chose de plastique, comme un film d’animazione fait à la plastiline. J’ai très envie de le revoir! Merci