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Pierre Kuzor
110 abonnés
330 critiques
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5,0
Publiée le 6 mai 2023
Ai vu le magnifique film turc "Burning days" du réalisateur Emin Alper. Je ne savais strictement rien de ce film avant de le voir, si ce n'est sa nationalité et j'aime beaucoup le cinéma turc toujours très innovant. Formellement c'est un très beau film aux cadrages très éloquents, la photographie est superbe, la mise en scène fluide et très bien construite (enchainement de certaines séquences, position et mouvements de la caméra) un superbe travail sur le son. Pour le fond ce film est une allégorie de la Turquie actuelle sous le joug de son dictateur Erdogan. Un jeune procureur, Emre, prend ses fonctions dans une toute petite ville d'Anatolie. Très vite il est le spectateur et l'acteur des malversations, de la corruption, de la terreur, de la manipulation exercées par le Maire. Un journaliste, Murat, va lui servir de lanceur d'alerte. Avec un suspens qui va crescendo ce thriller politique est construit sous forme de 4 chapitres. On peut lire ce film également comme la presse (Murat) et l'opposition (Aime) dans une relation d'attirance qui fait face au totalitarisme et l'oppression (Sahin). Mais qui manipule qui ? Dans quel but ? Comment exercer le pouvoir que l'on détient tout petit soit il ? Selahattin Pasali est extraordinaire dans son interprétation du jeune procureur, sa palette de jeu est très large et toujours subtile. Le film commence au bord d'un gouffre et le spectateur plonge de suite dans cette parabole étourdissante et effrayante. Le scénario va de rebonds en virages à 360 degrés. Plus Emre enquête plus le piège se resserre. Fable sur la montée du populisme et l'effondrement de la démocratie. Réjouissant cinématographiquement et glaçant par ce qu'il dénonce.A VOIR ABSOLUMENT.
Un jeune procureur prend son premier poste dans une petite ville d’Anatolie centrale confrontée à de graves difficultés d’alimentation en eau. Il s’attaque sans discernement aux notables locaux corrompus, aux pratiques ancestrales contestables des habitants et tombe dans le premier piège tendu. On regrette que le film ne cultive pas davantage une veine naturaliste comme sait le faire Ceylan, tant certaines scènes de paysage sont magnifiques mais le « thriller » tient le spectateur en permanence sous tension, maniant l’ambiguïté avec talent. Ce jeune procureur arrogant et le journaliste ténébreux qui devient son allié sont-ils vraiment plus reluisants que les notables locaux ? Malgré certains défauts comme l’utilisation trop systématique de retours-arrières, ce film est très intéressant en ce qu’il nous plonge avec authenticité dans une certaine Turquie profonde, finalement pas si différente de la Française.
le début est un peu lent. A la moitié du film, on apprécie. Mais à la fin , on se dit : " tout ça pour ça ?" Un polar se juge aussi et surtout par la conclusion qu'il propose. Bref déçu...
Clairement, le film lorgne sur le président Erdogan et sa politique discutable, et dénonce par là même la corruption des élites. Le premier quart d'heure instaure une atmosphère pesante et inquiétante voir même malsaine où le procureur tente d'imposer son style et ses intentions dans des décors digne d'un western. La césure, le rebondissement est une scène de repas qui est à la fois l'une des plus réussies du film et celle qui paraît peu plausible. Niveau malaise, inquiétude, cette scène impose un climax qui nous dit que rien ne sera anodin durant ce dîner qui s'éternise. Mais le procureur nous est montré plutôt comme un homme droit, solide et professionnel ce qui ne correspond en rien à ce qu'on voit de lui dès le début de ce repas. Pas très cohérent. C'est à partir de ce passage que le récit va se focaliser sur l'affaire du viol, le procureur va s'y atteler tandis que les éboulements, ou la pénurie d'eau devient complètement accessoire. Dommage. Ainsi la métaphore anti-politique d'Ergogan perd de sa puissance et de son acuité. Malgré ce côté bancal, ça reste un film prenant, qui monte en tension de façon méthodique et un récit très efficace. Site : Selenie.fr
Quelle déception de commencer une séance de cinéma avec le sentiment d’ assister aux prémisses d’un grand film puis deux heures plus tard de ressortir un peu perdu , ayant trouvé le temps long ..…Car ça commence très fort , avec deus scènes fortes et symboliques : le gouffre et la poursuite du sangier. C est parfaitement réalisé, angoissant à souhait. On croit ensuite assister à une dénonciation des abus d autorité au sein d’une communauté turque mafieuse, mais on se dirige ensuite vers une dénonciation de la masculinité toxique les scènes très (trop) dialoguées s’enchaînent, on ressent une sorte de ventre mou scenaristique qui affaiblit notre attention. le film part ensuite sur la relation homoerotique du héros avec un journaliste vénéneux et guère crédible , on passe tout près d’un remake de l’inconnu du lac Et l’on décroche définitivement, fatigué par les multiples feed-backs et la complexité inutile d’un scénario trop bavard. Dommage, car la réalisation est nerveuse et l’atmosphère toxique de cette communauté plutôt bien dépeinte. Mais qui trop embrasse mal étreint ..…
Mi enquête policière et mi enquête politique avec un soupçon de critique de la societé. Les flashs backs alourdissent un peu le film. Mais celui ci se laisse regarder avec attention. Le décor est à lui seul un vrai personnage.
Intéressante vue de la vie dans la campagne turque, avec des situations dignes du far ouest us. Quoique un peu long, la tension est permanente et les paysages étonnants.
Burning Days est un film puissant, étourdissant et nécessaire (surtout à la veille des prochaines élections en Turquie). Le film prend pour focal une petite ville fictive où vont se confronter plusieurs problématiques très actuelles : corruption, sécheresse, homophobie, sexisme... Il n'y a pas de place pour le manichéisme dans ce film où ceux qu'on croyaient bons portent également en eux les traces d'une société malade, qui englouti la terre et les individus.
Qu'est-ce que ça parle dans ce film et qu'est-ce que le héros est stupide ? Il accuse tout le monde sans avoir aucune rigueur. La fin symbolique ne finit pas l'histoire et plaque un message intellectuel. Le filmage de télefilm achève le tout.
Un thriller très réussi : une tension presque insoutenable et des ombres portées efficaces auxquelles s'associe une fin ouverte et symbolique d'une finesse remarquable. Excellent !