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Yves G.
1 457 abonnés
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1,5
Publiée le 1 février 2021
1992. Kovas a douze ans. Sa mère Viktorija a fui l’URSS vingt ans plus tôt pour les Etats-Unis sans espoir de retour. L’indépendance récemment acquise lui permet de faire un voyage en Lituanie et d’y retrouver sa famille. Viktorija rêve de remettre la main sur le grand domaine dont sa famille avait été exproprié. Mais pour faire reconnaître ses droits, il lui faut démarcher une administration corrompue et se débarrasser des occupants sans titre qui se sont installés sur son terrain.
Un joli titre. "Gimtine" en lituanien signifie patrie, pays d’origine. Les distributeurs internationaux du film ont eu la riche idée de le traduire par "Motherland", un néologisme forgé à partir de « fatherland », qu’on pourrait traduire par « la patrie de la mère » voire la « matrie » ce que Arte qui le diffuse n’a pas eu l’audace de faire.
C’est en effet dans le pays de sa mère que revient Kovas. Ou plutôt qu’il y vient car tout porte à croire qu’il n’y a jamais mis les pieds depuis sa naissance, bien que sa mère l’ait élevé dans sa langue. Pour ce petit Américain, qui est né et a grandi à Boston, tout est étrange et déconcertant dans ce « pays natal » filmé à travers ses yeux.
Ce presque-« retour au pays natal » aurait pu donner lieu à de stimulantes réflexions sur le post-soviétisme ou l’indépendance fraîchement acquise de la Lituanie. Mais ce n’est pas ce terrain qui intéresse Tomas Vengris qui, comme Kovas a grandi aux Etats-Unis de parents lituaniens. Il préfère la piste du roman d’apprentissage comme on en a hélas déjà vu treize à la douzaine, s’attardant, sans qu’ils présentent grand intérêt, sur les premiers émois adolescents du jeune homme, notamment en compagnie de Marija qui l’initie à la conduite automobile.
Sauf à nourrir pour les pays baltes et pour leur timide cinématographie un intérêt suspect, "Motherland" ne présente aucun intérêt.
Jolie petite surprise. Film accessible et sympathique. Belle photographie, beaux décors naturels. L'action se passe autour du solstice d'été, la lumière du film est agréable et douce. Du soin apporté à l'écriture, tout est bien amené, par l'image (ça donne au film une efficacité simple assez "américaine"). Le contexte (1992, Lituanie récemment indépendante) est prétexte à une histoire plus universelle (la sortie de l'enfance, etc.). La voix off en anglais du jeune Kovas, né aux États-Unis et qui accompagne sa mère sur sa terre natale, rythme les différentes étapes du récit. Elle vient donner une ampleur au film, pas compenser la mise en scène (qui se suffit à elle-même). Il y aura un enjeu extérieur (la propriété d'une maison, d'un terrain). On voit le manège des adultes par l'entrebâillement des portes, on ressent assez ce qu'est pour un préadolescent l'expérience d'aller voir une famille lointaine, "au pays". Thème toujours efficace, renvoyant au voyage initiatique, évidemment. Un petit quelque chose des tragédies de Pagnol.
Mention spéciale aux jeunes interprètes (les adultes représentent davantage des "types" de personnages).
Couronné dans le cadre du festival en ligne organisé chaque décembre par Arte (ArteKino festival) et visible en ce moment sur ArteTV, Motherland est un pensum d'auteur comme on en voit de moins en moins.
Tout y est scolairement programmé et appliqué en suivant des recettes éculées : scènes sur-signifiantes, bande-son insupportable, ambiance "ce que je vous montre n'a aucune importance, mais représente les états d'âmes des protagonistes", rythme très lent, synopsis squelettique.
Les acteurs n'étant pas très bons, on n'a pas beaucoup de points d'accroche pour trouver un intérêt à cette soupe sans saveur qui n'exploite pas le potentiel de son pitch (une jeune femme qui a quitté la Lituanie y retourne en 1992, juste après le départ des Russes, pour y retrouver sa maison d'enfance... occupée par des intrus).
La mise en scène de Tomas Vengris fait penser à un film de fin d'étude d'école de cinéma plutôt qu'à un véritable long-métrage. Le réalisateur lituanien ne parvient jamais à rendre cohérents les multiples thèmes qu'il parcourt superficiellement (passage à l'âge adulte d'un pré-ado, réflexion historique, thriller psychologique, portrait de femme).
Vu sur ArteKino Festival. Mauvais son, dialogues à la limite du ridicule, acteurs pas à la hauteur. Le protagoniste n'ouvre la bouche que pendant des voix offs très mal prononcés, difficiles à comprendre.