Prey est un film qui m’a laissé un sentiment ambigu. En définitive, j’ai été bien moins enthousiasmé que la critique générale. Déjà, le film est long à se mettre en place. On suit l’héroïne dans sa tribu, c’est sympa, mais bon, ça fait plus Dernier des Mohicans que Predator. Ensuite, on suit le Predator dans ses œuvres, mais bon, il chasse toute la faune locale, c’est sympa, mais pas tout à fait ce qu’on attend non plus. La première partie du film consiste à chasser… une lionne ! Aux US, toute seule, en 1719 ? Je croyais voir à la limite un puma, mais non, c’est une lionne. C’est un peu n’importe quoi ! Cette longue partie introductive, qui tranche vraiment avec les précédents Predator qui rentraient très vite dans l’action, permet cependant d’apprécier certaines qualités du film. Les paysages sont superbes, la photographie très élégante, les acteurs sont bons dans leurs rôles et sont crédibles (même Amber Midthunder et son « féminisme » anachronique qui arrive quand même à rester dans les clous).
Puis vient la seconde partie, le moment où le film démarre vraiment. C’est plutôt sympa. Le rythme s’améliore nettement, le métrage reprend à propos tout ce qui fait le charme d’un Prédator mais dans une transposition rétro plutôt très cool. Il y a de bonnes scènes gores, même si le tout CGI très visibles dans les giclées de sang pourra décevoir. De mon point de vue, quoiqu’en apparence plus violent que les précédents épisodes, l’effet à l’écran est desservi par le CGI. Je note aussi un final un peu trop nocturne. Paradoxalement, l’épilogue est loin d’être la séquence d’action la plus réussie du film car elle se déroule dans une obscurité trop forte qui ne permet pas d’apprécier tous les reliefs de l’affrontement. Je note, d’ailleurs, une facilité scénaristique pour le dénouement. Le Predator est idiot et de surcroît la seule arme nécessaire pour le bienfait du scénario a été changée par rapport aux films précédents. Ca m’a interrogé très vite dans le film et j’avais un peu deviné la fin du coup.
Bref, Prey est un film très beau visuellement, si l’on excepte des effets sanglants en images numériques un peu décevants (ça vaut aussi pour les animaux, qui restent bien faits mais qui sentent le CGI quand même dans leurs déplacements, leurs courses). Beaux décors, belle photo, soin de la reconstitution d’époque, le mythe Predator revient dans un film honnêtement fait, mais assez lent dans sa première partie, et bizarre dans des choix très hasardeux (celui du lion). Ca se laisse voir. 3