Femme fontaine je boirais de ton eau. Ovni scénaristique que cette histoire où une femme lors de lorgasme jouit des litres deau qui sen vont rejoindre la rivière et ainsi fertiliser le monde aquatique et ses alentours. Il ny avait bien quImamura pour oser traiter un tel thème avec autant de sérieux comique et de simplicité. Comme à son habitude, Imamura filme les scènes damour avec la crudité qui lui est propre, mais avec ce zest de décalage inhérent au film, provoquant ainsi une sorte de sympathie, pour ne pas dire complicité, vis-à-vis de cette femme qui malgré son mal singulier souffre bel et bien et dont le salut pourrait venir dun homme qui saurait laccepter telle quelle est sans la juger. Justement arrive dans ce village, pour une obscure histoire de bouddha en or caché dans un vase, un quadragénaire en pleine déroute. Rencontrant la jeune femme il va nouer une relation dinterdépendance avec elle. Elle, qui a besoin dun homme endurant pour la faire jouir à chaque fois que le désir lenvahit, sous peine de souffrir en raison de leau qui monte en elle et qui a besoin dêtre évacuée. Lui, qui semble puiser force et vitalité dans cette eau étrange qui linonde à chaque cru, et lon comprendra rapidement que cest au creux de ses jambes que lhistoire du bouddha fait allusion. Un rôle sur mesure pour Yakusho Koji, lun des acteurs ayant pris le plus de risque dans sa carrière et abonné autant aux rôles quaux films atypiques, parfaitement à son aise en personnage lunaire. Face à lui pour lui donner la réplique dans le rôle de la femme fontaine, Misa Shimizu, également à laffiche de Languille, parvient à être dune étonnante justesse, jouant avec un jeu décalé sans sombrer dans lexcès, donnant encore un peu plus de fantaisie à ce film qui est loin den manquer et qui est finalement une belle leçon damour sur lacceptation de lautre.(+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)