Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
DaeHanMinGuk
181 abonnés
2 268 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 4 avril 2016
Le moins que l'on puisse dire c'est que l'idée de départ de ce film est originale : au fond, pas si éloignée que cela de l'idée de départ d'un autre grand classique japonais qu'est "L'Empire des Sens" mais ici tout est plus gai, plus surprenant, plus énorme : l'envie rendant plus performant que l'entraînement du marathonien africain, la "maladie" de la jeune femme plus assimilable aux chutes du Niagara qu'à quelque chose de plus réaliste ... Tout, dans ce film, est à dessein exagéré. Malheureusement, ce film manque un peu de rythme mais, après tout, peut-être est-ce le but recherché car il décrit davantage un bonheur sur la durée qu'un instant intense de bonheur ?
Un film long ou il faut se forcer ou se préparer pour le visionner jusqu'au bout pourtant le thème est intéressant mais de nombreuses longueurs en plus d'un visuel pauvre poussent au découragement. Le film reste plutôt sympathique si on arrive à s'y accrocher!!
Dernier long métrage de Shohei Imamura, on reprend sensiblement les mêmes que dans "L'anguille" et on recommence! Encore un sujet complétement décalé avec cette mise en lumière sur l'éjaculation féminine et les autres thèmes qui lui sont cher: la condition et la dignité humaine, le respect et l'acceptation de soi et des autres. Il ne fait pas que reprendre les mêmes acteurs, la similitude dans la réalisation est flagrante, ce que je trouve un peu dommage. Décors, photo, identiques, la même mise en scène théâtrale et les mêmes savoureux passages musicaux dans les scènes de comédie et de poésie. Cela reste un très bon Imamura qui n'avait pas son pareil pour nous conter ses histoires extraordinaires qui n'ont pas fini de nous faire rêver...
Le cinéma d’Imamura a toujours cherché à faire un portrait contre officiel de son pays à travers le prisme du sexe. Comme dans « L’anguille », il s’attache dans « De l’eau tiède… » au destin d’un homme accidenté de l’existence qui refait sa vie, et de fait s’accomplit réellement, d’une manière inattendue, du coté de la marge de la société japonaise. Le film est une sorte de fable philosophique truculente. L’histoire de cette femme-fontaine aux écoulements monstrueux est assez drôle, mais on peut préférer la partie de l’œuvre du réalisateur plus subversive, plus violente. La découverte la plus intéressante est peut-être celle d’une forme de mythologie païenne sexuelle. Ces écoulements fantastiques ont tout un aspect de mythe de fertilité, font penser au liquide amniotique, et fascine bien évidemment notre héros mâle…
Un film printanier. Parti à la recherche d'une statuette, un homme, à l'étroit dans sa condition va découvrir une autre forme de trésor...Il me semble que Shohei Immamura avit plus de 80 ans lorsqu'il a réalisé ce film, c'est plutot rassurant tant ce film a un parfum d'école buissonniere, de liberté et respire la joie de vivre par tous les pores de la pellicule. Farfelu, jeune, un hymme à l'amour charnel.
Incroyablement. Un film jubilatoire, toujours à la limite de l'absurdité, autant dans sa trame principale que par ses personnages secondaires (un marathonien dont l'entraîneur est toujours derrière lui, et ne lui laisse aucun répit, etc). Les décors sont enchanteurs et appuient la poésie du scénario. Certes la sexualité et la contemplation sont respectivement une thématique et une posture récurrentes dans le cinéma japonais mais elles prennent ici leurs plus beaux atours et on ne tombent jamais dans l'érotisme répétitif et gonflant et la lenteur stérile qui sont parfois les défauts du cinéma nippon (et chinois).
