Devant ce film, je me suis fais un peu la même réflexion que devant l'épisode 7 de Star Wars: à quoi bon ajouter un épisode à une série si c'est pour refaire le 1er en moins bien?
Une fois à peu prêt digérée l'aberrante décision de faire parler des personnages amérindiens du 18ème siècle dans une des langues de leurs bourreaux, ce que la version en Comanche ne résout pas pour un amateur de VO, puisque post-synchronisée, j'ai cru au moins pouvoir passer un bon moment, ce qui fut plutôt le cas...
... Jusqu'à l'apparition des trappeurs français, qui, alors que je m'étais réjoui à l'avance, à la vue du mégot de cigare, de l'opportunité de profondeur politique, historique, voire ironique qu'auraient pu apporter ces autres prédateurs sanguinaires au récit, ne se révèlent être que des sacs de sang dénués de toute psychologie.
Car, en plus d'épargner bien commodément aux spectateurs US d'origine anglo-saxonne de trop s'identifier à d'autres historiquement authentiques méchants dont ils auraient pu être les descendants, qui plus est ici ridiculisés par leurs adversaires, ils sont réduits à de risibles caricatures de méchants, ne s'arrêtant d'éructer et de baver que pour baragouiner plutôt que parler.
Car, comme si souvent les personnages étrangers dans les productions US (Cf l'horrible "français" dans "The Boys"), leurs interprètes sont si mal dirigés et leurs voix si mal mixées, que j'ai du activer les sous-titres US pour déchiffrer ce qui leur sert de dialogues.
Tout ça pour, une fois ces ersatz de personnages proprement éviscérés, laisser le film retourner sur ses rails et nous offrir une résolution bâclée et incohérente (le Predator a visiblement "oublié" comment fonctionnait son arme), en plus de n'offrir à peu prêt aucune originalité par rapport à celle du 1er épisode.
En résumé, après avoir cru pendant sa 1ère partie pouvoir carrément garder ce film aux côtés de son illustre ancêtre sur mon disque dur, je l'ai finalement effacé aussitôt vu, et classé dans mon infamante liste "films mauvais"...
En espérant tout de même que, si le bon accueil que semblent lui faire les amateurs de la licence ouvre la voie à une suite, elle suivra l'exemple de Star Wars 8, qui avait pris le contrepied total du 7, en cherchant à surprendre, voir à joyeusement troller les fans, quitte à s'en mettre à dos une bonne partie, mais à aussi réjouir ceux qui, comme moi, commençaient à désespérer de voir autre chose, après la trahison par son auteur même de l'oeuvre d'origine que constituait la prélogie, que des resucées prévisibles et insipides.