Bon ben un deuxième volet dans la lignée du premier. Pas vraiment mémorable. On retrouve à peu près les mêmes défauts que le premier, notamment une mise en scène qui n’arrive jamais à donner d’ampleur aux scènes d’action. Les combats, trop serrés, apparaissent rachitique, le siège de La Rochelle manque singulièrement d’ampleur et d’audace, et le réalisateur, quoique plus à l’aise avec les paysages (dont la diversité est un petit plus bienvenue par rapport au premier film), rate de mon point de vue la dimension « cape et épée » en dépit d’affrontement un poil plus nombreux. De même, si les décors sont convaincants, avec beaucoup de lieux physiques et des effets visuels corrects, le tout servi par une reconstitution honorable, la photographie, souvent trop sombre ou mordorée, n’a aucun contraste, aucune couleur, c’est terne et c’est assez désagréable ! Les cieux sont toujours grisâtres ou jaunes, c’est moche, dommage.
Sur la forme le film est donc assez moyen, et on peut adjoindre une musique inexistante du reste. Ca vaut aussi sur le scénario. Parbleu, que la première partie de ce film est longuette, ennuyeuse, souffrant d’un faux rythme passablement pénible. Le film, enlisé avec ses nombreux personnages, ses sous-intrigues n’arrivent pas à décoller, et heureusement qu’on connait un peu l’histoire du roman car sinon on serait dans un flou artistique de conspirations casse-pied ! Dans la deuxième partie ça décolle un peu, il y a un peu plus d’émotion, d’envolée dramatique, d’action aussi, et le film se rattrape, sans toutefois convaincre vraiment. La faute à une fin en queue de poisson. Sincèrement, j’ai été moins convaincu par l’intrigue de ce film par rapport au un.
Enfin, le casting. Les acteurs sont globalement convaincants. Civil est à l’aise dans son rôle, Cassel prend un peu plus d’ampleur, Duris et Marmaï sont là de façon plus accessoire mais les acteurs tiennent la route. Il y a d’excellents seconds rôles, même si finalement Eva Green n’arrive pas franchement à imposer son personnage éponyme. Elle ne fera pas oublier par sa prestation l’imagerie qui colle ordinairement à Milady. En fait, le casting du film est bon, mais il y a un gros souci : trop de personnages. Le rythme mou du métrage vient en grande partie de ce trop plein de personnages que le film n’arrive pas à gérer convenablement. De fait, je n’ai pas compris pourquoi l’équipe du film a jugé bon d’ajouter des personnages qui n’étaient déjà pas dans le roman, alors que la galerie était énorme (je pense à ce mousquetaire noir qui sert juste de quota diversité). Aussi, plein de personnages ont droit à 30 secondes à l’écran, ou à un dégrossissement minimal, et même si le premier film en a imposé certains, on aurait pu apprécier les voir évoluer ici.
En conclusion, un deuxième volet fade, mou et décevant. Ca manque de fougue, ça manque d’images fortes, de flamboyance, de panache, c’est terne et longuet. Heureusement le casting et de beaux décors sauvent l’ensemble, mais c’est assez peu pour une production si friquée. 2