La photographie est sublime, la réalisation somptueuse et les acteurs convaincants. Je ne me suis pas ennuyé une seconde dans ce film pourtant aride dans son propos et son dispositif et qui dure 2h30. Entre la leçon de piano et Bergman, un film inspiré, mystique et ténébreux.
Grande épopée à travers l'Islande dans un premier temps, puis immersion au coeur d'une famille et d'un village ensuite : voilà comment résumer brièvement ce "Godland". Peut-être trop influencé par l'enthousiasme autour de ce film, je suis resté un peu dubitatif devant ce prêtre photographe croquant chaque instant de son parcours. La barrière de la langue est un frein à la fluidité de l'oeuvre, mais on ne peut rester insensible à la beauté des paysages islandais. Parfois gagné par l'ennui, le film accouche d'une fin superbe et gomme de ce fait son côté austère à l'image de son héros qui ne dégage pas un charisme transcendant. Une légère déception.
Godland est un film d'une puissance visuelle et cinématographique extraordinaire. Il raconte l'histoire d'un prêtre danois envoyé en Islande pour y prendre des photographies et construire une église. L'histoire se déroule au XIXe siècle alors que l'Islande est colonisée par le Danemark. Pendant 2h23, le film va d'abord dépeindre la relation difficile qui s'installe entre le prêtre danois et le guide islandais à travers de somptueux paysages. Puis l'histoire va nous montrer comment le prêtre va être progressivement transformé en arrivant à destination. C'est un monument de beauté.
Au XIxem siècle, un jeune pasteur danois est envoyé en Islande ( alors sous domination du Danemark) afin de construire une église dans un lieu reculé de l'île. Il entreprend de la traverser.
Jeune cinéaste Islandais, H Palmason parvient avec son troisième opus à entrer de façon saisissante dans la cour des grands.
Film sublime au sens où tel dans les tableaux de C Friedrich, l'homme est renvoyé à sa petitesse au milieu d'étendue naturelle. Le décor est composé par les magnifiques paysages islandais.
C'est aussi, un regard sur le Mal, vu comme consubstantiel à la nature humaine et au monde ( le pasteur n'est pas épargné bien au contraire).
Présenté à la quinzaine des réalisateurs, le formidable " Godland " aurait largement mérité de figurer en compétition officielle.
On regrettera tout de même, la sécheresse du scénario dans la seconde partie qui aurait sans doute mérité d'être un peu plus développé et le choix de l'acteur principal qui me parait discutable.
Par soucis d'honnêteté à l'égard du spectateur éventuel, il faut reconnaître que " Godland" s'adresse avant tout au spectateur amateur de cinéma contemplatif et d'intériorité.
Ennui profond du début à la fin, partie avant la fin, je n'en pouvait plus! Scénario inexistant, personnages inintéressants au possible, notamment le principal, ce qui est quand même ennuyeux.Ne restent que de beaux paysages et un éruption volcanique filmée au plus près. Un documentaire touristique sur la nature islandaise, absolument rien de plus.
Il est très rare que je quitte la salle avant la fin d'un film. Mais il est aussi très rare qu'un réalisateur se complaise autant à empiler les sensations désagréables pour le specateur. C'est visuel, ca commence par le format de l'image, étriqué, dans un but clair de nous priver du plaisir qu'on pourrait au moins avoir à profiter des paysages islandais traversés. C'est auditif, dès la première scène où la conversation est tronquée par les bruits de machouillement du père qui s'exprime la bouche pleine. Par la suite, que ce soit les scènes de la vie quotidienne, où chaque bruit est volontairement amplifié jusqu'à l'agression sonore, ou les scènes de voyage, souvent accompagnées de chants horriblement faux, cette intention délibérée de heurter l'ouïe se confirme. Il s'agit aussi des relations, tendues mais incompréhensibles, entre les personnages. Il paraît que ces relations s'intensifient sur la fin du film, mais je ne le saurai pas, et n'en tire aucune frustration.
