Au delà de l'émotion , de l'humanité et des sentiments mêlés qui se dégagent de la famille de Mélissa Lucio. documentaire salvateur en ces temps où les contre-pouvoirs semblent de plus en plus dénigrés par certains candidats en France. De l'utilité d'une justice indépendante , d'une presse libre et d'une absence de porosité entre politique et justice ...
Documentaire passionnant sur ce qui a amené cette mère de 14 enfants à se retrouver dans le couloir de la mort pour le meurtre de son bébé de 2 ans. Sabrina Van Tassel arrive à travers des interviews des proches de Melissa, des scientifiques et des enquêteurs à semer le doute sur la culpabilité de celle-ci. Hispanique au Texas, toxicomane et vivant dans la précarité, Melissa Lucio coche toutes les cases pour être la coupable parfaite aux yeux du Jury. Et pourtant, la cinéaste démonte peu à peu le fonctionnement de la justice américaine et laisse le doute s'immiscer chez le spectateur. Chacun se fera son avis!
C’est le spin-off d’un reportage sur les femmes condamnées à mort aux Etats-Unis, diffusé sur la télévision française il y a 2, 3 ans. Ce doc old-school n’apporte pas grand chose de plus que son « modèle ». L'Etat du Texas contre Melissa interviewe la famille et les partisans de Melissa Lucio, une femme reconnue coupable d'avoir tué en 2007, sa fille de 2 ans, Mariah, dans des circonstances douteuses. Bien que tout effort visant à attirer l'attention sur une condamnation à mort est nécessaire et louable, celui-ci semble peu susceptible d'avoir un effet sur le cas Mélissa Lucio tant ce film, sorte de machine larmoyante à festival est maladroitement manipulateur, long et ne prouve malheureusement rien. Tout le monde s’accuse : ce serait une autre de ses filles qui aurait poussé la petite dans des escaliers, causant sa mort. Mélissa Lucio l’aurait protégée en se déclarant coupable. Puis c’est le procureur qui est corrompu, la police qui est violente et au service d’une justice elle aussi corrompue… la seule personne innocente est... Melissa Lucio, mère de 14 enfants qu’elle était incapable d’élever parce que droguée. Mélissa Lucio, à qui on avait déjà enlevé la garde de ses enfants pour négligence maltraitait Mariah, couverte d’échymoses n’ayant rien à voir avec sa chute… Mélissa Lucio ne mérite pas la peine de mort, personne ne la mérite. C'est une pratique qui devrait être abolie mais le documentaire à part l'affirmer tombe a plat.
Pas surpris mais quand même bien secoué, en sortant de ce docu j'ai repensé à la réplique récurrente d'un personnage dans un cartoon de Tex Avery, un cow-boy de pacotille qui tire sur tout ce qui bouge, planqué dans une ferme paumée au milieu de nulle part, à côté d'un berceau ou braille un nourrisson dès qu'on lui retire son biberon. " C'est la duuure loi de l'ouest "...
Sauf qu'ici on n'est pas dans un cartoon, mais dans la vraie vie gâchée d'une femme de rien, née au mauvais endroit au mauvais moment, une mère qui a tout faux à peine sortie de l'enfance, à peine morte sa dernière née tout juste sevrée, une pauvre toxico qui peut toujours chanter pour supporter l'attente (des fois que ça lui donne du courage), chanter "Quand on n'a que l'amour" dans le couloir de la mort, du côté Ladies de la "Green mile" chère à Stephen King...
Y a pourtant des gens de bien au Texas, comme cette avocate qui s'occupe de Mélissa et cette cinéaste qui prend fait et cause pour elle, mais bon sang quel consternant gâchis de vies humaines, broyées par la justice des prédateurs texans ! Ô misère, on n'a pas le cul sorti des ronces !
En février 2007, Mariah Lucio, une gamine de deux ans à peine, meurt soudainement, le corps recouvert d’ecchymoses. Sa mère, Melissa, une toxicomane au chômage, est immédiatement suspectée de maltraitance et d’infanticide. Après une nuit d’interrogatoire, elle avoue son crime. Un procès expéditif la condamne à mort. La documentariste franco-américaine Sabrina Van Tassel la rencontre dans le couloir de la mort et décide de rouvrir l’enquête.
Les faits qu’elle rassemble jette un doute sur la culpabilité de l’accuse. Rien dans le passé de cette femme aimante, mère de quatorze enfants, ne laisse augurer le passage à l’acte. Aucun de ses enfants, aucun de ses proches n’ont jamais été témoin du moindre acte de maltraitance. Un médecin légiste invalide les conclusions hâtives de son prédécesseur qui avait conclu au meurtre et considère que les hématomes dont le corps de Mariah était recouvert auraient pu avoir été provoqués par une chute dans l’escalier de la maison évoquée par plusieurs enfants dont le témoignage n’avait pas été produit. La manière dont l’avocat, commis d’office, avait défendu Melissa lors de son premier procès est d’ailleurs particulièrement pointé du doigt : par paresse ou par corruption (il allait obtenir quelques mois plus tard un poste auprès du procureur général), il a dissimulé les pièces qui auraient évité à Melissa une condamnation aussi sévère.
