J'aime bien les puzzles, je fais un puzzle ne sachant pas quelle image je vais obtenir, c'est d'autant plus intéressant. Dans l'impossibilité de finir je constate que la figure obtenue est une pièce de puzzle, moche, en plus grand. Il me manque pas mal de pièces, par contre j'en ai de nombreuses en double ou plus, j'en ai d'autres à l'envers, certaines proviennent d'une ou plusieurs autres boites qui n'ont rien à voir avec celle ci, et enfin la plupart sont cassées, recollées avec du ruban adhésif, du joint pour éviers et parfois même du ciment.
C'est le sentiment que j'ai eu après visionnage de ce métrage indépendant à maigre budget dont le titre et la jaquette évoquent un nanar gore mais dont le développement montre qu'il évolue plutôt dans le genre thriller psychologique.
Interprétation juste mais peu inspirée, la qualité des dialogues oscille entre abominable et moyenne, les jeunes rôles ne trouvent le ton que lorsqu'il s'agit de faire passer le personnage pour un crétin.
Mise en images neutre (réalisation et montage), éclairage naturel et insuffisant, caméra(s) vraisemblablement en analogique avec péloche bas de gamme, tournage brut, pas de décors, pas de soin, pas d'artifices, le tout résultant logiquement en une image terne de film TV europe de l'est 70's. Considérant les moyens on négligera donc la forme, à la limite ça peut constituer un style et contribuer à l'ambiance.
[Insérer ici le synopsis]
Pour 80 min en incluant les génériques on a tout de même le droit à des longueurs impardonnables. Le film provoque irrémédiablement l'ennui car pauvre en scènes sanglantes (entre autres), quand elles ne sont pas carrément répétées. On attend impatiemment un twist à la hauteur de l'incompréhension que suscite le scénario et qui devrait nous sortir de ce scepticisme provoqué par un entrelac de flashs back (ou forward c'est selon ?), de rêves (prémonitoires ou redondants ?), de paranoïa, de schizophrénie ?
Alors, alors ? Non je ne spoile pas. Le twist attendu, renforcé par la reprise en insert de séquences (peut être) clés, plus ou moins anodines, selon le schéma désormais classique est... lamentable. Bon, confusion ou perte de temps ? Passons quelques minutes, on se refait l'intrigue, on se refait les scènes, incohérent, inapproprié, complètement saugrenu. Je veux bien qu'on m'explique, ça ne tient pas debout. Je suis pas idiot, j'ai saisi ou ils voulaient en venir, en m'efforçant de recoller les morceaux quitte à faire intervenir des éléments non décrits. mais quoi, tout ça pour en arriver là ? Quelle maladresse !
J'ai perdu mon temps, c'est bâclé c'est mauvais. Je préfère que les Crook restent des amateurs et consacrent leur énergie dans une activité qui mettra leurs compétences plus à profit (nettoyer les objectifs, installer le décor, préparer les sandwiches...)
Une bonne chose à retenir : la musique, mis à part le "score" basé sur UNE touche de piano cassé, des aboiements de chien remixés et des sonneries de téléphone (des vieux combinés en bakélite hein, pas des sonneries polyphoniques) indigeste donc, la bande son additionnelle somme toute assez présente est constituée de chansons du groupe indé et même autoproduit "Devola", qui propose un punk rock bien agréable avec un son lourd et crade et une chanteuse qui se démarque et qui se débrouille. Peut être des potes ?