Au moment où j’écris ces lignes, "Mission évasion" bénéficie d’une note (2,6) que je jugerai de basse. D'un côté, je comprends la sanction sévère donnée par les internautes, car au vu du titre et du synopsis, on s’attend à quelque chose du genre de "La grande évasion". Il n’en est rien. Pendant longtemps, nous attendons cette fameuse évasion qui ne vient jamais, pas même des prémices. Il faut attendre la fin du film pour y être confronté. Il faut en rejeter la faute sur le choix du titre, pas très heureux pour la version française. A l’origine, le film est une adaptation du roman "Hart’s war" de John Katzenbach, et pour en porter le même nom dans sa version originale. Il aurait été plus judicieux de garder le titre originel, ou d’en faire une traduction littérale… choisir "Mission évasion" révèle la chute du film et cela tue le suspense dans l'oeuf. Alors si on arrive à faire abstraction de ça, c’est là que je ne comprends plus la note des spectateurs. Tout commence bien avec un plan superbe sur un train magnifiquement filmé, mettant en valeur la machine à vapeur qui crache de somptueux panaches de fumée. Le ton est ainsi donné pour la mise en images et la photographie, lesquelles ne faibliront jamais tout au long du film. Gregory Hoblit signe une réalisation sérieuse et appliquée, bien aidé aussi par l’excellente prestation de Colin Farrell (le meilleur pour moi dans ce film), mais aussi par celle de Bruce Willis plutôt charismatique dans la peau d’un colonel inflexible qui marche droit dans ses bottes malgré les difficultés qu’on peut rencontrer dans un camp de prisonniers de guerre. Marcel Iures et Terrence Howard complètent l’affiche et s’en sortent avec les honneurs. L’atmosphère est bien rendue, entre le camp reconstitué, le placement des baraquements, les costumes, et l’éclairage du camp… ce dernier a été illuminé avec la technologie de l’époque, à savoir des ampoules au tungstène. Ce long métrage est donc agréable à regarder, d’autant plus qu’il est doté d’une belle attaque du convoi, nous faisant profiter du formidable corps de la bande son. Esthétiquement irréprochable, "Mission évasion" nous divertit sans difficulté durant ses 125 minutes. Je passe volontairement sur les discours patriotiques et sur les principes humains et militaires dont est chargé le film, bien d’autres personnes l’ont fait avant moi et en reparler ici serait redondant. Cela dit, je me permets quand même de préciser que les valeurs humaines et militaires sont ici mises en avant. Donc si vous ne connaissez pas, et le film prendra une autre saveur si vous arrivez à occulter le titre français.