Au-delà du seul cas de Melissa, ce documentaire révèle les biais de la justice américaine. Sa réalisatrice, qui la connaît bien, affirme sans détour qu’elle est injuste : les riches, aussi coupables soient-ils, éviteront la prison, les pauvres au contraire, quand bien même ils seront innocents, seront condamnés. « Il n’y a pas de millionaires dans le couloir de la mort » affirme-t-elle dans une formule péremptoire mais avérée.
"L’Etat du Texas contre Melissa" était diffusé gratuitement hier soir à L’Escurial dans le cadre du quarantième anniversaire de l’abolition de la peine de mort en présence de sa réalisatrice et des militants de l’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM), et notamment de Sandrine Ageorges-Skinner, l’épouse d’un prisonnier qui attend depuis vingt sept ans d’être exécuté pour un crime qu’il clame n’avoir pas commis. Bien sûr l’abolition est une juste cause qui ne pouvait que rallier un auditoire unanime. Bien sûr, l’innonce ou, à tout le moins, le doute raisonnable qui entoure la culpabilité de Melissa Lucio ne rendent que plus choquante la sévérité de la condamnation dont elle a fait l’objet. Pour autant, je me demande si ce documentaire-là était approprié à ce sujet-là. La peine de mort est-elle plus haïssable si elle frappe un condamné innocent ou coupable ? Le meilleur réquisitoire ne prendrait-il pas pour héros un condamné dont la culpabilité ne fait aucun doute ?
Accusée d’infanticide, Melissa 48ans et mère de 14 enfants se retrouve malgré-elle dans le couloir de la mort. Ce qui s’avérait être une évidence va en réalité devenir tout autre au fur et à mesure que la réalisatrice franco-américaine lève le voile sur cette sordide affaire et l’injustice du système judiciaire américain.
Melissa Lucio avait tout du coupable idéal aux yeux des américains. Une immigrée, mère de famille nombreuse, pauvre et qui plus est, droguée ayant subi des abus sexuels dès l’âge de 7ans. Il n’en fallait pas plus pour condamner celle qui a été accusée de violences répétées ayant entraîné la mort de sa fille âgée de 2ans. Melissa deviendra ainsi la première femme hispanique condamnée à la peine de mort au Texas.
Condamnée en 2008 pour un crime commit en février 2007, depuis maintenant 10ans (le film a été tourné en 2018), elle purge sa peine dans les couloirs de la mort, en attendant que sa sentence tombe. Sauf que rien de tout ça n’aura dû avoir lieu. Entre son interrogatoire qui aura duré entre 6 & 7h avec des flics qui n’auront eu de cesse de la pousser aux aveux en passant par Armando Villalobos, le procureur du comté de Cameron qui, pour s’assurer sa réélection, était plus motivé à condamné à mort qu’à libérer une innocente spoiler: (on découvrira par la suite que ce dernier était ripoux et qu’il finira en taule). Bref, non seulement on assiste à ce qui s’apparente à une erreur judiciaire, mais même Peter Gilman, son avocat commis d’office ne reconnaîtra pas ses erreurs.
L'État du Texas contre Melissa (2020) est typiquement le genre de documentaire à vous ulcérer l’estomac quand on voit à quel point la justice peut être ingrate envers la classe populaire. Sans argent, vous héritez d’un avocat que vous ne connaissez pas et avec lequel vous n’aurez pas eu le loisir d’échanger avec lui. Le genre de personne à torcher l’affaire en un clin d’œil plutôt que de s’investir en interrogeant les proches ou en diligentant un détective privé pour faire la lumière sur les nombreuses zones d’ombre que recèlent le dossier.
Cette pauvre femme aura non seulement dû faire face à des flics ripoux, un procureur véreux ou encore un avocat je-m’en-foutiste. Elle n’aura vraiment pas été épargné par la vie, comme en atteste la suite de son histoire spoiler: (en 2019, la Cour d'appel des États-Unis a annulé la décision de justice du Texas jusqu’à ce qu’en 2021, une autre Cour d’appel annule la précédente décision. Résultat, tout repose désormais sur la Cour suprême des États-Unis, si d’ici là, sa date d’exécution n’est pas ordonnée).
Sabrina Van Tassel réalise ici un documentaire édifiant, sur une histoire tout aussi ahurissante. Un coupable idéal pris en tenaille dans les limbes de la justice américaine, son système judiciaire à deux vitesses et la corruption qui la gangrène.
Certains documentaires peuvent s’avérer plus passionnants, plus prenants, plus haletants que la très grande majorité des thrillers de fiction qui nous sont proposés. C’est le cas de "L’état du Texas contre Melissa". D’autant plus passionnant, prenant et haletant que c’est la vie d’une personne véritable qui est en jeu.