Il faut sauver le soldat Sy... de lui-même
Je sors juste de la séance, et honnêtement je comprends qu'il n'y ait pas eu foule...
J'avais des réserves sur l'idée de base du scénario, le genre "première guerre mondiale" ayant déjà été traité et retraité vingt fois ces dix dernières années, de manière plus (A l'Ouest rien de nouveau) ou moins (comme ici) pertinente, et franchement cette nouvelle itération n'apporte absolument rien de novateur dans le genre (même la "nouveauté" communiquée du film, l'histoire des tirailleurs sénégalais, ayant déjà été mise en avant mille fois en France, aussi bien en série qu'en film...).
On peut s'interroger sur les partis pris historiques du film et particulièrement d'Omar Sy (acteur principal mais aussi producteur cette fois qui plus est, donc il ne peut plus guère se défausser sur quelqu'un d'autre), donnant souvent l'impression que cette guerre se résumait à un conflit entre les tirailleurs africains systématiquement sacrifiés et les allemands, ces premiers ne constituant pourtant qu'à peine 4% des pertes françaises (avec un taux de mortalité inférieur aux bretons mobilisés par exemple); ainsi, en prétendant "rétablit l'équilibre historique", on a surtout l'impression que le film tombe complètement de l'autre côté.
Pour ce qui est de l'interprétation en elle-même, on a un Omar Sy qui ne parvient pas à sortir de son rôle éternel d'Omar Sy, qui peut peu ou prou convenir pour un aide dans Intouchables, mais qui apparaît comme grossièrement malvenu dans un drame historique de ce genre, et qui rend les scènes voulues "tragiques" honnêtement peu convaincantes, voire ennuyeuses.
A ce propos, j'ai le sentiment que le film souffre de ses longueurs, ce qui est tout de même un exploit puisqu'il ne dure même pas 2h, et surtout du sentiment constant de déjà-vu, l'originalité par rapport aux films similaires étant de toute évidence absente, avec certains passages frisant franchement le cliché (spoiler).
En définitive, ce film n'apporte absolument rien d'original dans son genre (déjà sur-saturé ces dernières années), et ne se distingue ni par sa qualité d'interprétation (parfois très aléatoire), ni par sa bande-son franchement oubliable.
Seul point positif, la technique est au rendez-vous aussi bien dans la lumière que dans la colorimétrie mais bon, si c'est pour sublimer un navet pareil...
Bref, passez votre chemin, vous trouverez cent films (au moins) qui rendront bien mieux hommage à cette période, et qui ne vous forceront pas à soupirer (d'ennui ou d'agacement) toutes les cinq minutes
1/10