Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Jean-Marie ROGER
2 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 31 décembre 2022
Toujours difficile de deviner quel était l'objectif du réalisateur, beauté des images, c'est gagné. le sujet, pas évident, peut-être le racisme ? les conditions de vie en ces lieux et à cette époque ? le film est long mais ca passe bien.
Filmé à la manière du daguerréotype, le troisième long métrage du jeune cinéaste Hlynur Palmason, Godland, est une réussite éclatante.
Au XIXe siècle, un jeune prêtre danois est envoyé en Islande pour y construire une église. Avant d’arriver dans sa petite communauté, le luthérien traverse les mers et les fjords en prenant méticuleusement en photographie la nature et les hommes. C’est un western sans indien, sans shérif, sans trésor, mais qu’on ne s’y trompe pas, c’est un western quand même.
Un film d’aventure où il n’y a ni explosion ni cascade, où la violence physique ne se manifeste qu’à de rares mais intenses moments. Dans la paroisse, l’immensité des paysages renforce l’étouffante sensation de huis-clos. Terrible beauté, c’est le héros très imparfait de l’histoire qui trouve cette expression pour parler de l’Islande. Le travail de la directrice de la photographie Maria Von Hausswolff ne peut que lui donner raison.
Plus qu’une quête de dieu, Godland est un grand film sur l’humanité et sa condition misérable.
Un film à couper le souffle et qui sublime l'image et les personnages par un décor filmé à la perfection. On en redemande même après 2H30 de projection!
Le paysage sauvage et l'inhospitalité de la nature islandaise sont magnifiquement représentés. Les images des paysages sont à vous couper le souffle en tant que spectateur. Le prêtre veut faire tout ce calvaire pour apprendre à connaître le pays et ses habitants. Il aurait pu facilement se rendre directement en bateau au village où il doit construire une église. Il veut prendre des photos de la nature intacte, tout comme des milliers de touristes qui affluent en Islande ces jours-ci : probablement un clin d’œil du réalisateur. Je pense que le réalisateur a voulu aussi incorporer l'humour dans le film. L’incapacité du prêtre à maîtriser son cheval ou celui des autres est parfois amusante. Le symbolisme de la scène où il perd la croix destinée à sa nouvelle église quand ils traversent la rivière. Ce même moment, son interprète est tué par son entêtement et son comportement de je-sais-tout. Sa foi est testé et prends un bon coup. Vers la fin du film on voit comment sa foi s’effondre compètement. Le personnage de Lucas capture magnifiquement l'arrogance et le sentiment de supériorité du clergé européen qui s'est rendu dans le monde entier à cette époque pour convertir les indigènes. Il n'a absolument aucun respect pour la langue, la culture des Islandais ou les Islandais eux-mêmes. Il les méprise, ignore leurs conseils avec des conséquences dramatiques. Lucas prétend ne pas comprendre l'Islandais, le patois local. En fait très drôle car un Danois comprend parfaitement l'islandais comme un Français comprendra un Belge Francophone. Le film est solide comme un roc Islandais tant que dure son voyage à travers le paysage. Mais une fois arrivé dans le village, le scénario devient un peu brouillon. spoiler: Seule la scène finale dépeignant l'insignifiance de l'existence humaine dans ce désert redresse le film.
Je ne veux pas vous cacher une belle expression : « Soendagsdansk : Danois de dimanche". Allez voir le film. Il ne vous décevra certainement pas. Vous pouvez être extrêmement irrité par le personnage principal, mais il finira par obtenir ce qu'il mérite.