Après Un jour si blanc, primé à La Semaine de la critique en 2019, le réalisateur islandais Hlynur Palmason est revenu en sélection Un certain regard avec un film encore plus esthétique, épuré mais austère. La caméra, sublime pour les paysages, livre une ambiance de tourmente, presque de fin du monde. Film intéressant sur le contexte historique de tensions entre les danois colonisateurs et islandais d’origine. Le scénario nous emmène sur des voies de folie humaine. La nature est indomptable là-bas, et notre héros le prêtre Lucas n’en a cure. En oubliant les conseils qui président à sa mission, de se laisser « apprivoiser » par ceux qu’il doit évangéliser, il signe sa descente aux enfers. C’est un film puissant sur la nature, la prétention et la fragilité humaine. Mais un peu désespérant sur le fond…
Film vu 2 fois, mon film préféré de 2022. Tout est exceptionnel dans ce film. Encore une fois l'acteur Elliott Crosset Hove (Lucas) me rend stupéfait, tant il est souvent hagard de façon unique, sans équivalent. L'écrin visuel des paysages sauvages Islandais vous donnerait l'envie d'aller y vivre toute l'année, si ce n'était l'humidité du pays qui transparaît dans toute la première partie du film. Le réalisateur Hlynur Pálmason trouve ici et sans cesse l'équilibre parfait entre intrigue, scènes photo qui rythme la longue narration et l'introspection de certains personnages. Il fait jouer d'ailleurs ses acteurs fétiches (voir "Winter brothers" et "Un jour si blanc"). Un jour, je le souhaite, Hlynur Pálmason aura la Palme d'or.
Godland est un grand film. On y suit l’arrivée d’un prêtre danois en Islande. Ce dernier vient installer une église et en profite pour photographier les paysages qu’il traverse. Images sublimes, couleurs somptueuses. La caméra joue avec les saisons, les paysages. C’est hypnotique.
Les chien est très sympathique d'un bout à l'autre du film si non film inintéressant qui donne une pauvre vision de l'Islande, y compris de ses paysages qui en vrai sont 1000 fois plus beaux
Islandais de 38 ans, Hlynur Pálmason a fait ses études de cinéma à École nationale de cinéma du Danemark. "Godland", présenté dans la section Un Certain Regard de Cannes 2022, est son 3ème long métrage. Dès l’écriture du scénario, il avait été décidé qu’il serait demandé au personnage principal de faire des photographies lors de son séjour en Islande et, de ce fait, on le voit sans cesse transporter le lourd et volumineux matériel qu’une telle tâche nécessitait à l’époque. Cette importance donnée à la photographie est confirmée par le choix du format dit carré, un format qui, d’ailleurs, était très « tendance » lors du dernier Festival de Cannes, et qui, ici, est renforcé par un encadrement noir des images. Pour ce film qu’il a tourné dans un environnement qu’il connait bien, Hlynur Pálmason a choisi de donner les rôles principaux à des comédien.ne.s avec lesquel.le.s il avait déjà travaillé dans des films précédents, dont Ída Mekkín Hlynsdóttir, sa propre fille, dans le rôle de Ida. Critique complère sur https://www.critique-film.fr/critique-express-godland/
Il y a deux paramètres importants autour de l'histoire, le fait que l'islande était sous domination danoise de 1536 à 1874, puis le photographie via le processus au collodion créé en 1851. Ainsi on peut sans risque dire que ce récit se déroule entre la fin des année 50 et la fin des années 60. Le film est tourné en format 4/3, format logique vis à vis de la photographie omniprésente comme passion du prêtre qui photographie l'Islande et surtout ses habitants. Visuellement le film est d'une grande beauté, les paysages de l'Islande sont envoûtants, passant de ses décors brumeux ou venteux, quasi désertiques, aux individus rustres, simples mais entiers. Mais à force d'opter pour une fresque contemplative certains passages peuvent laisser perplexes comme plusieurs secondes scatologiques, ou des plans redondants comme un corps qui se décomposent. Mais le plus intriguant reste l'acte ultime vers la fin du film, le "dénouement" dont la violence et l'apparente gratuité interroge encore plus tant on ne comprend pas le geste. Au final, on se dit que le film est bien long pour raconter si peu, néanmoins, esthétiquement le film est sans aucun doute un des plus beaux de 2022, une sorte de poème lyrique et funeste. Site : Selenie.fr