Le résumé de Friends and Strangers vaut son pesant de cacahuètes : "A travers les personnages de Ray et Alice, deux australiens d'une vingtaine d'années, issus de la classe moyenne supérieure, le film explore la déconnexion et l'ennui dans l'Australie contemporaine." Explore, c'est le bon terme, cela aurait pu être aussi vagabonde ou erre. Le début du film est agréable, entre deux jeunes gens bien sous tous rapports, dans une sorte de marivaudage à la Hong Sangsoo, certains préféreront peut-être Rohmer ou Stillman comme références, peu importe. Mais la bluette ne semble pas intéresser le réalisateur qui abandonne Alice et suit désormais Ray dans ses déambulations à Sidney. A vrai dire, il ne lui arrive strictement rien, si ce n'est quelques rencontres incongrues qui donnent lieu à une succession de vignettes censées être soit drôles, soit profondes, ou encore les deux, mais qui ne sont en définitive ni l'un ni l'autre. Les films sur l'ennui, même chic, ont du mal à générer autre chose que de ... l'ennui, hélas. Friends and Strangers n'est pas désagréable à regarder, sa nonchalance a quelque chose d'apaisant et de vaporeux mais faute d'enjeux véritables, du point de vue narratif, s'entend, l'exercice a quelque chose de stérile, à moins que sa spécificité australienne ne nous échappe complètement. Quoi qu'il en soit, Alice semblait un personnage bien plus passionnant que Ray et il est fort dommage que la première soit délaissée au profit du second.