La ligne éditoriale néo-féministe et Lgbt initiée par Netflix, est maintenant embrassée par d'autres plateformes, notamment Disney, Hulu, et Amazon. Le but de cette ligne n'est plus seulement de faire la promotion de l'image de la femme. Car celle-ci s'était déjà beaucoup améliorée sur les écrans depuis vingt ans. Rapide rappel: la 1ère célèbre badass féminin n'est pas Katniss dans "Hunger Games" (déjà 2012!), voire même Lisbeth Salander dans "Millenium", sorti en 2009, mais Ripley dans "Alien" (1979 !!!). Quant à la télé, Buffy y casse du mec et du vampire depuis 1997 !!! Donc, les néo-féministes défoncent, en fait ,des portes déjà ouvertes depuis belle lurette. Pour ce qui est du versant Lgbt de cette ligne éditoriale, l'objectif n'est plus seulement de rendre visible et "acceptable" le ou la gay. Le but est désormais de faire disparaître, dans l'esprit du grand public, l'ancien modèle hétéro, et de tenter de le remplacer par le modèle homo et transgenre. Comment ? En faisant en sorte que toutes les valeurs associées à l'hétérosexualité, taxées de patriarchales, comme celle du " bon père" de famille, de l'homme fort et valeureux, de la femme dévouée, du couple hétéro uni, etc... soient minutieusement déconstruites, et dénigrées. "Prey" s'inscrit droit dans cette ligne éditoriale. L'héroïne est présentée par le réalisateur, Dan Trachtenberg, comme rejetée par son clan, juste parce qu'elle est une femme, et qu'elle veut être reconnue comme chasseur. Ce rejet est à la fois présenté comme injuste, car elle est plus compétente que ses rivaux masculins, il est aussi présenté comme la cause du carnage. Ce traitement est biaisé pour deux raisons. Un, l'héroïne est en réalité rejetée par son clan surtout par ce que ses techniques de chasse sortent de l'ordinaire, et intriguent, plus que parce qu'elle est une femme. Deux, ce n'est pas leur machisme qui empêche les compagnons de Naru de percevoir le bien-fondé de ses observations, mais leur attachement aveugle à leurs us et coutumes de chasse. Le film, tout en ne manquant pas d'intérêt, est fort décevant. Primo, il est basé sur un traitement biaisé, avec une bonne dose de déjà-vu, prélevé dans "Predator". Deuxio, il pêche par son manque d'explication sur les méthodes finales qui permettront à Naru de gagner. Tercio; Amber Midthunder n'impressionne pas franchement par son talent. C'était d'ailleurs un peu le cas de Marie Elizabeth Winstead, dans "10 Cloverfield Lane", Mais il faut avouer que cet autre film de Dan Trachtenberg, était bien plus original et mieux construit que "Prey".