Avis : Tout fout le camp - Page 2

Sébastien Betbeder nous répète à l'envie qu'Amiens est la ville de Emmanuel Macron ; il n'oublie pas que c'est aussi celle de François Ruffin et de Eddy Bellegueule, alias Édouard Louis.

Les quatre anti-héros de Tout fout le camp, au-delà de la drôlerie de l’errance dans laquelle ils nous entraînent, nous font apercevoir des ambitions abandonnées, des phobies mystico-complotistes, du mal-être, le plus souvent en fait des gens mal à l'aise dans leur rôle social ; le seul personnage à l'aise dans ses baskets est, par contraste, un vieil oncle asocial joliment joué par Jackie Berroyer.

Si on pense bien sûr à Bruno Dumont pour le scénario absurde et foutrac dont on se délecte, mais on regrette un peu que S. Betbeder ne donne pas de pistes sur le pourquoi du mal-être de ses personnages. Son propos n'était pas celui-là…

Un diamant. Faisant penser, selon les moments, à ces très grands films belges que sont Rendez-vous à Bray (la grande demeure énigmatique) ou Un soir un train (la kermesse étrange) de Delvaux, ou encore au meilleur du cinéma de Bruno Dumont (La vie de Jésus, Ma Loute), Tout fout le camp est une de ces oeuvres appartenant ontologiquement à l'art de cette Flandre maritime qui enthousiasme ou fait fuir. Sous des dehors de film banalement "déjanté", c'est bien plus que cela: une réflexion lucide, voire sombre, sur notre temps, mais empruntant, avec un succès total, les chemins d'une poésie où l'étrangeté parvient "en même temps" à être légère et inquiétante. N'en déplaise à ceux qui ne savent pas voir, le scénario, la mise en scène, la photographie, l'interprétation, la bande-son et la musique, tout est juste. "Que c'est beau la vie", d'Isabelle Aubret, est peut-être une clef du film: créée à la suite d'un terrible accident d'automobile qui faillit lui être fatal (comme dans le film), cette chanson veut sans doute nous dire que, de même que Jojo, nous courons le risque de n'être plus que des zombies, et que nous devons résister à la dureté du monde. Cela a été signalé: Amiens, où commence et où finit le film, c'est le lieu géométrique d'où est partie la férocité du président Macron, mais aussi le lyrisme positiviste de Ruffin et de Fakir.

Film contestataire sans nous faire la leçon. Il évite les poncifs tout en s'amusant avec brio des clichés.
Il faut absolument le voir rien que pour Thomas Scimeca (vu récemment dans la série le Flambeau dans la peau du fameux rôle de complotiste "comme par hasard" et dans Azuro (une adapataion d'un roman de Duras)
Il est drôle voire très drôle mais aussi profond et mélancolique.
Betbeder signe son opus le plus fou et culte avec son acteur-mascotte malgré quelques failles mais qui ne se retournent jamais contre le propos: ode à la liberté et à l'amour.

Mou, lent, jeu des acteurs pas crédible, blagues qui tombent à côté, scènes gênantes, dialogues pas intéressants... La bande annonce était séduisante mais finalement on s’ennuie ferme.

Comédie, écrite et réalisée par Sébastien Betbeder, Tout Fout Le Camp est un long-métrage peu conventionnel sympathique. L'histoire commence à Amiens, et nous fait suivre Thomas, un pigiste au journal local, qui doit faire le portrait d'Usé, un musicien atypique et ancien candidat à l'élection municipale. Alors que les deux hommes commencent à se connaître, ils découvrent le corps inanimé de Jojo. Mais ce dernier ressuscite et est emmené chez sa sœur. Commence alors une aventure saugrenue pour ces quatre individus. Ce scénario nous conduit, pendant une heure et demie, dans un périple sur les routes champêtres du Nord de la France. On assiste à une intrigue imprévisible due à son non sens total. En effet, les scènes s'enchaînent sans vraiment de cohérence et avec un peu de répétitivité dans les situations. Ce récit aurait pu être encore plus barré et aller plus loin dans l'insensé. Le ton décalé et absurde donne lieu à des péripéties marrantes, sans pour autant vraiment chercher à faire rire à tout prix. On ressent également un caractère un brin contestataire, hélas pas assez marqué. Le film aurait clairement gagné à d'avantage creuser ses thématiques malheureusement à peine effleurées afin de lui donner plus de consistance. Malgré cela, c'est plaisant grâce à des personnages un peu perdus, ratés et marginaux, franchement appréciables, interprétés par des acteurs convaincants entre Thomas Scimeca, Nicolas Belvalette, Jonathan Capdevielle et Léonie Dahan-Lamort. Ce quatuor fonctionne bien, en atteste l'attachement immédiat entre eux. En errant sur leur parcours, ils vont rencontrer d'autres protagonistes joués par Marc Fraize et Jackie Berroyer. Tous ces êtres gentils mais désorientés, nous offrent des échanges agréables, soutenus par des dialogues amusants, bien écrits. Sur la forme, la réalisation de Sébastien Betbeder s'avère correcte mais assez basique. Sa mise en scène évolue dans un environnement rural isolé un peu redondant. Ce visuel naturel mais morne est accompagné par une très bonne b.o. mêlant variété française, électro et musiques étrangères. Ses titres se font souvent entendre pour notre plus grand bonheur auditif tant ces chansons sont appréciables et en accord avec les images. Cette fuite en avant farfelue s'achève sur une fin satisfaisante, venant mettre un terme à Tout Fout Le Camp, qui mérite d'être découvert tant c'est un film original et surprenant.

Un road-movie farfelu qui se suit sans intérêt et ne mène nulle part, hormis quelques scènes amusantes. 1,75

A vous dégoûter de payer le prix d'une salle de cinéma!
Les acteurs font exprès de mal jouer, l'absurdité est doublée de scènes crades (vomissures vertes du présumé zombie), les propos de l'interviewé sont incohérents et inintéressants, les propos de l'intervieweur sont incohérents et inintéressants, le comportement de l'épicier est débile, le comportement des policiers est inapproprié,...
Heureusement que le ridicule ne tue pas (cf. la chorégraphie dans la bastide).
Heureusement il y aura la démonstration de l'experte en nunchaku... Au secours!

Personne d'autre ne sait faire des films comme ça.
Un joyau de mise en scène, d'humour et d'humanité.

Une belle aventure où on ne s'ennuie jamais , loufoque , humaniste, original, ce qui n'est pas courant aujourd'hui.

Tous les acteurs son très bons, j’aime à regarder la nécessité de chaque plan dans un film, souvent je trouve que l'on cherche à remplir pour faire un film de 2 heures ou plus, ici 1h35 dense et efficace.

Outre l'aventure de ce film très réussie, la musique est tellement bien choisie, de la douce balade, au morceau punk.
Les dialogues aussi sont très drôles ( "voila les collègues" ) j'ai trouvé ça très décalé, et jamais entendu..."je vais vous tuer ! Pouquoi ?....j'ai pas à me justifier...) idem.

Un film qui fait aimer le cinéma..

J'en redemande

Pierre

Le film est très original. Certaines scènes peuvent désorienter le spectateur mais il faut accepter le parti pris de mauvais goût parfois, ce qui n'empêche pas des moments de poésie.