La rencontre de Yosuke qui, il y a encore très peu de temps, était un cadre dynamique, et la taciturne Saeko, vivant seule avec sa grand-mère Mitsu dans leur vieille fabrique artisanale de moules à gâteaux. Imamura filme avec beaucoup d’humour les pérégrinations de cet homme de la ville (Tokyo) subitement plongé dans un univers traditionnel subsistant grâce à la pêche et où les prédictions vont bon train. Cette rencontre va donner naissance à une passion dévorante et pour le moins pas ordinaire. En effet, Saeko fait elle aussi partie d’un club très fermé, mais d’un tout autre genre, celui des mystérieuses « femmes-fontaines ». De manière plus générale, le film ouvre un chemin de réflexion sur la relation qu’entretient l’homme moderne avec ses pulsions animales, cherchant continuellement à les brider toujours plus. Un petit clin d’œil est d’ailleurs fait au méconnu « Art d’aimer » du pourtant illustre Ovide. Métaphoriquement parlant, cette eau qui jaillit du corps de Saeko pourrait correspondre aux pulsions de Yosuke, comme si le barrage intérieur qu’il s’était bâti petit à petit au contact des autres « hommes modernes » au sein d’une société nippone toujours plus codifiée cédait tout à coup et laissait se déverser en lui un flot de testostérone libérateur. On retiendra alors un conseil proféré par le vieux Taro peu avant sa mort : « Essaie de vivre en accord avec ton désir. »
Quoi qu'on en dise c'est un Imamura grand cru et surtout pur jus, dans la droite lignée de l' Anguille et de sa poésie décallée. Un film qui distille une bonne bouffée d'air frais et on y revient régulièrement avec grand plaisir.
Amusant mais sans grande profondeur. Une histoire dans laquelle symbolique et vie concrète s'entremèlent. L'acteur principal n'est pas très attachant par contre on s'identifie à ses faiblesses. J'ai bien aimé entendre parler le japonais.
On savait Imamura paillard et d'une belle trivialité, on le découvre - tardivement - avec ce réjouissant "De l'Eau Tiède sous un Pont Rouge" aussi farceur qu'obsédé : car cette histoire de "femme fontaine" aux eaux aussi bénéfiques que jaillissantes nous entraîne peu à peu de la licence poétique vers la pure déraison. Très proche finalement de "l'Anguille" dans sa critique rieuse des normes sociales d'un Japon obsédé par le travail et les règles, voici un film qui génère avant tout du plaisir chez son spectateur - pour peu que ce dernier partage avec Imamura un zeste de passion pour le désordre -, comme en écho au plaisir sexuel de son héroïne : plaisir d'un récit farfelu mais ambitieux, avec sa multiplicité de personnages secondaires et de thèmes, mais aussi pur plaisir esthétique devant de nombreux plans d'une stupéfiante beauté - une beauté qui n'a absolument rien de conventionnel, bien entendu.
Femme fontaine je boirais de ton eau. Ovni scénaristique que cette histoire où une femme lors de lorgasme jouit des litres deau qui sen vont rejoindre la rivière et ainsi fertiliser le monde aquatique et ses alentours. Il ny avait bien quImamura pour oser traiter un tel thème avec autant de sérieux comique et de simplicité. Comme à son habitude, Imamura filme les scènes damour avec la crudité qui lui est propre, mais avec ce zest de décalage inhérent au film, provoquant ainsi une sorte de sympathie, pour ne pas dire complicité, vis-à-vis de cette femme qui malgré son mal singulier souffre bel et bien et dont le salut pourrait venir dun homme qui saurait laccepter telle quelle est sans la juger. Justement arrive dans ce village, pour une obscure histoire de bouddha en or caché dans un vase, un quadragénaire en pleine déroute. Rencontrant la jeune femme il va nouer une relation dinterdépendance avec elle. Elle, qui a besoin dun homme endurant pour la faire jouir à chaque fois que le désir lenvahit, sous peine de souffrir en raison de leau qui monte en elle et qui a besoin dêtre évacuée. Lui, qui semble puiser force et vitalité dans cette eau étrange qui linonde à chaque cru, et lon comprendra rapidement que cest au creux de ses jambes que lhistoire du bouddha fait allusion. Un rôle sur mesure pour Yakusho Koji, lun des acteurs ayant pris le plus de risque dans sa carrière et abonné autant aux rôles quaux films atypiques, parfaitement à son aise en personnage lunaire. Face à lui pour lui donner la réplique dans le rôle de la femme fontaine, Misa Shimizu, également à laffiche de Languille, parvient à être dune étonnante justesse, jouant avec un jeu décalé sans sombrer dans lexcès, donnant encore un peu plus de fantaisie à ce film qui est loin den manquer et qui est finalement une belle leçon damour sur lacceptation de lautre.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)