C’est l’envie de montrer des moments forts de vérité chez deux grands, qui semblent déjà tellement aguerris et dans la maîtrise. Et de justement aller chercher les émotions les plus brutes, dans un moment si propice, chez des artistes que le réalisateur connait justement par cœur. Sortir de la mécanique de l’enchaînement des rôles, pour attraper ce qui les habitent véritablement.
Dans Par cœurs, on est face à deux monstres, deux incarnations, deux folies… Fabrice est autant épuisant qu’il semble entier, avec une exaltation totale, quand Isabelle intériorise, médite presque. Même s’il s’agit de leur spectacle respectif, et donc forcément de leurs choix artistiques, Isabelle Huppert se fond dans un collectif là ou Fabrice Luchini prend seul toute la place sur la scène, ce qui est très certainement très en phase avec ce que semble vouloir nous dire le cinéaste. Le documentaire est forcément clivant, tant le contraste est majeur entre les deux artistes.
Si la finalité de Par cœurs n’est pas très innovante, le procédé, la mise en scène apporte une touche d’inédit pas désagréable, mais difficile à regarder si l’on n’est pas déjà un peu acquis à la cause des deux artistes, ainsi passés au révélateur.
Par coeurs est un beau documentaire qui nous plonge dans les coulisses du célèbre festival d’Avignon. On retrouve Isabelle Huppert et Fabrice Luchini en pleines répétitions et qui tentent d’apprendre leurs textes. Un beau moment.
inintéressant, tout sauf du documentaire. Je suis parti après Huppert j'en avait bien assez pour supporter Luchini et son égo donneur de (mauvaise) leçon, quelle fatigue
Deux approches très différentes du métier de comédienne et comédien. Un documentaire servi par la complicité entre le réalisateur, Benoit Jacquot, Isabelle Hupert et Fabrice Luchini.
Si on apprécie la manière dont la caméra de Benoit Jacquot suit avec subtilité, affection et intelligence chaque personnage, on regrettera peut-être de ne pas suivre plus avant ces lents processus d'interprétation.
Diderot nous avait livré une réflexion littéraire sur le métier de comédien, Jacquot nous en présente une au cinéma, servi par les magistraux Huppert et Lucchini. C'est exceptionnel ! Lucchini interprète, aux deux sens du mot, Nietzsche. Il théorise ce que doit être, selon lui, le travail du comédien, Huppert en offre une illustration pratique éblouissante.
C'est un peu court, on attendait bien des choses en somme... Isabelle butte sur une réplique, Fabrice lutte avec le mistral. Seule l'évocation de Jouvet élève le propos. Bref on reste sur sa faim.
Une capsule sur les répétitions théâtrales d'Isabelle Huppert, une autre sur les lectures de Nietzsche par Fabrice Luchini, le tout sous l'œil de Benoit Jacquot. Les instants plaisent tant qu'on admire le travail de ces deux comédiens, mais on peut vite se lasser de les entendre dire les mêmes phrases.