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Jorik V
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2,5
Publiée le 16 novembre 2022
En adaptant un roman en partie autobiographique de l’écrivain Romain Gary, la cinéaste québécoise Anaïs Barbeau-Lavalette se lançait dans un projet que l’on peut aisément qualifier de casse-gueule. Après son puissant et incandescent « La déesse des mouches à feu » et le succès critique et public qu’on lui connait, elle s’est donc attaquée à quelque chose de bien plus complexe et ambitieux. On ne pourra pas lui en vouloir mais si les thématiques abordées ici sont passionnantes et que l’envie de bien faire se ressent à chaque instant, il faut avouer que « Chien blanc » ploie sous le poids desdites ambitions et s’avère plutôt raté dans ce qu’il entreprend. Trop riche de ses sujets, assez maladroit et bien trop court et elliptique pour pouvoir s’acquitter convenablement à ces desseins artistiques et thématiques, c’est ce qui s’appelle une occasion manquée.
Pourtant, tout cela démarre plutôt bien, sous les meilleurs auspices serait-on même tenté de dire. Un acteur convaincu et convaincant en la personne de Denis Ménochet, même si on le sent un peu perdu aussi dans cet océan des possibles narratifs. Kacey Rohl dans la peau de l’actrice Jean Seberg est un peu moins pertinente. D’ailleurs, leur relation de couple semble être la partie la moins utile, réussie et en accord avec le reste du scénario. Un script qui veut trop en mettre sur une durée d’à peine quatre-vingt-dix minutes laissant la très désagréable impression d’une œuvre fouillis et un peu boiteuse. Et pour le spectateur, un sentiment tout aussi déplaisant d’inachevé. La seconde partie de « Chien blanc » est d’ailleurs symptomatique de ce constat et nous désintéresse petit à petit.
C’est typiquement le genre d’œuvre qu’on se désole de voir livrée de la sorte, comme un brouillon qui laisse entrevoir ce qu’aurait pu être « Chien blanc » avec une écriture plus resserrée ou plus ample et pas cet entre-deux dommageable. Il y a de superbes plans sporadiquement (la chasse d’une jeune femme dans les champs ou encore ce chien qui court au ralenti sur des rails) et des séquences importantes nous rappelant à des événements ayant encore cours aujourd’hui. Mais Anaïs Barbeau-Lavalette ne lésine pas sur un côté manichéen un peu lourd et un pathos quelque peu préjudiciable. L’ajout avant le générique d’images récentes des manifestations de Black Lives Matter nous apparaissent d’ailleurs au mieux maladroites, au pire gênantes. En somme, c’est un long-métrage qui loupe le coche du grand pamphlet anti-raciste en plus d’être une adaptation non pas mauvaise mais frustrante et peu satisfaisante.
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