https://leschroniquesdecliffhanger.com/2022/12/26/le-tourbillon-de-la-vie-critique/
Les grands tournants de notre existence sont dus à de petits hasards« . Cette assertion tel un leitmotiv du film, si elle n’est pas nouvelle, fait pourtant l’objet d’une sublime démonstration d’Olivier Treiner qui réussit « le film d’émotions » qu’il appelait de ses vœux. Oui, Le tourbillon de la vie est une ode magistrale à la tyrannie des destins qui s’entrecroisent… La seule permanence dans le hasard fou de l’existence est bien l’amour qu’on porte aux siens… On sait que la vie est une histoire de pneu crevé, d’un passeport qui tombe, d’une file d’attente qui peut être différente en fonction d’un simple événement, et alors une rencontre qui change un destin s’opère, ou pas.
C’est l’effet papillon, c’est passer à côté du plus beau, croiser le pire sans le savoir, c’est le charme et le drame de nos glorieuses incertitudes. C’est aussi une seule vie pour d’infinies possibilités. Avec ce message finalement hautement porteur d’espoir, au regard des multiples destins possibles de Julia, que la réussite du jour peut porter en elle les germes du drame de demain, mais qu’à l’inverse, un trauma, une catastrophe aujourd’hui peut permettre et promettre le meilleur pour plus tard. C’est un véritable message de relativisation de ce qui nous arrive au quotidien. Le destin emportera tout de toute façon, d’où l’urgence à aimer fort, bien et loin.
Et puis, il y a un ange. Et puis il y a « une » génie, oui comment ici ne pas le féminiser. Et puis il y a une actrice qui est ici toutes les actrices à la fois. Dans cette infinité de destins, il y a Lou De Laâge, d’un engagement démultiplié, d’une sensibilité à tomber, d’une émotion à fleur de peau. Elle est renversante, et nous amène partout tout le temps. C’est un bonheur d’interprétation.
Au final, Le tourbillon de la vie emporte évidemment tout sur son passage. A l’image de l’enchanteresse cérémonie d’ouverture du 48ème festival de Cannes du 17 mai 1995, où Vanessa Paradis et Jeanne Moreau nous comblaient d’émotion avec un autre tourbillon de la vie. On y retrouve la même grâce, la même élégance, le même délicieux vertige qui se voit, et surtout qui se vit en salles, pour un film éminemment sensoriel et car clairement, c’est aussi le tourbillon de votre vie, comment s’en priver…