"Resident Evil", c'est typiquement le genre de sagas que l'on adore détester, et que l'on adore regarder en même temps. C'est étrange ce que je vous écris là, mais je pense qu'il n'y a pas de meilleures séries b de zombies à regarder à la suite un dimanche après-midi par temps de pluie. Vraiment, ça pourra paraître idiot, mais j'adore me les mater, moi, ces films ! Mais bien entendu, je ne suis pas aveugle : je sais reconnaître des défauts dans un film quand je les vois. Et voilà le principal problème de ce métrage ci ( et de la saga, mais avec plus ou moins d'ampleur ) : c'est bourré de détails qui cassent le rythme. Pire, même, c'est bourré de défauts. Et une chose est sûre : la saga ne partait pas du meilleur des pieds en commençant avec ce premier volet ci. En fait, le problème vient principalement de son réalisateur : Paul W.S. Anderson. Comprenez bien que je ne vais pas critiquer Anderson pour les arguments habituels que l'on peut lire par ci par là sur le net : c'est principalement sa mise en scène qui gêne, il n'est pour rien dans le scénario. Attendez, quoi? Il est le seul à l'avoir écrit? Ah... Donc ce mec est un vrai tâcheron. Non seulement sa mise en scène est catastrophique, il faut bien l'avouer, mais en plus le travail d'écriture est tout simplement bâclé. Une écriture sans grande imagination, pas toujours cohérente et nous lâchant des personnages vides dans une arène qui n'intéressera pas forcément tout le monde dans la salle. La réalisation, pour plus en parler, sonne directement le dtv. Mais vraiment, je plaisante pas : c'est du téléfilm à la puissance 1000 à ce stade ci. Concrètement, je pense que l'on peut avancer qu'il ne possède pas cette marque qui différencie les bons réalisateurs des mauvais : le sens de la mise en scène. Ici, c'est un gros bordel, un foutoir inqualifiable. Et y'a qu'à voir ne serait-ce que la scène d'introduction pour s'en assurer : sans réel rythme ni enjeux dramatique : ce que l'on voit à l'écran est froid, désincarné, inintéressant. Les flashbacks sont affreusement montés ( je peine sérieusement à comprendre les motivations de l'équipe en charge du film ), de manière épyleptique et aveuglante : c'est insupportable, tout simplement ! Enfin non, pas à tel point; il y a tout de même un intérêt à visionner les opus de cette saga : celui de s'occuper devant des films franchement sympas. Car oui, même si la mise en scène ne fait prart d'aucune imagination, et même si l'écriture s'avère franchement décevante, le tout n'est pas déplaisant à voir, loin de là. C'est blindé d'action et de scènes sympas ( celle où la porte est bloquée, ou encore avec les chiens ), des scènes qui font passer la pillule de manière assez sympathique, pour ne pas dire franchement réussie. Mais là, il y a un autre problème : bien que je ne sois pas du tout fan du jeu, j'en connais tout de même quelques éléments clefs. Et en tant qu'adaptation de ce phénomène planétaire ( il faut bien l'avouer ), le but n'était pas de nous fournir un film d'action bourrin et lisse : le propos de base du jeu n'est pas de cet ordre là. Alors pour le coup, même si la pétarade, ça me plait bien, je dois quand même le dire : il patit d'une mauvaise adaptation du jeu éponyme. Mais bon, d'un autre côté, c'est plutôt fun, alors 50/50. Pour les acteurs, y'en a pas de particulièrement bons : Milla Jovovovich ne fait pas des lumières ( pour changer ), les militaires ne sont pas du tout, mais alors pas du tout charismatiques, et le flic n'est pas du tout convaincant. J'ai juste apprécié la prestation de Michelle Rodriguez, qui a une personnalité propre. Une personnalité qu'elle retrouve dans tous ses films, certes, mais comme elle est la seule à l'arborer, c'est sa propre personnalité. Et perso, je n'ai rien contre cela. C'est un peu la seule qui ressort du film, en fait. On pourra par contre regretter le manque de violence du tout, qui cache les giclures de sang pour ne pas se montrer trop violent. Une hérésie pour le genre, et pour ceux qui s'y connaissent un peu. Ne sachant pas trop où se placer, entre le film de zombies ou le film d'action, "Resident Evil" arpente donc un chemin "casse-gueule" qui fait que l'on ne peut guère pleinement l'apprécier. Dans mes souvenirs, ce n'était pas un grand film. Force est de constater que cette fois ci, ils ne m'ont pas trompé.