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FaRem
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3,5
Publiée le 13 juin 2022
Une étoile Michelin, mais à quel prix ? "A Taste of Hunger" n'est pas un film sur les sacrifices qu'il faut faire pour réaliser un rêve, mais plutôt un film sur les conséquences de ces sacrifices. Comme toute passion, celle de Carsten pour la cuisine est dévorante, mais peut-on réussir à tous les niveaux lorsque l'on est focalisé sur une seule chose ? Christoffer Boe parle de cette quête de la vie parfaite que ce soit sur un plan professionnel, sentimental ou familial. À travers un récit ponctué par de nombreux flashbacks, on découvre l'histoire de ce couple, mais aussi leur parcours semé d'embuches vers leur rêve de posséder un restaurant étoilé. Le réalisateur arrive à transmettre cette passion pour la cuisine au cours d'une superbe première partie avant de s'attarder sur l'amour passionnel de ce couple en pleine crise. L'histoire n'est pas nouvelle, mais le film peut compter sur un solide casting avec Nikolaj Coster-Waldau et Katrine Greis-Rosenthal qui donnent vie à chacune des scènes. Le récit est fluide et l'histoire est racontée avec beaucoup de passion et d'intensité. Bref, un bon drame à la fois captivant et bien construit.
Dans la recette des films culinaires, le premier ingrédient consiste à donner l'eau à la bouche au spectateur, au cas où celui-ci serait à jeun. Les premières images de Les saveurs du succès semblent indiquer cette voie qui va être abandonnée peu à peu pour céder la place au véritable sujet du long-métrage : l'obsession d'un chef de restaurant à obtenir sa première étoile Michelin. Avec ce que cela comporte comme effet collatéral : une vie de famille négligée et qui prend l'eau. Le film adopte une forme sophistiquée, censée faire écho à une cuisine un brin prétentieuse, plus riche dans sa forme que dans son contenu. De jolis flashbacks viennent agrémenter un récit agréable mais un rien prévisible, entre stress, adultère et euphorie passagère. Le film évite finalement de décrire le quotidien d'un restaurant à la mode, en tentant plutôt de cerner les limites de l'ambition professionnelle et la névrose qui en résulte et qui rejaillit sur les relations avec les proches. Le portrait du chef est cependant assez lisse et unidimensionnel, au contraire de celui de son épouse auquel le film accorde d'ailleurs la plus grande attention. Son interprète, Katrine Greis-Rosenthal, parfaite, est sans conteste la plus grande satisfaction d'une œuvre un peu trop froide pour nourrir notre appétit émotionnel.