Après avoir privé ses films de sortie en salles par obligation car celles-ci étaient fermées à cause des mesures restrictives, comme avec le très beau « Soul » (une histoire quelque peu complémentaire à celle de « Vice-Versa », l’âme prenant la place des émotions), Disney a fait le choix contestable et décevant de sortir le sympathique « Luca » ainsi que le pire film Pixar depuis sa création (le clivant « Alerte rouge! ») uniquement sur Disney + également. De constater donc que « Buzz l’éclair » est le premier film de la firme à sortir en salles, depuis le déjà un petit peu décevant « En avant », montre que la société à la lampe est sur une pente de créativité descendante depuis une demie décennie, enchaînant les suites ou les œuvres bien moins marquantes qu’à l’époque. Car, en effet, revenir dans les salles obscures avec un spin-off de cette envergure montre une petite crise comme n’en a jamais connu Pixar. Cet opus, aussi sympathique soit-il, n'a pas l’envergure ni la maestria de « Le monde de Dory », le spin-off de « Le monde de Nemo », tous deux très réussis et mémorables. Ici, on a droit à une œuvre certes très maîtrisée et plus que divertissante mais aussi très loin des canons auxquels on a été habitué par les animateurs de ce prestigieux studio. Notamment au niveau du fond, en l’occurrence l’histoire, le second degré et l’émotion.
Cependant, il faut relativiser. On reste dans le haut du panier du monde des films d’animation et le savoir-faire des artisans Pixar est toujours bel et bien là. Mais quand on a été habitué à la quasi perfection, difficile de se contenter de moins. Alors il faut prendre « Buzz l’éclair » un peu comme leur première série B (à 200 M$ quand même!). Une série B de luxe donc, provenant de la firme rachetée par Disney (d’ailleurs, il y a peut-être une relation de cause à effet...). C’est la seconde fois où les scénaristes de la société nous emmènent dans l’espace et touchent la science-fiction après le poétique et culte « Wall-E ». Et ici rien à voir avec ce dernier. On est dans le film d’aventures pur et dur. En prenant, l’acolyte du Woody des « Toy Story » comme personnage principal, le script ne se foule pas enchaînant les péripéties quelque peu prévisibles. Très peu de second degré et de références également ici. Quant à l’émotion chère à Pixar, elle est présente en catimini, rapprochant plus ce film d’animation de ceux de Dreamworks ou Illumination. Car au niveau de l’humour et du divertissement échevelé, le film se rattrape. Entre un rythme aux petits oignons et des seconds rôles clairement irrésistibles (ah ce chat-robot, la meilleure idée du film), on est gâté. Il faut donc prendre cet opus comme une récréation à la forme encore une fois irréprochable et sans autre ambition que celle de détendre et divertir. A ce niveau, c’est réussi même si on espère que Pixar va remonter la pente au niveau de la créativité.
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