Film sympathique de surcoît, From Hell fut le dernier film traitant cet excellent sujet d'enquête et de thriller qu'est Jack L'Eventreur, et sans être méchant envers le film, on peut bien comprendre que depuis il n'y ait pas eu d'autres essais sur le serial-killer qui a "ouvert le 20ème siècle" comme il le dit dans une de ses lettres (dont l'unes des entêtes "From Hell" est à l'origine du titre du film) parce que le film des Frère Hughes illustre assez bien beaucoup de défauts durs à éviter lorsqu'on s'attaque à cette si atroce séries de crimes, avec en premier le traitement du scénario : et c'est bien là où on voit que malheureusement les frère Hugues, réalisateurs du film n'ont pas assez de talent de mise en scène pour faire un thriller digne de ce nom, l'enquête étant ici des plus fouillies, le film faisant passer le détective joué par un Johnny depp étrangement beaucoup plus stoïque (trop ?) que d'habitude d'un indice et d'un cadavre à un autre, en étalant des informations sortis de leurs contextes qui seront, mais quel hasard, la clé de l'énigme de l'identité du tueur, et le fait que cette même révélation finale a tout de même la grande qualité de surprendre, rien qu'un peu au moins car on peut tout de même largement la deviner dès les 20 premières minutes, est déjà un fruit de qualité venant d'un travail assez laborieux au niveau de l'histoire, même si au final ce n'est pas vraiment un pur respect du mystère du personnage (sachant que l'enquête n'a jamais abouti et n'empile encore aujourd'hui seulement des suspects plus ou moins valables), et le fait que le film garde le grand mystère sur l'identité de Jack aurait été beaucoup plus original que beaucoup de fils de l'intrigue présentée ici. D'ailleurs, au niveau du respect de l'histoire et des meurtres le spectateur est tout de même bien servi par la reconstitution incroyable de la grande brutalité des morts des six filles de joie qui ont été victime du couteau du tueur, qui n'hésitait pas à prélever un organe (oui, un organe, rien que pour le souvenir) de la victime après lui avoir coupé la gorge (autant vous épargner les détails, donc...). Le film est alors à déconseiller aux âmes sensibles, même si rien n'est montré ouvertement, la découverte des cadavres étant beaucoup plus importante que le meurtre en lui-même, et c'est là que j'en profite pour faire une transition sur l'aspect horrifique du film, qui est lui aussi un peu trop basique, et presque répétitif vers la fin, même si on peut dire que rien que les énonciations des meurtres dont l'atrocité n'a d'égal que la sauvagerie, suffisent à effrayer. Les sursauts sont tout de même rares, puisque le spectateur se voit doté de l'incroyable pouvoir de savoir non seulement quelle prostituée se fera tuer environ une dizaine de minutes à l'avance puisque celles-ci prennent toujours le temps d'oublier qu'un tueur en série qui éventre littéralement ses victimes se promène dans le quartier avec pour but apparent de toutes les exterminer, et prennent des mauvais choix qui font de leurs meurtres des évènements malheureusement trop prévisibles. De même, si la rencontre entre cet aspect d'enquête sympatiquement construit mais moyen et cet aspect d'horreur moyennement contrôlé mais sympathi... Non, moyen encore une fois, pouvait tout de même donner un bon cocktail, From Hell arrive quand même à s'accuser de quelques longueurs. Alors, que reste-t-il de vraiment bonne qualité à se mettre sous la dent ? L'ambiance surement, qui relève le côté horrifique du film et fait de ce film au final un bon film que je ne conseillerais pas non plus à tout le monde, ni aux âmes sensibles de prime abord, ni aux fans de Johnny Depp qui ne le verront pas dans sa plus grande forme, mais peut-être à ceux qui ne s'attendent pas à grand-chose devant un film pas mal mais bourré de défauts...