Près de trente ans après la première adaptation par John Milius de Conan le Cimmérien, revoici notre anti-héros légendaire dans une nouvelle aventure cinématographique bien différente de ce qui a été alors proposé pour nos mirettes. Réalisé par le bourrin Marcus Nispel, lequel son remake Pathfinder était plutôt réussi, ce nouveau long-métrage fait table rase des précédentes aventures du barbare pour se concentrer sur ses véritables origines, celles écrites par Robert E. Howard. Hélas, cela ne suffit pas à faire de ce nouveau Conan un bon film. Désormais, c'est l'Hawaïen Jason Momoa ("Stargate Atlantis", "Game of Thrones") qui endosse les muscles du barbare avec plus ou moins d'aisance, son personnage ayant l'air d'être plus réaliste mais moins charismatique. À ses côtés, les cabotins Stephen Lang et Rose McGowan, la sexy Rachel Nichols et notre Saïd Taghmaoui tout bonnement inutile. Nispel narre donc un long prologue aux origines sanglantes du héros et donne le ton : ça sera sanglant, épileptique et sans intelligence. Et c'est parti pour près de 2h de bastons répétitives contre des sbires, d'affrontements tantôt verbaux tantôt à la pointe de la lame. Conan 2011 est donc une pure série B comme on en fait plus, avec son scénario d'épisode TV agrémenté de quelques effets spéciaux, d'un joli casting et d'éblouissantes matte-paintings. C'est tout. Car oui, ce nouveau film possède hélas un scénario très manichéen, avec sa princesse enlevée, son chevalier servant, ses combats et son happy-end prévisible. Les quelques personnages secondaires sont constamment éclipsés, au même titre que l'univers féérique, ici basé uniquement sur une sorcière, des hommes de sable et une pieuvre géante dont on ne verra que les tentacules. Mouais, pas terrible pour un revival de près de 100 millions de dollars. Mais outre son scénario basique phagocyté par l'action, ces fameuses scènes d'action saignantes sont hélas hachées au montage et surtout extrêmement mal cadrées, devenant très rapidement indigestes. Ainsi, Conan reste un pop-corn movie convenable mais très dispensable, loin derrière les derniers films d'heroic fantasy sortis ces dix dernières années et très loin du chef-d'œuvre de John Milius.